En mars dernier a eu lieu une «causerie» organisée par le Club Wakhinane 4, pendant laquelle tous les enfants ont sensibilisé les ma mans de Guédiawaye sur les violences sexuelles. Migui Marame Ndia ye, encadreur de ce club, explique que de nombreux viols se produisent au sein des familles, mais presque aucune mère ne dénonce ces violences sous prétexte que «le linge sale se lave en famille».
Migui est un jeune homme de 19 ans vivant toujours au sein de sa famille. Il constate que les mamans «préfèrent blesser l’enfant plutôt que de risquer d’envoyer en prison un de leurs parents, si ce n’est pas leur mari». Tous les enfants du Club, une cinquantaine, âgés de 6 ans à 18 ans, sont conscients de cette situation. Alors, sur une place publique, ils ont installé des chaises pour les mamans qui écouteront les enfants leur expliquer pourquoi et comment il faut dénoncer ces violences. Trois enfants (de 10 à 13 ans) ont été désignés pour les interventions et les mamans les ont écoutés. Migui espère timidement : «Oui, je pense qu’elles ont compris, maintenant, qu’il est important de dénoncer ces violences…»
Le thème des violences sexuelles est récurrent dans les activités des enfants, à l’image de la presse dans laquelle chaque jour sont recensés viols, attouchements, attentat à la pudeur… Dans cette réalité concrète, les enfants ont monté des sketches sur les violences sexuelles, physiques ou morales et celui le plus réussi relatait l’histoire d’un viol intrafamilial. Migui résume le sketch ainsi : «Un maître d’école viole ses élèves, il retient chaque soir une petite fille ou un petit garçon pour les faire balayer la classe mais il les viole. Une maman réalise que sa fille n’a pas un comportement normal et décide de la faire examiner. Le médecin confirme que l’enfant a été victime d’attouchements. Le maître est dénoncé, retiré du système scolaire évidemment et condam né à 10 ans de prison.»
Ces sketches ont été interprétés le 16 juin durant la journée internationale de l’enfant à Guédiawane. Reste à savoir si la voix des enfants sera plus puissante que le «sutura» (discrétion en langue ouolof) qui exerce encore un tabou sur les violences sexuelles.
LES ENFANTS CITOYENS : ACTEURS ET RESPONSABLES
Néanmoins, si par malheur, le cri de sensibilisation des enfants sur leurs droits n’arrive pas jusqu’aux oreilles de leurs parents, eux n’oublieront jamais quels sont les droits des enfants et sauront les appliquer. Eduquer les enfants ; c’est éduquer les hommes de demain : Slogan de l’association Education et développement de l’enfant (Eden), qui existe depuis 1995 et forme les enfants à la citoyenneté et au civisme. Et cela, en passant par des étapes primordiales : à savoir l’éducation, l’implication, la responsabilisation. Il existe 30 Clubs dans Guédiawaye, situés soit dans une école, soit dans un quartier, et ce sont de véritables organisations d’enfants (une cinquantaine par club) qui sont seulement conseillées par un encadreur, enseignant ou un intervenant d’E den. Les enfants forment une As semblée générale ainsi qu’un bu reau composé d’un président, une secrétaire, un trésorier et des suppléants. L’une des activités phares des Clubs est la sensibilisation sur les droits des enfants à travers des conférences, rencontres, débats, «causeries». C’est ainsi qu’à travers des activités initiées par les enfants, les Clubs tentent de faire passer des messages, interpellent les populations sur des problèmes graves qui touchent encore le Sénégal.
Leur slogan étant : «Les clubs Eden, un cadre de participation des enfants pour le respect de leurs droist et l’accomplissement de leurs devoirs.» Ce sont donc les enfants qui mobilisent les adultes de leur entourage pour leur «donner des leçons» ou au moins leur faire ouvrir les yeux sur des pratiques qui ne devraient plus exister au XXIe siècle. Ces Clubs sont novateurs car ils prennent en compte l’enfant, le font agir, le rendent acteur. Eden est soutenu par l’Ong suédoise Save The Children, une Ong qui se bat pour le respect des droits de l’enfants et dont l’une des actions internationales est l’instauration d’un vote mondial des enfants qui existe depuis 2000.
Au Sénégal, le vote mondial pour le Prix des enfants du monde pour les Droits de l’Enfant existe depuis 2005. L’an passé, près de 250 000 enfants se sont rendus aux urnes dans les quatre coins du Sénégal. Le 4 août dernier, les enfants de Guédiawaye ont voté pour élire, parmi plusieurs candidats, l’individu ou l’organisation qui a accompli des actes exceptionnels en faveur des droits de l’enfant dans le monde. Le vote s’effectue du 16 juin au 20 novembre, partout dans le monde des enfants s’exprimeront démocratiquement. Le premier vote mondial de la planète est réalisé par nos enfants, ironie ou au contraire annonce d’une génération mondiale de citoyens.
Stagiaire
Migui est un jeune homme de 19 ans vivant toujours au sein de sa famille. Il constate que les mamans «préfèrent blesser l’enfant plutôt que de risquer d’envoyer en prison un de leurs parents, si ce n’est pas leur mari». Tous les enfants du Club, une cinquantaine, âgés de 6 ans à 18 ans, sont conscients de cette situation. Alors, sur une place publique, ils ont installé des chaises pour les mamans qui écouteront les enfants leur expliquer pourquoi et comment il faut dénoncer ces violences. Trois enfants (de 10 à 13 ans) ont été désignés pour les interventions et les mamans les ont écoutés. Migui espère timidement : «Oui, je pense qu’elles ont compris, maintenant, qu’il est important de dénoncer ces violences…»
Le thème des violences sexuelles est récurrent dans les activités des enfants, à l’image de la presse dans laquelle chaque jour sont recensés viols, attouchements, attentat à la pudeur… Dans cette réalité concrète, les enfants ont monté des sketches sur les violences sexuelles, physiques ou morales et celui le plus réussi relatait l’histoire d’un viol intrafamilial. Migui résume le sketch ainsi : «Un maître d’école viole ses élèves, il retient chaque soir une petite fille ou un petit garçon pour les faire balayer la classe mais il les viole. Une maman réalise que sa fille n’a pas un comportement normal et décide de la faire examiner. Le médecin confirme que l’enfant a été victime d’attouchements. Le maître est dénoncé, retiré du système scolaire évidemment et condam né à 10 ans de prison.»
Ces sketches ont été interprétés le 16 juin durant la journée internationale de l’enfant à Guédiawane. Reste à savoir si la voix des enfants sera plus puissante que le «sutura» (discrétion en langue ouolof) qui exerce encore un tabou sur les violences sexuelles.
LES ENFANTS CITOYENS : ACTEURS ET RESPONSABLES
Néanmoins, si par malheur, le cri de sensibilisation des enfants sur leurs droits n’arrive pas jusqu’aux oreilles de leurs parents, eux n’oublieront jamais quels sont les droits des enfants et sauront les appliquer. Eduquer les enfants ; c’est éduquer les hommes de demain : Slogan de l’association Education et développement de l’enfant (Eden), qui existe depuis 1995 et forme les enfants à la citoyenneté et au civisme. Et cela, en passant par des étapes primordiales : à savoir l’éducation, l’implication, la responsabilisation. Il existe 30 Clubs dans Guédiawaye, situés soit dans une école, soit dans un quartier, et ce sont de véritables organisations d’enfants (une cinquantaine par club) qui sont seulement conseillées par un encadreur, enseignant ou un intervenant d’E den. Les enfants forment une As semblée générale ainsi qu’un bu reau composé d’un président, une secrétaire, un trésorier et des suppléants. L’une des activités phares des Clubs est la sensibilisation sur les droits des enfants à travers des conférences, rencontres, débats, «causeries». C’est ainsi qu’à travers des activités initiées par les enfants, les Clubs tentent de faire passer des messages, interpellent les populations sur des problèmes graves qui touchent encore le Sénégal.
Leur slogan étant : «Les clubs Eden, un cadre de participation des enfants pour le respect de leurs droist et l’accomplissement de leurs devoirs.» Ce sont donc les enfants qui mobilisent les adultes de leur entourage pour leur «donner des leçons» ou au moins leur faire ouvrir les yeux sur des pratiques qui ne devraient plus exister au XXIe siècle. Ces Clubs sont novateurs car ils prennent en compte l’enfant, le font agir, le rendent acteur. Eden est soutenu par l’Ong suédoise Save The Children, une Ong qui se bat pour le respect des droits de l’enfants et dont l’une des actions internationales est l’instauration d’un vote mondial des enfants qui existe depuis 2000.
Au Sénégal, le vote mondial pour le Prix des enfants du monde pour les Droits de l’Enfant existe depuis 2005. L’an passé, près de 250 000 enfants se sont rendus aux urnes dans les quatre coins du Sénégal. Le 4 août dernier, les enfants de Guédiawaye ont voté pour élire, parmi plusieurs candidats, l’individu ou l’organisation qui a accompli des actes exceptionnels en faveur des droits de l’enfant dans le monde. Le vote s’effectue du 16 juin au 20 novembre, partout dans le monde des enfants s’exprimeront démocratiquement. Le premier vote mondial de la planète est réalisé par nos enfants, ironie ou au contraire annonce d’une génération mondiale de citoyens.
Stagiaire