La patrie du chercheur est l’esprit humain, soutient-il dans un entretien avec l’APS, balayant d’un revers de la main la notion de fuite des cerveaux.
Felwine Sarr, agrégé d’économie et professeur titulaire des universités, a enseigné pendant 13 ans (2007 à 2020) à l’université Gaston-Berger (UGB) de Saint-Louis au Sénégal, avant de rejoindre en 2021, les Etats-Unis et l’université Duke (USA), où il enseigne la philosophie africaine contemporaine et diasporique.
Avant lui, ses compatriotes Souleymane Bachir Diagne, spécialiste de l’histoire des sciences et de la philosophie islamique, ou l’historien Mamadou Diouf, ont intégré des universités américaines, après un passage à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. ’’Pendant treize ans (2007-2013), j’ai encadré et fait soutenir des thèses à plus de vingt doctorants qui ont aujourd’hui des responsabilités dans les universités et l’administration publique. Je pense que la relève est bien assurée’’, s’est félicité Felwine Sarr.
’’Après ma thèse en France, j’avais des opportunités de rester en Europe. Mais j’avais pris l’engagement de rentrer pour au moins pendant 10 ans, m’acquitter d’une dette que nous devons à l’école publique’’, a fait valoir l’universitaire.
Felwine Sarr a insisté sur la nécessité de s’ouvrir sur d’autres problématiques, avant d’asséner qu’"une université qui ne s’ouvre pas, elle dégénère’’.
Il dit concevoir le ’’travail épistémologique’’ dans une perspective de décoloniser les savoirs, ce qui ne peut se faire "si l’on est coupé du flux de la recherche mondiale’’. S’adressant aux gouvernants africains, il a de la même manière souligné la nécessité de ’’financer davantage la recherche scientifique’’, dans une perspective de ’’garder une maîtrise sur l’agenda de la recherche’’.
Le financement de la recherche en Afrique par les Africains, est une manière d’éviter la ’’subordination aux intérêts des bailleurs, en confinant les Africains à jouer les sous-traitants de la pensée’’.
Interrogé sur les critiques nées de sa décision de travailler avec le président français Emmanuel Macron pour la production d’un rapport (2018) sur la restitution des œuvres d’arts africains encore gardées en Métropole, Felwine Sarr soutient que ’’l’on (l’Africain) continue d’accorder à l’autre (l’Occident), une puissance symbolique qu’il n’a pas’’.
’’Ce qui fait que si un Africain décide de travailler avec l’Occident, on se fait des idées, comme quoi il est un vendu ou il va se faire manipuler’’, se désole-t-il.
Felwine Sarr, agrégé d’économie et professeur titulaire des universités, a enseigné pendant 13 ans (2007 à 2020) à l’université Gaston-Berger (UGB) de Saint-Louis au Sénégal, avant de rejoindre en 2021, les Etats-Unis et l’université Duke (USA), où il enseigne la philosophie africaine contemporaine et diasporique.
Avant lui, ses compatriotes Souleymane Bachir Diagne, spécialiste de l’histoire des sciences et de la philosophie islamique, ou l’historien Mamadou Diouf, ont intégré des universités américaines, après un passage à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. ’’Pendant treize ans (2007-2013), j’ai encadré et fait soutenir des thèses à plus de vingt doctorants qui ont aujourd’hui des responsabilités dans les universités et l’administration publique. Je pense que la relève est bien assurée’’, s’est félicité Felwine Sarr.
’’Après ma thèse en France, j’avais des opportunités de rester en Europe. Mais j’avais pris l’engagement de rentrer pour au moins pendant 10 ans, m’acquitter d’une dette que nous devons à l’école publique’’, a fait valoir l’universitaire.
Felwine Sarr a insisté sur la nécessité de s’ouvrir sur d’autres problématiques, avant d’asséner qu’"une université qui ne s’ouvre pas, elle dégénère’’.
Il dit concevoir le ’’travail épistémologique’’ dans une perspective de décoloniser les savoirs, ce qui ne peut se faire "si l’on est coupé du flux de la recherche mondiale’’. S’adressant aux gouvernants africains, il a de la même manière souligné la nécessité de ’’financer davantage la recherche scientifique’’, dans une perspective de ’’garder une maîtrise sur l’agenda de la recherche’’.
Le financement de la recherche en Afrique par les Africains, est une manière d’éviter la ’’subordination aux intérêts des bailleurs, en confinant les Africains à jouer les sous-traitants de la pensée’’.
Interrogé sur les critiques nées de sa décision de travailler avec le président français Emmanuel Macron pour la production d’un rapport (2018) sur la restitution des œuvres d’arts africains encore gardées en Métropole, Felwine Sarr soutient que ’’l’on (l’Africain) continue d’accorder à l’autre (l’Occident), une puissance symbolique qu’il n’a pas’’.
’’Ce qui fait que si un Africain décide de travailler avec l’Occident, on se fait des idées, comme quoi il est un vendu ou il va se faire manipuler’’, se désole-t-il.