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Forte mobilisation au premier tour de la présidentielle (Vidéo)

Rédigé par leral.net le Dimanche 26 Février 2012 à 22:16 | | 0 commentaire(s)|

A l'issue d'une campagne particulièrement violente, qui a fait au moins 6 morts en un mois, 5,3 millions de Sénégalais étaient appelés à voter dimanche pour le premier tour de l'élection présidentielle.


Forte mobilisation au premier tour de la présidentielle  (Vidéo)
A priori, ils se sont exprimés en masse. Bien qu'aucun taux de participation officiel n'ait été publié, les observateurs ont pu constater que de longues files d'attente s'étaient formées dans le calme devant les bureaux de vote aussi bien en province, qu'à Dakar et sa banlieue. Les premiers résultats officiels provisoires sont attendus mardi, mais des résultats partiels et des estimations devraient être disponibles dès lundi.

Les bureaux de vote ont fermé officiellement à 18 heures (19 heures à Paris). Toutefois, à Dakar, certains bureaux qui avaient ouvert après l'heure officielle dans lesquels des électeurs attendaient encore de voter, ou pour lesquels la participation était jugée faible, étaient encore ouverts après après l'heure légale, selon des journalistes de l'AFP.

Alors que la Constitution le lui interdit, Abdoulaye Wade se présente malgré tout pour un troisième mandat. L'opposition a d'ores et déjà appelé à un nouveau scrutin, sans sa participation, s'il devait être réélu. L'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, chef de la mission d'observation de l'Union africaine au Sénégal, a même appelé samedi à «échapper au chaos» en limitant à deux ans le mandat du président sortant âgé de 85 ans, dont 12 au pouvoir.

Wade hué par la foule

Le chef de l'Etat sénégalais a voté à Dakar sous les huées de plusieurs centaines de personnes. Wade, accompagné de son fils Karim et de sa fille Sindiély, ainsi que du ministre de l'Intérieur Ousmane Ngom, s'est rendu dans un bureau du quartier du Point E, où il possède une résidence privée. Il en est très vite reparti après avoir accompli son devoir électoral.










Dans une interview au Journal du Dimanche, il assure : «Ma majorité est si écrasante que je pense être élu avec un fort pourcentage dès le premier tour.» A la question «Redoutez-vous des débordements ?», le chef de l'Etat rétorque : «Non, l’opposition est incapable d’organiser de telles choses. Une révolte des Sénégalais contre moi n’est pas pensable !».
«Il n'y aura pas d'état d'urgence, poursuit-il, sauf si des mercenaires sortent dans la rue pour tirer sur les gens. À ce moment-là, je déclarerai l'état de siège. Mais cela n'arrivera pas», affirme le président sénégalais.

«Nicolas Sarkozy n'est pas mon adversaire, enfin, je crois»

Alors que le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a jugé dans un entretien à «Jeune Afrique» que «la durée excessive de l'exercice du pouvoir peut poser problème», le président sénégalais répond : «Ce n'est pas aux Européens de décider (...) Mais je sais que les Français et les Américains cherchent à m'embêter, parce que je ne suis pas docile. Je répondrai comme (l'ancien président Leopold Sedar) Senghor : Je ne suis pas le nègre de service.» Quant au président français Nicolas Sarkozy, il n'est pas mon adversaire, enfin, je crois. Je pense qu'il ne partage pas le point de vue de M. Juppé ».

L'opposition veut empêcher «un coup d'Etat électoral»

Face à Wade, 13 candidats, dont trois de ses anciens Premiers ministres, Moustapha Niasse, Idrissa Seck et Macky Sall, ainsi que le patron du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng. Le Mouvement du 23 juin (M23) - coalition de partis d'opposition et d'organisations de la société civile - a proposé l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle, «dans un délai de six à neuf mois», «à laquelle le président Wade s'engage à ne pas se présenter». Il s'agit d'empêcher «un coup d'Etat électoral», que serait, selon lui, la proclamation de la victoire d'Abdoulaye Wade dès le premier tour de l'élection.

«Ce qui compte, ce qui est important pour les Sénégalais, c'est le changement, le vrai changement», a déclaré le chanteur et opposant Youssou Ndour, dont la candidature à la présidentielle avait été rejetée par le Conseil constitutionnel. «Abdoulaye Wade, en tant qu'organisateur de ces élections, doit absolument veiller à ce qu'elles soient crédibles, qu'elles ne fassent aucune contestation de la part de l'opposition parce que nous n'accepterons pas qu'un coup de force électoral puisse se passer ici au Sénégal», a-t-il ajouté.


VIDEO. Le président Wade hué à son arrivée au bureau de vote