« Je suis très heureuse que le juge ait enfin reconnu mon innocence ». C’est par ces mots que Rose Kabuye a salué, dans la nuit de mercredi à jeudi, la décision du juge des libertés et de la détention de la laisser en liberté. Transférée d’Allemagne mercredi et mise en examen mercredi soir, à Paris, la directrice du protocole du président rwandais Paul Kagamé n’est pas tout à fait libre pourtant. Après de longues heures d’interrogatoires au Palais de Justice, elle a été placée en liberté sous contrôle judiciaire. Elle n’a pas le droit de quitter le territoire français et devra répondre à toute nouvelle convocation des juges.
Ses avocats, Mes Léon-Lef Forster et Bernard Maingain, ont salué « une décision raisonnable » de la part de la justice française. « Nous étions réellement dans l’angoisse de la décision qui allait être prise : sur le plan humain pour la personne qui est concernée et pour l’ensemble du Rwanda dans sa reconstruction », a ajouté Me Forster. Accusée de complicité dans l’attentat qui a visé l’avion de l’ex-président Juvénal Habyarimana et provoqué sa mort, ainsi que celle de plusieurs autres personnes, en avril 1994, Rose Kabuye nie les faits. L’attentat est l’élément déclencheur du génocide rwandais de 1994 qui a fait plus de 800 000 morts chez les Tutsis.
La France tente de ménager le Rwanda
La décision de mise en liberté provisoire de Rose Kabuye permet désormais à ses avocats d’avoir accès aux pièces et aux témoignages sur lesquels s’est appuyé le juge Bruguière et ses collègues pour leur instruction. Me Philippe Meilhac, avocat de la veuve du défunt président, est, quant à lui, consterné par cette nouvelle. « On a l’impression que par cette décision, les autorités françaises tentent de ménager, si c’est encore possible, les relations avec le Rwanda », a-t-il déclaré à l’AFP.
Me Laurent Curt, avocat de la famille d’un des pilotes décédé lors de l’attentat estime, lui, que le Rwanda aurait « sacrifié » Rose Kabuye pour prendre connaissance du dossier auquel il « n’avait pas officiellement accès » avant et ainsi mieux préparer sa défense. Rappelons que la directrice du protocole était visée par un mandat d’arrêt international. Ces mandats, émis généralement à l’encontre de criminels de guerre, sont rarement suivis d’une libération. Si ses dires sont vrais, il s’agirait d’une décision plus politique que judiciaire qui remettrait en cause l’indépendance de la justice face aux pouvoirs publics.
L’arrestation de Rose Kabuye à Francfort, il y a deux semaines, avait été très mal accueillie par la population rwandaise qui était descendue à plusieurs reprises dans les rues de Kigali, la capitale du Rwanda. Les autorités rwandaises avaient par ailleurs rompu leurs relations diplomatiques avec Paris, estimant que la directrice du protocole avait été arrêtée alors qu’elle était en mission diplomatique avec un passeport diplomatique.
Le gouvernement souhaite maintenant « que Mme Kabuye soit jugée sans tarder, que la justice française lui donne le plus rapidement possible l’occasion de se défendre », a déclaré jeudi Louise Mushikiwabo, la ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement rwandais.
Ses avocats, Mes Léon-Lef Forster et Bernard Maingain, ont salué « une décision raisonnable » de la part de la justice française. « Nous étions réellement dans l’angoisse de la décision qui allait être prise : sur le plan humain pour la personne qui est concernée et pour l’ensemble du Rwanda dans sa reconstruction », a ajouté Me Forster. Accusée de complicité dans l’attentat qui a visé l’avion de l’ex-président Juvénal Habyarimana et provoqué sa mort, ainsi que celle de plusieurs autres personnes, en avril 1994, Rose Kabuye nie les faits. L’attentat est l’élément déclencheur du génocide rwandais de 1994 qui a fait plus de 800 000 morts chez les Tutsis.
La France tente de ménager le Rwanda
La décision de mise en liberté provisoire de Rose Kabuye permet désormais à ses avocats d’avoir accès aux pièces et aux témoignages sur lesquels s’est appuyé le juge Bruguière et ses collègues pour leur instruction. Me Philippe Meilhac, avocat de la veuve du défunt président, est, quant à lui, consterné par cette nouvelle. « On a l’impression que par cette décision, les autorités françaises tentent de ménager, si c’est encore possible, les relations avec le Rwanda », a-t-il déclaré à l’AFP.
Me Laurent Curt, avocat de la famille d’un des pilotes décédé lors de l’attentat estime, lui, que le Rwanda aurait « sacrifié » Rose Kabuye pour prendre connaissance du dossier auquel il « n’avait pas officiellement accès » avant et ainsi mieux préparer sa défense. Rappelons que la directrice du protocole était visée par un mandat d’arrêt international. Ces mandats, émis généralement à l’encontre de criminels de guerre, sont rarement suivis d’une libération. Si ses dires sont vrais, il s’agirait d’une décision plus politique que judiciaire qui remettrait en cause l’indépendance de la justice face aux pouvoirs publics.
L’arrestation de Rose Kabuye à Francfort, il y a deux semaines, avait été très mal accueillie par la population rwandaise qui était descendue à plusieurs reprises dans les rues de Kigali, la capitale du Rwanda. Les autorités rwandaises avaient par ailleurs rompu leurs relations diplomatiques avec Paris, estimant que la directrice du protocole avait été arrêtée alors qu’elle était en mission diplomatique avec un passeport diplomatique.
Le gouvernement souhaite maintenant « que Mme Kabuye soit jugée sans tarder, que la justice française lui donne le plus rapidement possible l’occasion de se défendre », a déclaré jeudi Louise Mushikiwabo, la ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement rwandais.