Le Forum économique et humanitaire Russie- Afrique s’est ouvert, ce jeudi. Occasion pour les partenaires de faire le bilan de la coopération. Elle s’élève à environ 18 milliards de dollars en 2022. Des chiffres qui devraient vite évoluer avec les perspectives qui se dessinent.
Oumar FEDIOR (Envoyé spécial à Saint-Petersburg, Russie)
Le deuxième sommet Russie-Afrique s’est ouvert jeudi à Saint Petersburg en Russie. Dans son discours d’ouverture, le Président Vladimir Poutine est longuement revenu sur les relations entre son pays et le continent africain. Il a indiqué qu’en 2022, les échanges commerciaux entre la Russie et l’Afrique ont atteint 18 milliards de dollars américains. Il a également assuré que Moscou pourra « dans les mois qui viennent » livrer gratuitement jusqu’à 50 000 tonnes de céréales à six pays, citant le Zimbabwe, la Somalie et l’Érythrée, mais aussi trois pays s’étant rapprochés de Moscou ces dernières années : le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso.
« Notre pays peut remplacer les céréales ukrainiennes sur le plan commercial mais aussi sur celui des livraisons humanitaires à titre gracieux », a-t-il déclaré, en affirmant que la Russie était un producteur « solide et responsable ». Cette assurance fait suite au refus de la Russie de prolonger l’accord céréalier signé en juillet 2022 sous l’égide des Nations unies et de la Turquie, qui permettait à l’Ukraine d’exporter ses produits agricoles via la mer Noire malgré les combats.
L’accord avait permis de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens, contribuant à stabiliser les prix alimentaires et à écarter les risques de pénurie.
« Les pays occidentaux faisaient obstacle aux livraisons d’engrais et de céréales russes. Aucune des conditions de l’accord concernant les livraisons russes de céréales et d’engrais n’a été remplie », a-t-il dénoncé.
Poursuivant, le Président russe a assuré que cela soit dans le secteur l’énergie, de la logistique, des transports, de l’agriculture, de la finance et de la santé, d’importants axes de coopération ont été retenus.
« Le potentiel de l’Afrique est évident pour tout le monde. Par exemple, la croissance annuelle moyenne du PIB sur le continent au cours des 20 dernières années était de 4 à 4,5 %, ce qui dépasse la moyenne mondiale. La population africaine approche les 1,5 milliard et croît plus rapidement que partout ailleurs dans le monde. Il est également à noter que la classe moyenne, qui crée la principale demande de biens et services modernes, croît plus rapidement en Afrique que dans la majorité des autres régions du monde », a-t-il listé.
« Renforcer les relations commerciales… »
Selon M. Poutine, le gouvernement, les entreprises et le public russes sont sincèrement intéressés à approfondir davantage les relations commerciales, d’investissement et humanitaires multiformes avec le continent, qui répondent aux besoins de tous et favorisent une croissance et une prospérité stables.
« Je suis convaincu qu’en travaillant ensemble, nous serons en mesure d’augmenter considérablement nos échanges dans un proche avenir. Soit dit en passant, au cours des seuls six premiers mois de 2023, nos transactions d’import-export avec les pays africains ont augmenté de plus d’un tiers. La structure de nos échanges semble également bonne : les machines, les équipements, les produits chimiques et les produits alimentaires représentent plus de 50 % des exportations russes vers l’Afrique », a-t-il salué.
Un allié de taille dans la zone de libre-échange continentale?
Prenant la parole, Azali Assoumani, président de l’Union africaine, n’a pas manqué d’appeler la Russie à appuyer davantage l’Afrique, notamment dans la mise en œuvre de la zone de libre-échange continental africaine (Zlecaf).
Un appel du pied repris par le Président du conseil d’administration d’Afreximbank. Selon Benedikt Oramah, quand le monde rencontre des difficultés nous avons besoin de nous rapprocher. « Nous avons identifié la Russie pour assurer la sécurité alimentaire en Afrique. Nos engrais viennent de la Russie. Notre priorité c’est de préserver cela. Afreximbank en a fait une priorité. Nous utilisons une plateforme pour aider les besoins des pays en engrais », a-t-il assuré. Poursuivant, il indique qu’Afreximbank
est prêt à accompagner les africains qui souhaiteraient explorer les opportunités de la coopération avec la Russie.
« La Russie et l’Afrique doivent améliorer leurs relations. L’Afrique dépend énormément des exportations russes. La Zlecaf constitue une belle opportunité de donner un nouvel élan et permettre à l’Afrique d’ouvrir de nouvelles perspectives », a-t-il plaidé.
Source : https://lesoleil.sn/forum-economique-et-humanitair...