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Fiscalité, législation du travail… : Ce que Macky Sall reproche à Amadou Bâ et aux sortants des grandes écoles…

A côté des réformes du système international et du changement de paradigme dans les perspectives de partenariat, le Président s’est montré conscient qu’il existe des faiblesses que le Sénégal devrait corriger pour attirer davantage d’investisseurs. Parmi ces faiblesses, il y a les codes très complexes à simplifier, la digitalisation, entre autres. Dans la foulée, il préconise des réformes des codes des impôts, des douanes, de la procédure civile…


Rédigé par leral.net le Samedi 8 Juillet 2023 à 11:09 | | 0 commentaire(s)|

Egratignant les sortants de certaines grandes écoles, dont le Premier ministre Amadou Bâ, il déclare : “Nous avons une fiscalité très complexe. Je le disais au Premier ministre qui est un fiscaliste : la fiscalité est faite pour ne pas être comprise. C’est trop compliqué ; trop, trop compliqué.

Je leur ai dit : moi je suis ingénieur, je ne suis pas fiscaliste, mais je comprends la logique. Dans le domaine des bâtiments, par exemple, pratiquement les gens ne paient pas l’impôt. C’est aussi ça la réalité : personne ne paie rien du tout. Je leur dis que pour capter cette manne, simplifiez l’impôt sur le foncier bâti.

Ceux qui ont des contrats de location, dites-leur : 11 mois c’est pour vous, un mois c’est pour l’Etat, au lieu d’être là avec des calculs savants qui finalement, nous amènent à ne rien recouvrer. Il faudra du courage pour ces services. Parce que, c’est de grandes corporations qui ont fait des études très importantes, qui ont besoin de prouver chaque fois les études…

Mais vraiment, de grâce, qu’ils nous aident dans des calculs très simples : addition, soustraction et puis on passe à autre chose
”, affirme le Président, plongeant la salle dans l’hilarité.

Par ailleurs, le Président estime que la législation du travail doit être révisée pour plus de flexibilité.

Il faut qu’on comprenne qu’on ne peut avoir de vieux textes qui datent de l’indépendance et pouvoir aller vers l’émergence avec les mêmes textes. C’est de l’utopie. C’est-à-dire l’emploi est garanti ; qu’on travaille ou pas, on ne peut rien faire contre vous. C’est contre le progrès. Tout le monde connaît ma fibre sociale, l’intérêt que j’accorde à l’épanouissement des travailleurs et à l’augmentation de leur pouvoir d’achat, mais il faut que les gens travaillent ou qu’ils cèdent la place.

De l’avis de Macky Sall, l’Etat devrait donner l’exemple avec la fonction publique. “Que les gens travaillent pour avancer et non avancer parce qu’on est le plus ancien. C’est aussi cette fonction publique de carrière, qui est un frein à la performance.

Ensemble, avec tous les agents, nous allons travailler, vous allez travailler parce que de toute façon… (il ne termine pas la phrase), vous allez travailler à poursuivre ces réformes qui demandent beaucoup de courage, beaucoup d’ambitions également, mais qui sont nécessaires
”.

Ces préalables à consolider pour attirer les investisseurs

Pour attirer davantage d’investisseurs, le Sénégal mise sur quatre axes de réformes stratégiques. D’abord, la digitalisation des procédures administratives liées à l’investissement privé et au commerce ; ensuite, l’harmonisation et l’assainissement de l’environnement juridique et fiscal (code des douanes, code des impôts, code de procédure civile) ; après, il y a l’amélioration de la compétitivité des facteurs de production dont la disponibilité de l’énergie et du foncier… Enfin, le Gouvernement mise sur la promotion de l’investissement à fort impact dans les pôles de développement.

A cela s’ajoutent, selon le Président, le nouveau cadre juridique sur les partenariats public-privé, la loi sur le contenu local pour soutenir le secteur privé national et d’autres réformes portant sur les Zones économiques spéciales, le financement et le développement des PME, la formation professionnelle, la modernisation de l'administration et de la législation du travail….

Pour relever le défi, insiste le Président, il faut des hommes compétents et dévoués. “Nous devons bannir de nos administrations les comportements laxistes qui entravent la bonne marche des affaires.”

Cela dit, le chef de l’Etat a mis en exergue l’intérêt de la Paix et de la Stabilité, qui sont les préalables que regarde tout investisseur. “Je dois rappeler ici que notre premier investissement, celui qui doit attirer et faire prospérer tous les autres, c’est d’abord la paix, la sécurité, la stabilité et l’Etat de droit. Ce sont les préalables sans lesquels il ne peut y avoir ni commerce ni investissement durables”, a-t-il souligné, non sans rassurer que l’Etat de droit et la stabilité seront préservés.







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