Si Stendhal a affirmé que « dans tous les partis, plus un homme a d’esprit, moins il est de son parti », pour ma part, je considère que plus un homme appartient à un parti, plus le devoir lui impose de faire preuve d’esprit.
Dans ma dernière contribution au débat en cours dans mon parti, publiée dans les journaux sous le titre : « Changer le Pds pour changer le Sénégal », je faisais déjà part d’un questionnement qui sourd de certains cercles et relatif à l’épithète « libéral ». Le même état d’esprit constructif, la même motivation de remplir loyalement mon devoir envers le Pds et son chef, Me Abdoulaye Wade, m’amènent à m’exprimer sur les modalités du changement de dénomination annoncé.
La faiblesse humaine fait que, trop souvent, pour préserver avantages et privilèges, l’on soit attentif à approuver plus qu’à contester. Ce faisant, l’on contribue plus à isoler qu’à mettre en garde.
De mon point vue, foi d’un militant au long cours, la tenue d’un Congrès est un impératif de rigueur qui s’impose à nous pour pouvoir changer le nom de notre parti dans les règles de l’art admises partout et en tout temps dans un système démocratique. Certes, la nouvelle appellation Parti démocratique sénégalais libéral (Pdsl) sera très certainement adoptée par les militants et responsables de notre formation. Mais la stature du frère Secrétaire général national, l’histoire du Pds et les règles en ce domaine exigent la consécration d’un tel fait d’histoire par l’instance suprême, en l’occurrence le Congrès.
La formation politique créée par Abdoulaye Wade en 1974 est devenue un parti politique majeur, une des grandes références en Afrique, du fait de son parcours et des conditions civilisées de son accession au pouvoir en 2000. Avec une telle image, notre parti ne saurait amputer son crédit par l’adoption dans des conditions non formelles, d’une nouvelle dénomination, moment politique important.
A titre d’exemple, lorsque l’Union progressiste sénégalaise (Ups) entreprit de changer de nom en 1976, pour devenir le Parti socialiste (Ps), aux fins d’une intégration dans l’Internationale socialiste présidée alors par Willy Brandt, c’est un Congrès qui consacra ce changement.
Un tel Congrès, dont j’appelle la tenue, devrait intervenir avant toute opération de vente de cartes de membres.
L’échéance de 2012 est déjà à nos portes. L’heure n’est pas aux déchirures. Ces déchirures surgiraient du renouvellement des instances et des opérations de placement des cartes du fait des enjeux de pouvoir qu’elles comportent.
C’est pourquoi je suggère très fortement au frère Secrétaire général national, aux responsables et à tous les militants, l’idée d’une vente permanente des cartes du parti, pour ne plus en faire un moment de compétition sous la tension. Ainsi, durant toute l’année, quiconque est intéressé par l’acquisition de la carte pourra le faire au siège de sa localité qu’elle corresponde à une section ou à une fédération.
D’avoir été Directeur-fondateur de l’Ecole des Cadres du Parti socialiste ; Secrétaire permanent du Bureau politique du Ps, sous le président Senghor ; Coordonnateur du Groupe d’études et de réflexion (Ger) du Ps ; rédacteur des statuts des Jeunesses du Bps (1956) et de l’Ups (1959) ; co-rédacteur (avec Moustapha Niasse, Mohamed Sayah de Tunisie et Pierre Boutros Ghali d’Egypte) des Statuts de l’Interafricaine socialiste (1976), m’offre quelque expérience éprouvée dans la gestion des partis politiques.
Depuis quand le Pds n’a pas « placé » ses cartes et renouvelé ses « structures » ou instances ?
L’élection présidentielle de 2012 me semble une échéance trop proche pour que le Pds s’engage sans risque majeur dans des opérations de vente de cartes ou de renouvellement d’instances. De telles opérations me semblent, en effet, par trop chargées de convoitises et d’affrontements. Aucun parti, surtout s’il est au pouvoir, n’en sort sans déchirures importantes, plaies et blessures qui mettent beaucoup de temps à se cicatriser.
Au Parti socialiste, formation dans laquelle j’ai milité pendant plusieurs décennies, ce sont les renouvellements de l’année 1995, dans des conditions sur lesquelles il n’a pas lieu de revenir, qui ont porté au pinacle les tenants de la ligne de la refondation. Cette dynamique sera consacrée par le Congrès de 1996. Nul n’ignore que la défaite du Ps en 2000 a été, pour partie, accentuée par les guerres fratricides internes et les départs qu’elles ont occasionnés.
Pour notre part, nous nous faisons un devoir d’expression loyale de notre point de vue.
Au seuil d’échéances déterminantes, il importe de tout mettre en œuvre pour rassembler, plutôt que d’allumer des incendies.
Nous nous sommes toujours fixés comme credo de construire, mais de ne jamais détruire par des écrits ou des propos qui ne reflètent pas notre pensée.
C’est Roger Vailland qui a dit que : « Quand on a pris l’habitude de brûler au feu de la politique, si le foyer s’éteint, on devient infirme ».
Dieu soit loué, nous sommes toujours valide.
PAR Me Mbaye-Jacques DIOP, Secrétaire Politique National du PDS
Dans ma dernière contribution au débat en cours dans mon parti, publiée dans les journaux sous le titre : « Changer le Pds pour changer le Sénégal », je faisais déjà part d’un questionnement qui sourd de certains cercles et relatif à l’épithète « libéral ». Le même état d’esprit constructif, la même motivation de remplir loyalement mon devoir envers le Pds et son chef, Me Abdoulaye Wade, m’amènent à m’exprimer sur les modalités du changement de dénomination annoncé.
La faiblesse humaine fait que, trop souvent, pour préserver avantages et privilèges, l’on soit attentif à approuver plus qu’à contester. Ce faisant, l’on contribue plus à isoler qu’à mettre en garde.
De mon point vue, foi d’un militant au long cours, la tenue d’un Congrès est un impératif de rigueur qui s’impose à nous pour pouvoir changer le nom de notre parti dans les règles de l’art admises partout et en tout temps dans un système démocratique. Certes, la nouvelle appellation Parti démocratique sénégalais libéral (Pdsl) sera très certainement adoptée par les militants et responsables de notre formation. Mais la stature du frère Secrétaire général national, l’histoire du Pds et les règles en ce domaine exigent la consécration d’un tel fait d’histoire par l’instance suprême, en l’occurrence le Congrès.
La formation politique créée par Abdoulaye Wade en 1974 est devenue un parti politique majeur, une des grandes références en Afrique, du fait de son parcours et des conditions civilisées de son accession au pouvoir en 2000. Avec une telle image, notre parti ne saurait amputer son crédit par l’adoption dans des conditions non formelles, d’une nouvelle dénomination, moment politique important.
A titre d’exemple, lorsque l’Union progressiste sénégalaise (Ups) entreprit de changer de nom en 1976, pour devenir le Parti socialiste (Ps), aux fins d’une intégration dans l’Internationale socialiste présidée alors par Willy Brandt, c’est un Congrès qui consacra ce changement.
Un tel Congrès, dont j’appelle la tenue, devrait intervenir avant toute opération de vente de cartes de membres.
L’échéance de 2012 est déjà à nos portes. L’heure n’est pas aux déchirures. Ces déchirures surgiraient du renouvellement des instances et des opérations de placement des cartes du fait des enjeux de pouvoir qu’elles comportent.
C’est pourquoi je suggère très fortement au frère Secrétaire général national, aux responsables et à tous les militants, l’idée d’une vente permanente des cartes du parti, pour ne plus en faire un moment de compétition sous la tension. Ainsi, durant toute l’année, quiconque est intéressé par l’acquisition de la carte pourra le faire au siège de sa localité qu’elle corresponde à une section ou à une fédération.
D’avoir été Directeur-fondateur de l’Ecole des Cadres du Parti socialiste ; Secrétaire permanent du Bureau politique du Ps, sous le président Senghor ; Coordonnateur du Groupe d’études et de réflexion (Ger) du Ps ; rédacteur des statuts des Jeunesses du Bps (1956) et de l’Ups (1959) ; co-rédacteur (avec Moustapha Niasse, Mohamed Sayah de Tunisie et Pierre Boutros Ghali d’Egypte) des Statuts de l’Interafricaine socialiste (1976), m’offre quelque expérience éprouvée dans la gestion des partis politiques.
Depuis quand le Pds n’a pas « placé » ses cartes et renouvelé ses « structures » ou instances ?
L’élection présidentielle de 2012 me semble une échéance trop proche pour que le Pds s’engage sans risque majeur dans des opérations de vente de cartes ou de renouvellement d’instances. De telles opérations me semblent, en effet, par trop chargées de convoitises et d’affrontements. Aucun parti, surtout s’il est au pouvoir, n’en sort sans déchirures importantes, plaies et blessures qui mettent beaucoup de temps à se cicatriser.
Au Parti socialiste, formation dans laquelle j’ai milité pendant plusieurs décennies, ce sont les renouvellements de l’année 1995, dans des conditions sur lesquelles il n’a pas lieu de revenir, qui ont porté au pinacle les tenants de la ligne de la refondation. Cette dynamique sera consacrée par le Congrès de 1996. Nul n’ignore que la défaite du Ps en 2000 a été, pour partie, accentuée par les guerres fratricides internes et les départs qu’elles ont occasionnés.
Pour notre part, nous nous faisons un devoir d’expression loyale de notre point de vue.
Au seuil d’échéances déterminantes, il importe de tout mettre en œuvre pour rassembler, plutôt que d’allumer des incendies.
Nous nous sommes toujours fixés comme credo de construire, mais de ne jamais détruire par des écrits ou des propos qui ne reflètent pas notre pensée.
C’est Roger Vailland qui a dit que : « Quand on a pris l’habitude de brûler au feu de la politique, si le foyer s’éteint, on devient infirme ».
Dieu soit loué, nous sommes toujours valide.
PAR Me Mbaye-Jacques DIOP, Secrétaire Politique National du PDS