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Financement de la campagne électorale : L’autre nerf de la guerre des législatives du 17 Novembre

À l’approche des élections législatives anticipées, les partis politiques affinent leur stratégie, mobilisant à la fois leurs ressources humaines et financières. Thierno Alassane Diomaye Faye et Ousmane Sonko, en particulier, sont confrontés à la gestion des fonds politiques pour la campagne, tandis que leurs adversaires ne manquent pas non plus de moyens. Avec Bés Bi intéressons-nous à cette course au financement.


Rédigé par leral.net le Vendredi 27 Septembre 2024 à 11:24 | | 0 commentaire(s)|

Sonko et Diomaye face à l'enjeu des fonds politiques

Une élection nécessite des moyens financiers importants. Outre la caution de 15 millions de F CFA que chaque liste devra verser, les candidats doivent faire face aux dépenses liées à la logistique et au soutien de leurs militants. Si le financement de cette campagne intrigue, c’est en partie parce que le pouvoir a changé de camp. Avec un parti fondé sur « le don de soi » dans toutes les circonstances, y compris face à un régime qui ne lésinait pas sur les moyens, cette élection s’annonce comme un véritable test pour Diomaye Faye. Ce dernier n’a d’ailleurs modifié que le nom des fonds politiques, une pratique bien établie.

La question demeure : sera-t-il tenté d’utiliser ces fonds pour soutenir son parti, même s’il a quitté ses fonctions ? Ou bien le Pastef pourra-t-il encore compter sur ses cagnottes alimentées par des militants généreux, comme par le passé ?

Pastef : « Nos cotisations et une nouvelle cagnotte »

Bés Bi a recueilli les propos de membres du directoire du Pastef, qui ont choisi de rester anonymes. « Depuis la création de notre parti, nous avons adopté des modes de financement innovants pour nos campagnes, et nous comptons maintenir cette approche. En plus des cotisations régulières de nos militants et responsables, une nouvelle cagnotte sera bientôt lancée », confie un proche du Premier ministre.

Interrogé sur la tentation d'utiliser des fonds politiques, un autre membre est catégorique : « Depuis qu’il est chef de gouvernement, Ousmane Sonko a toujours fait la distinction entre les ressources de l'État et celles du parti. Il laisse volontairement de côté tout ce qui appartient à l’État lorsqu’il mène des actions politiques, allant jusqu’à utiliser des agents de sécurité du parti. »

L’APR : des cotisations et l'appui de Macky Sall

Du côté de l’Alliance pour la République (APR), un membre du Conseil économique, social et environnemental explique : « Au sein du parti, la cotisation a été instaurée depuis longtemps. Même si certains responsables n’y contribuent pas, la majorité participe.

Par exemple, les conseillers économiques versent 50 000 F CFA par mois, avec l’accord de déductions sur leurs salaires. Les ministres et directeurs généraux contribuent à hauteur de 500 000 F CFA, tandis que les députés et les membres du Haut Conseil des Collectivités Territoriales versent entre 150 000 et 300 000 F CFA. Les présidents d’institutions, comme ceux de l’Assemblée nationale ou du CESE, cotisent à hauteur d’un million de francs. »

Bien que ces contributions permettent de constituer un pactole considérable, non entièrement utilisé lors de la dernière présidentielle, l’APR pourra compter sur ces fonds pour sa campagne. Même si le président du parti, Macky Sall, avait accordé 6 millions F CFA à chaque comité électoral lors de la dernière présidentielle, cette fois-ci, l’APR s’appuiera également sur ses alliés, notamment le PDS et le Rewmi, pour mener une campagne financièrement solide.

La contribution de Karim Wade et Idrissa Seck

La coalition avec le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) comptera également sur le soutien financier de Karim Wade, actuellement en exil au Qatar, et crédité d’une fortune considérable. De même, Idrissa Seck, chef du parti Rewmi, pourrait apporter une contribution significative. Cette coalition dispose donc de ressources financières non négligeables pour mener à bien sa campagne.

Amadou Ba : l’équation d'une fortune personnelle

Du côté de la Nouvelle Responsabilité, les tentatives de recueillir des informations auprès des responsables du parti ont échoué. Cependant, il est important de rappeler que plusieurs ténors de cette coalition ont occupé des postes ministériels ou de directeurs généraux sous Macky Sall, ce qui pourrait leur donner accès à des ressources non négligeables.

À leur tête se trouve Amadou Ba, ancien Premier ministre et ex-ministre des Finances, réputé pour sa fortune personnelle. Toutefois, la question demeure : peut-il assumer seul le financement de la campagne ?

En mars dernier, il avait déjà rencontré des difficultés à démarrer sa campagne sans l’appui financier de Macky Sall, ce qui montre bien que la question des fonds politiques reste centrale dans cette compétition.

Khalifa Sall et les autres

Le mouvement Samma sa kaddu, dirigé par Khalifa Sall et Barthélémy Dias, n'est pas à négliger en termes de ressources. Bien que la dernière présidentielle ait pu peser financièrement sur certains de leurs membres comme Déthié Fall ou le PUR, la présence d’Anta Babacar Ngom et de Pape Djibril Fall apporte un poids financier non négligeable à cette coalition.
Avec Bes Bi