En effet, ces arrestations en série ont démarré il y a une dizaine de jours aux Parcelles Assainies lorsqu'un Nigérian débarqua au Commissariat de cette localité pour se plaindre des agissements de ses compatriotes. Ces derniers, selon le plaignant, lui ont volé toutes ses économies en le faisant venir de Lagos après lui avoir promis un visa européen. Ce n'était en réalité que du bluff. Cette plainte du Nigérian ainsi que des dénonciations en série, par la suite, ont poussé les limiers des Parcelles Assainies à aller fouiner dans les appartements occupés par les mis en cause. Et là, les limiers ont découvert tout un arsenal composé de matériel informatique utilisé pour la confection de faux documents.
A la suite des Parcelles Assainies, c’est au tour de la Police de Guédiawaye de prendre le relais avec l’arrestation de sept autres Nigérians, dont deux soupçonnés de connexion avec les réseaux de trafic d'enfants. En effet, la victime K.T, élève âgée de 13 ans qui a échappé de justesse, revient sur le film de l'enlèvement. «C’est dans l'après-midi. J’étais en train de balayer l'intérieur de notre appartement lorsqu’un Nigérian qui habite le même immeuble que ma famille a ouvert la porte. Il est entré et s’est dirigé directement vers moi. Il a mis sa main sur ma bouche et m'a poussée jusque dans la chambre de mon père, il m’a ensuite bâillonnée avec du scotch et m'a également attachée les pieds et les mains. Puis, il a pris un morceau de tissu pour me bander les yeux. Après, il m'a portée sur ses épaules», raconte K.T qui a été sauvée par l'arrivée inopinée de sa voisine. «Dehors, il y avait un mariage et comme j’ai tardé à descendre pour participer à la cérémonie, ma voisine est montée à l'étage pour m'appeler. Dès qu'elle a crié mon nom, le Nigérian que j'ai bien identifié m'a jetée à terre pour s'enfuir», poursuit-elle.
Hélas, coincés par la foule, les deux Nigérians n'ont dû leur salut qu'à l'arrivée de la police de Guédiawaye, alertée quelques minutes plus tôt. Identifiés sous les noms de John Anoyochi et Emmanuel China Ofogbu, les deux Nigérians ont été déférés au Parquet hier par la police de Guédiawaye pour «tentative d'enlèvement avec violence et séjour irrégulier». Un important lot de matériel informatique trouvé sur les lieux de même qu'un chéquier et deux passeports ont été également saisis par les limiers de Guédiawaye.
Article Par ALASSANE HANNE,
L'Observateur