Envoyés spéciaux à New York
C'est une première pour François Hollande. Le président s'exprime ce mardi devant la 67e Assemblée générale de l'ONU à New York. Une intervention d'une dizaine de minutes dans laquelle le chef de l'État devrait évoquer l'urgence des crises, en Syrie et au Sahel notamment, le développement, les financements innovants ainsi que la gouvernance des Nations unies. «La France a une légitimité particulière pour s'exprimer sur ces sujets», indique-t-on dans son entourage. «La France n'est pas un membre ordinaire des Nations unies», rajoute-t-on.
Signe de cette considération, François Hollande a été reçu lundi par Ban Ki-moon pour un dîner au cours duquel la question syrienne a occupé une grande place. À cette occasion, le secrétaire général de l'ONU a évoqué les propos de son envoyé spécial, Lakhdar Brahimi, faisant état du «blocage» de la situation à Damas: «Bachar el-Assad a le sentiment d'être encore populaire et même de pouvoir remporter des élections», a rapporté Ban Ki-moon. Celui-ci a aussi souligné la crainte d'être confronté à «une crise humanitaire très grave». François Hollande a souhaité qu'il puisse y avoir «une figure pour incarner l'opposition» en Syrie. Dans l'entourage du président, on doute néanmoins que les échanges cette semaine aux Nations unies permettent d'avancer sur la résolution du conflit. Laurent Fabius doit rencontrer mercredi à New York son homologue russe Sergueï Lavrov. Le chef de la diplomatie française, qui a évoqué lundi la présence de plus en plus forte de djihadistes en Syrie, espère toujours infléchir la position de la Russie. Mais dans l'immédiat, «je crains que la situation n'évolue pas beaucoup», a-t-il déploré.
«Un tournant»
Sur la question du Sahel, en revanche, on se montre plus optimiste dans la délégation française. L'accord intervenu entre Bamako et la Communauté des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) laisse entrevoir la mise sur pied d'une force africaine pour que «le Mali retrouve son intégrité». Le secrétaire général de l'ONU a été saisi d'une demande officielle par les autorités maliennes. Mais il reste à définir les modalités de l'intervention avant le vote d'une nouvelle résolution du Conseil de sécurité. «Tout cela prendra quelques semaines», indique-t-on dans la délégation française. Mercredi, la tenue d'une réunion à haut niveau sur le Sahel «marquera un tournant dans cette dynamique», souligne-t-on.
Alors que les difficultés s'accumulent sur le plan intérieur pour François Hollande, des sondages en baisse aux tiraillements dans sa majorité, le chef de l'État aura l'occasion mardi après-midi de prononcer un discours plus politique devant la communauté française de New York conviée dans une salle de Broadway.
Par Alain Barluet
Par Nicolas Barotte
C'est une première pour François Hollande. Le président s'exprime ce mardi devant la 67e Assemblée générale de l'ONU à New York. Une intervention d'une dizaine de minutes dans laquelle le chef de l'État devrait évoquer l'urgence des crises, en Syrie et au Sahel notamment, le développement, les financements innovants ainsi que la gouvernance des Nations unies. «La France a une légitimité particulière pour s'exprimer sur ces sujets», indique-t-on dans son entourage. «La France n'est pas un membre ordinaire des Nations unies», rajoute-t-on.
Signe de cette considération, François Hollande a été reçu lundi par Ban Ki-moon pour un dîner au cours duquel la question syrienne a occupé une grande place. À cette occasion, le secrétaire général de l'ONU a évoqué les propos de son envoyé spécial, Lakhdar Brahimi, faisant état du «blocage» de la situation à Damas: «Bachar el-Assad a le sentiment d'être encore populaire et même de pouvoir remporter des élections», a rapporté Ban Ki-moon. Celui-ci a aussi souligné la crainte d'être confronté à «une crise humanitaire très grave». François Hollande a souhaité qu'il puisse y avoir «une figure pour incarner l'opposition» en Syrie. Dans l'entourage du président, on doute néanmoins que les échanges cette semaine aux Nations unies permettent d'avancer sur la résolution du conflit. Laurent Fabius doit rencontrer mercredi à New York son homologue russe Sergueï Lavrov. Le chef de la diplomatie française, qui a évoqué lundi la présence de plus en plus forte de djihadistes en Syrie, espère toujours infléchir la position de la Russie. Mais dans l'immédiat, «je crains que la situation n'évolue pas beaucoup», a-t-il déploré.
«Un tournant»
Sur la question du Sahel, en revanche, on se montre plus optimiste dans la délégation française. L'accord intervenu entre Bamako et la Communauté des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) laisse entrevoir la mise sur pied d'une force africaine pour que «le Mali retrouve son intégrité». Le secrétaire général de l'ONU a été saisi d'une demande officielle par les autorités maliennes. Mais il reste à définir les modalités de l'intervention avant le vote d'une nouvelle résolution du Conseil de sécurité. «Tout cela prendra quelques semaines», indique-t-on dans la délégation française. Mercredi, la tenue d'une réunion à haut niveau sur le Sahel «marquera un tournant dans cette dynamique», souligne-t-on.
Alors que les difficultés s'accumulent sur le plan intérieur pour François Hollande, des sondages en baisse aux tiraillements dans sa majorité, le chef de l'État aura l'occasion mardi après-midi de prononcer un discours plus politique devant la communauté française de New York conviée dans une salle de Broadway.
Par Alain Barluet
Par Nicolas Barotte