‘’Le franc CFA court le risque d’une nouvelle dévaluation si l’euro (sa monnaie ancre) devait durablement rester à son niveau actuel, d’autant qu’aucune disposition ne permet jusque-là aux pays de la zone franc africaine d’influer sur le cours de leur monnaie en fonction des performances de leurs économies’’, écrit M. Ossa dans le résumé d’une communication qu’il donne mardi au siège de l’Institut africain de développement économique et de planification (IDEP) des Nations unies organise, à Dakar.
Albert Ondo Ossa, agrégé de sciences économiques et de gestion, est enseignant à la Faculté de droit et des sciences économiques de Libreville (Gabon). Il animera le deuxième séminaire d’une série mensuelle axée sur le développement et organisée par l’IDEP. ‘’L’instabilité financière internationale et le franc CFA’’ est le thème de son exposé, qui sera présenté à 14 heures.
L’instabilité financière est aujourd’hui le problème le plus pressant que la mondialisation pose à l’économie internationale, en raison de la circulation très rapide d’un volume massif de capitaux internationaux et de l’intégration de la production et de la commercialisation des biens et services par-delà les frontières nationales, souligne M. Ossa dans le résumé de sa communication, dont l’APS a obtenu copie.
‘’Dans les pays en développement plus spécifiquement, l’instabilité économique et politique, ainsi que la fragilité des systèmes bancaire et financier accroissent le risque d’y investir, en ce sens que les gains potentiels liés aux échanges intertemporels de capitaux ne se réalisent que si les prêteurs sont confiants quant aux possibilités de remboursement’’, analyse l’universitaire gabonais.
S’agissant précisément des pays membres de la zone franc africaine, dont la monnaie est le franc CFA, la hausse de l’euro sur le marché des changes, et particulièrement par rapport au dollar, suscite des interrogations, en raison de ses effets sur la situation économique de chaque pays membre, soutient le professeur Albert Ondo Ossa, directeur du Laboratoire d’économie appliquée de l’Université Omar Bongo du Gabon.
‘’Depuis 2004, lit-on dans le document, la valeur de la monnaie européenne n’a cessé d’augmenter face au dollar. Or, les pays de la zone franc africaine importent principalement d’Europe et exportent en Europe. La hausse de la monnaie européenne par rapport au dollar (principale monnaie de libellé de leurs exportations) affecte donc nécessairement leurs économies, en raison de la parité fixe entre l’euro et le franc Cfa’’.
Trois types de conséquences en découlent et affectent la compétitivité, la situation budgétaire et financière, mais aussi la dette de ces pays, selon le M. Ossa, ancien ministre de la Recherche scientifique et du Développement du Gabon.
‘’La part de marché des pays de la zone franc étant faible, aussi bien pour le pétrole que pour les autres produits exportés, l’effet négatif de l’instabilité financière en est nécessairement amplifié’’, explique-t-il.
A propos des conséquences budgétaire et financière - à cause d’une économie fondée essentiellement sur le commerce de matières premières et ‘’caractérisée par un faible niveau d’industrialisation et des échanges intra-africains’’ -, un euro fort ‘’ne permet pas d’améliorer la situation financière des pays de la zone franc qui, la plupart du temps, élaborent leur Budget sur la base des prévisions de recettes’’, explique-t-il.
A cause d’un ‘’endettement chronique’’, qui obère les marges de manœuvre des politiques budgétaires et donc du financement de la croissance par l’Etat, les pays de la zone CFA risquent aussi d’être privés ‘’des ressources financières nécessaires pour le remboursement de la dette’’.
‘’Une réflexion approfondie s’impose donc, en vue de permettre à la zone franc africaine de prendre de bonnes options en cette période de mutation où la France, eu égard à ses multiples contraintes, est plus préoccupée par sa propre situation que par son sort’’, propose Albert Ondo Ossa.
Il estime que ‘’le problème de souveraineté monétaire des pays de la zone franc pourrait donc, dans un proche avenir, se poser concomitamment à celui de la compétitivité de leurs économies’’.
Plusieurs économistes et des responsables d’institutions bancaires, financières et de gouvernement écartent la possibilité d’une dévaluation du franc CFA pour le cas des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
L’économiste sénégalais Chérif Salif Sy, dans le sillage du professeur Ossa, a pris le contrepied de nombreux confrères en prédisant une inévitable dévaluation du franc CFA, dans une interview publiée en janvier dernier par le journal gouvernemental sénégalais Le Soleil.
La zone franc CFA comprend les huit pays de l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo), les six Etats de la Banque centrale des Etats d’Afrique centrale (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, République centrafricaine et République démocratique du Congo) et l’Union des Comores.
Les monnaies des pays de la zone CFA - à savoir le franc CFA pour l’UEMOA et la BEAC et le franc comorien pour l’Union des Comores - sont arrimées à l’euro à travers une parité fixe (un euro = 655,957 francs CFA) gérée par le Trésor français. Des intellectuels africains ont souvent dénoncé cette dépendance monétaire.
APS
Albert Ondo Ossa, agrégé de sciences économiques et de gestion, est enseignant à la Faculté de droit et des sciences économiques de Libreville (Gabon). Il animera le deuxième séminaire d’une série mensuelle axée sur le développement et organisée par l’IDEP. ‘’L’instabilité financière internationale et le franc CFA’’ est le thème de son exposé, qui sera présenté à 14 heures.
L’instabilité financière est aujourd’hui le problème le plus pressant que la mondialisation pose à l’économie internationale, en raison de la circulation très rapide d’un volume massif de capitaux internationaux et de l’intégration de la production et de la commercialisation des biens et services par-delà les frontières nationales, souligne M. Ossa dans le résumé de sa communication, dont l’APS a obtenu copie.
‘’Dans les pays en développement plus spécifiquement, l’instabilité économique et politique, ainsi que la fragilité des systèmes bancaire et financier accroissent le risque d’y investir, en ce sens que les gains potentiels liés aux échanges intertemporels de capitaux ne se réalisent que si les prêteurs sont confiants quant aux possibilités de remboursement’’, analyse l’universitaire gabonais.
S’agissant précisément des pays membres de la zone franc africaine, dont la monnaie est le franc CFA, la hausse de l’euro sur le marché des changes, et particulièrement par rapport au dollar, suscite des interrogations, en raison de ses effets sur la situation économique de chaque pays membre, soutient le professeur Albert Ondo Ossa, directeur du Laboratoire d’économie appliquée de l’Université Omar Bongo du Gabon.
‘’Depuis 2004, lit-on dans le document, la valeur de la monnaie européenne n’a cessé d’augmenter face au dollar. Or, les pays de la zone franc africaine importent principalement d’Europe et exportent en Europe. La hausse de la monnaie européenne par rapport au dollar (principale monnaie de libellé de leurs exportations) affecte donc nécessairement leurs économies, en raison de la parité fixe entre l’euro et le franc Cfa’’.
Trois types de conséquences en découlent et affectent la compétitivité, la situation budgétaire et financière, mais aussi la dette de ces pays, selon le M. Ossa, ancien ministre de la Recherche scientifique et du Développement du Gabon.
‘’La part de marché des pays de la zone franc étant faible, aussi bien pour le pétrole que pour les autres produits exportés, l’effet négatif de l’instabilité financière en est nécessairement amplifié’’, explique-t-il.
A propos des conséquences budgétaire et financière - à cause d’une économie fondée essentiellement sur le commerce de matières premières et ‘’caractérisée par un faible niveau d’industrialisation et des échanges intra-africains’’ -, un euro fort ‘’ne permet pas d’améliorer la situation financière des pays de la zone franc qui, la plupart du temps, élaborent leur Budget sur la base des prévisions de recettes’’, explique-t-il.
A cause d’un ‘’endettement chronique’’, qui obère les marges de manœuvre des politiques budgétaires et donc du financement de la croissance par l’Etat, les pays de la zone CFA risquent aussi d’être privés ‘’des ressources financières nécessaires pour le remboursement de la dette’’.
‘’Une réflexion approfondie s’impose donc, en vue de permettre à la zone franc africaine de prendre de bonnes options en cette période de mutation où la France, eu égard à ses multiples contraintes, est plus préoccupée par sa propre situation que par son sort’’, propose Albert Ondo Ossa.
Il estime que ‘’le problème de souveraineté monétaire des pays de la zone franc pourrait donc, dans un proche avenir, se poser concomitamment à celui de la compétitivité de leurs économies’’.
Plusieurs économistes et des responsables d’institutions bancaires, financières et de gouvernement écartent la possibilité d’une dévaluation du franc CFA pour le cas des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
L’économiste sénégalais Chérif Salif Sy, dans le sillage du professeur Ossa, a pris le contrepied de nombreux confrères en prédisant une inévitable dévaluation du franc CFA, dans une interview publiée en janvier dernier par le journal gouvernemental sénégalais Le Soleil.
La zone franc CFA comprend les huit pays de l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo), les six Etats de la Banque centrale des Etats d’Afrique centrale (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, République centrafricaine et République démocratique du Congo) et l’Union des Comores.
Les monnaies des pays de la zone CFA - à savoir le franc CFA pour l’UEMOA et la BEAC et le franc comorien pour l’Union des Comores - sont arrimées à l’euro à travers une parité fixe (un euro = 655,957 francs CFA) gérée par le Trésor français. Des intellectuels africains ont souvent dénoncé cette dépendance monétaire.
APS