Pr. Meïssa Babou justifie la cherté de la vie par le modèle économique du Sénégal, qui repose sur les importations. N’ayant pas de maîtrise sur les prix des produits importés, les événements extérieurs ont forcément des retombées sur les coûts des produits que nous consommons.
« Le problème, c’est notre modèle économique qui est un modèle d’importation. Avec tous les évènements qu’on a connus comme la Covid19 et la guerre en Ukraine, les produits à l’extérieur ont subi des hausses. Dès lors, ces augmentations ont au pour conséquences une diminution des recettes. Face à cette remontée des prix, l’État ne pouvait pas arrêter quand même cette hémorragie», explique l’enseignant-chercheur à l’université Cheikh Anta Diop.
Tout compte fait, Pr. Meïssa Babou précise qu’il s’agit d’un problème structurel? qu’il faut essayer de prendre à bras-le-corps à travers l’augmentation de la production locale. Autrement dit, produire ce que nous consommons.
«Face à un pouvoir d’achat sénégalais faible, parce que nous ne sommes pas nombreux à avoir des revenus conséquents, face à cette situation donc, je crois que la solution c’est d’essayer de produire chez nous au moins ce que nous consommons en termes de denrées alimentaires. Pour le reste, s’agissant notamment des matériaux de construction et tout le reste que nous ne pouvons pas faire, on pourra l’importer», a-t-il ajouté.
L’économiste recommande un changement de paradigmes pour apaiser la souffrance des Sénégalais. Faire un investissement total et déterminant dans la production alimentaire.
Selon Pr. Babou, le fond du problème n’est pas lié au contrôle des prix. C’est d’abord, souligne-t-il, un problème de disponibilité des produits.
« Les commerçants ne peuvent pas vendre à perte, il faut quand même qu’on soit sérieux. Ce ne sont pas les commerçants qui sont à l’origine de ces augmentations. Je crois que le plus important est de voir comment faire pour avoir une option stratégique de production interne. On ne fait rien aujourd’hui par exemple pour le riz dans la Vallée, alors que nous importons presque 1million 500 000 tonnes. C’est vraiment plus profond que ça. C’est peut-être l’approche du développement qui n’a pas été bien orientée », avance l’enseignement-chercheur à la Faculté des Sciences économiques et de gestion (Faseg), à l’Ucad, Pr. Meïssa Babou
Quant à l’ancien directeur du Commerce intérieur, il recommande un contrôle systématique beaucoup plus rigoureux des prix au niveau des commerçants. El Hadj Alioune Diouf estime qu’il faut renforcer davantage les moyens du Contrôle économique et être un peu plus sévère avec les spéculateurs. Selon lui, le problème du commerce au Sénégal est dû au fait que les marges bénéficiaires des commerçants sont très élevées.
«Actuellement, il y a une détérioration du pouvoir d’achat de nos compatriotes. Il y a eu une flambée des prix. C’est peut-être dû à la période hivernale. De mon point de vue, le commerce doit être davantage pris en charge d’une manière un peu plus rigoureuse. On dit liberté des prix mais les gens font ce qu’ils veulent. Ils augmentent les prix. Il faut un contrôle beaucoup plus rigoureux. Il y a eu régulièrement une hausse des prix pas uniquement sur les denrées de première nécessité. Ce qui est étonnant, c’est que ça porte sur tout. Maintenant, n’importe qui fait du commerce sur n’importe quel objet pour gagner des marges très importantes. C’est ça qui rend encore les prix plus chers !»? soutient El Hadj Alioune Diouf.
Selon toujours l’ancien directeur du Commerce intérieur, les grandes surfaces sont attirées par le Sénégal, parce que les marges y sont très élevées.
« Cela est valable même pour les boutiques dans les quartiers. Il faudrait peut-être combattre ça d’une manière beaucoup plus vigoureuse. J’estime que le Commerce devrait être regroupé avec l’Industrie, avec les Finances, pour avoir davantage de moyens. S’il le faut, renforcer le contrôle, même militariser les services de contrôle, pour que les commerçants comprennent l’enjeu.
Parce que quand le marché est déséquilibré, que voulez-vous faire ? Il faut aussi renforcer les moyens de production. Il est inacceptable qu’on continue d’importer de la pomme de terre, des oignons, de la viande, du lait. Ça, c’est des choses qu’on doit pouvoir produire ici. On peut le faire, il faut juste une réelle volonté de l’État », estime l’ancien directeur du Commerce intérieur, El Hadj Alioune Diouf.
Le Témoin
« Le problème, c’est notre modèle économique qui est un modèle d’importation. Avec tous les évènements qu’on a connus comme la Covid19 et la guerre en Ukraine, les produits à l’extérieur ont subi des hausses. Dès lors, ces augmentations ont au pour conséquences une diminution des recettes. Face à cette remontée des prix, l’État ne pouvait pas arrêter quand même cette hémorragie», explique l’enseignant-chercheur à l’université Cheikh Anta Diop.
Tout compte fait, Pr. Meïssa Babou précise qu’il s’agit d’un problème structurel? qu’il faut essayer de prendre à bras-le-corps à travers l’augmentation de la production locale. Autrement dit, produire ce que nous consommons.
«Face à un pouvoir d’achat sénégalais faible, parce que nous ne sommes pas nombreux à avoir des revenus conséquents, face à cette situation donc, je crois que la solution c’est d’essayer de produire chez nous au moins ce que nous consommons en termes de denrées alimentaires. Pour le reste, s’agissant notamment des matériaux de construction et tout le reste que nous ne pouvons pas faire, on pourra l’importer», a-t-il ajouté.
L’économiste recommande un changement de paradigmes pour apaiser la souffrance des Sénégalais. Faire un investissement total et déterminant dans la production alimentaire.
Selon Pr. Babou, le fond du problème n’est pas lié au contrôle des prix. C’est d’abord, souligne-t-il, un problème de disponibilité des produits.
« Les commerçants ne peuvent pas vendre à perte, il faut quand même qu’on soit sérieux. Ce ne sont pas les commerçants qui sont à l’origine de ces augmentations. Je crois que le plus important est de voir comment faire pour avoir une option stratégique de production interne. On ne fait rien aujourd’hui par exemple pour le riz dans la Vallée, alors que nous importons presque 1million 500 000 tonnes. C’est vraiment plus profond que ça. C’est peut-être l’approche du développement qui n’a pas été bien orientée », avance l’enseignement-chercheur à la Faculté des Sciences économiques et de gestion (Faseg), à l’Ucad, Pr. Meïssa Babou
Quant à l’ancien directeur du Commerce intérieur, il recommande un contrôle systématique beaucoup plus rigoureux des prix au niveau des commerçants. El Hadj Alioune Diouf estime qu’il faut renforcer davantage les moyens du Contrôle économique et être un peu plus sévère avec les spéculateurs. Selon lui, le problème du commerce au Sénégal est dû au fait que les marges bénéficiaires des commerçants sont très élevées.
«Actuellement, il y a une détérioration du pouvoir d’achat de nos compatriotes. Il y a eu une flambée des prix. C’est peut-être dû à la période hivernale. De mon point de vue, le commerce doit être davantage pris en charge d’une manière un peu plus rigoureuse. On dit liberté des prix mais les gens font ce qu’ils veulent. Ils augmentent les prix. Il faut un contrôle beaucoup plus rigoureux. Il y a eu régulièrement une hausse des prix pas uniquement sur les denrées de première nécessité. Ce qui est étonnant, c’est que ça porte sur tout. Maintenant, n’importe qui fait du commerce sur n’importe quel objet pour gagner des marges très importantes. C’est ça qui rend encore les prix plus chers !»? soutient El Hadj Alioune Diouf.
Selon toujours l’ancien directeur du Commerce intérieur, les grandes surfaces sont attirées par le Sénégal, parce que les marges y sont très élevées.
« Cela est valable même pour les boutiques dans les quartiers. Il faudrait peut-être combattre ça d’une manière beaucoup plus vigoureuse. J’estime que le Commerce devrait être regroupé avec l’Industrie, avec les Finances, pour avoir davantage de moyens. S’il le faut, renforcer le contrôle, même militariser les services de contrôle, pour que les commerçants comprennent l’enjeu.
Parce que quand le marché est déséquilibré, que voulez-vous faire ? Il faut aussi renforcer les moyens de production. Il est inacceptable qu’on continue d’importer de la pomme de terre, des oignons, de la viande, du lait. Ça, c’est des choses qu’on doit pouvoir produire ici. On peut le faire, il faut juste une réelle volonté de l’État », estime l’ancien directeur du Commerce intérieur, El Hadj Alioune Diouf.
Le Témoin