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GOUVERNANCE ET TRANSPARENCE FINANCIÈRE: Le privé aussi cachottier que le public

« Gouvernance privée et Transparence financière ». C’était le thème autour duquel s’est tenue, le mercredi 03 juin 2009, la 3ème édition des AfterWork Business que REUSSIR, a organisé en partenariat avec le Bureau régional de la Banque Mondiale à Dakar.


Rédigé par leral.net le Vendredi 5 Juin 2009 à 11:57 | | 0 commentaire(s)|

GOUVERNANCE ET TRANSPARENCE FINANCIÈRE: Le privé aussi cachottier que le public
La question de la bonne gouvernance est devenu le socle des relations entre l’État et ses partenaires financiers mais également pour le secteur privé qui est en quête de compétitivité et d’attractivité. L’environnement juridique en vigueur exige plus de rigueur et de transparence pour pouvoir gagner la moindre place sur le marché local, sous-régional et international.

Comme l’a exposé le professeur, Abdoulaye Sakho : « la diffusion de l’information des entreprises est obligatoire… » Sur la même lancée, Mamour Fall de l’Ordre nationale des experts comptables et comptables agréés du Sénégal (Onecas) a rappelé que « c’est une obligation légale à toute entreprise qui se crée de publier ses comptes annuels au Greffe du tribunal ».

Un état des lieux sur la question révèle tout autre notamment avec l’accessibilité difficile voir impossible de l’information sur le résultat des entreprises. Mansour Cama, Président de la Confédération nationale des entreprises du Sénégal (Cnes) a révélé que : « même au niveau des organisations patronales ont à toute la peine du monde à réunir l’information de nos membres ». M. Cama pense ainsi qu’avec la présence considérable des Petites et moyennes entreprises (Pme), il faut essayer de voir si l’ensemble des normes est respecté pour mieux appréhender la question de la gouvernance.

Un consultant ayant pris part à cette rencontre a fait savoir que : « au niveau de plusieurs entreprises, on voit trois bilans dont l’un est pour les banques, le deuxième pour le fisc et le dernier pour l’entreprise elle-même ». Une remarque qui a fait bondir M. Cama qui lance : « il faut faire la part des choses entre gagner de l’argent et tricher ». A son avis, « Au Sénégal, il y a trop de suspicion sur le gain des entreprises. Dire que les entreprises ont trois bilans, c’est même manqué de respect envers les comptables et autres vérificateurs ».

Devant ce constat, le diagnostic a poussé à rechercher ce qui est réellement derrière cette attitude peu enviable des entreprises. Selon Seydina Tandian, le directeur général de l’Agence régional d’évaluation et de Notation des entreprises, il y a la question de la légitimité des enquêteurs qui se pose de même l’intérêt pour une entreprise à communiquer. M. Tandian estime que cette question est réglée pour le cas des entreprises cotées en bourse ou qui prétendent lever des fonds sur le marché financier.

A son avis, certaines entreprises ont intérêt à communiquer pour mieux se donner une visibilité auprès des partenaires et investisseurs. Pour Mamour Fall de l’Onecas, « si les entreprises ne communiquent pas, c’est peut-être lié à un problème d’environnement. A son avis, « lorsque les comptes sont rendus publics, cela veut dire que les préoccupations de toutes les entités qui constituent l’entreprise sont prises en compte ».

Faisant un zoom sur la transparence financière, M. Fall a avancé que : « plus on publie les comptes, plus on s’approche de la transparence de la gouvernance interne ». Pour Me Massokhna Kane de Sos Consommateur, la pression fiscale incite les entreprises à frauder pour s’en sortir. « Avec le développement des Pme, a-t-il constaté, « personnes n’a plus envi d’être formel à cause de la pression fiscale ». A son avis, « l’État doit mettre en place des mécanismes qui obligent les chefs d’entreprises à être plus transparents pour mieux protéger les populations ».

Pour une résolution du problème de la gouvernance privée, le Pr Abdoulaye Sakho renvoie les acteurs aux idées développées par l’Institut Sénégalais des Administrateurs (Isa) qui, selon lui, lui donne plus de visibilité et de transparence. Libasse Niang de la Cnes pense que : « on a intérêt à faire de la culture d’entreprise une orthodoxie ». Ce qui amène Ibou Diouf, un citoyen travaillant dans une institution financière, à plaider pour une charte de la bonne gouvernance qui, selon lui, va tenir compte des points de vue du secteur privé et du public. M. Diouf pense que du côté du secteur privé, il faut aussi travailler à une charte de la bonne gouvernance pour le citoyen lambda. Un outil qui, à son avis, donnera au public la possibilité de mieux interpeller l’État sur certaines questions.

Bacary Dabo
Source SudQuotidien

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