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Gestion des inondations à Touba: Les cadres de Pastef s’interrogent sur les 45 milliards d’investissement


Rédigé par leral.net le Mercredi 6 Septembre 2023 à 11:44 | | 0 commentaire(s)|

Gestion des inondations à Touba: Les cadres de Pastef s’interrogent sur les 45 milliards d’investissement
Où sont passés les 45 milliards d'investissement annoncés dans la gestion des inondations à Touba ? C’est la question que se posent les membres du Mouvement national des cadres patriotes de l’ex-parti Pastef (Moncap), précisément la sous-Commission hydraulique de la Diaspora. Cela fait suite aux fortes pluies de la semaine dernière dans la capitale du Mouridisme. Les eaux ont envahi les rues et habitations de plusieurs quartiers de la ville.

Poursuivant, ces partisans d’Ousmane Sonko soulignent que la récurrence et la prévisibilité des inondations dans les cités sénégalaises, excluent le lien de cause à effet systématique avec le changement climatique. Ils sont d’avis que la principale raison est liée à l’absence de réseaux de drainage efficaces malgré l'annonce d'investissements faramineux, qui mériteraient d'être audités à l'image du programme décennal de gestion des inondations (2012-2022), doté d'un budget de 750 milliards FCfa. «Pour Touba, les autorités étatiques se félicitent d'un investissement sur le réseau de drainage à hauteur de 45 milliards sur dix années. Ce chiffre relativement important est bien inférieur à la part qui devrait être allouée à la 2e ville du Sénégal sur un tel programme décennal, sans compter le symbole que représente la ville sainte pour la majorité des Sénégalais. En tout état de cause, ces investissements ont été inefficaces au vu de la situation constatée dans nos grandes villes, notamment à Touba », regrettent les partisans du maire de Ziguinchor.

Pis, ajoutent-ils, en 12 années de mise en œuvre de cette politique, l'acuité du phénomène des inondations a considérablement augmenté. «C’est pourquoi l'évaluation sans concession de ces programmes, devrait être un préalable à tout nouvel investissement», déclarent les cadres de l’ex Pastef. Par ailleurs, ils notent que l'échec des programmes de lutte contre les inondations au Sénégal est symptomatique de la fragilité des politiques de gestion et de mobilisation des ressources en eau, au service d'un développement socio-économique durable.

A leurs yeux, les raisons de cet échec patent sont multiples. «Elles relèvent en partie de la mauvaise gouvernance du secteur et de l'absence de sérieux programmes sur le long terme, mettant les acteurs des terroirs au centre des processus décisionnels. Une gouvernance centralisée laissant peu de place aux acteurs locaux, caractérise le secteur de l'eau et de l'assainissement au Sénégal. L'essentiel des décisions étant pris et suivi depuis les sphères ministérielles à Dakar, il ne faut pas s'étonner que les canaux de drainage deviennent dans beaucoup d'endroits, des dépotoirs d'ordures ménagères et que des équipements se retrouvent vandalisés», regrettent-ils.

En outre, les partisans dOusmane Sonko estiment également que l’absence de transparence et d'inclusion des citoyens dans la gouvernance, depuis les financements jusqu’à la réalisation, est à l'origine des suspicions de détournement des budgets des programmes. «La mise en œuvre du Projet de Gestion Intégrée des Inondations au Sénégal(PGIIS) depuis 2018, dont l'un des objectifs principaux était l'amélioration de la connaissance du risque inondation, n'a pas encore permis de cartographier et de caractériser les zones à risques dans chaque département, afin d'adapter les politiques d'urbanisation », indiquent les membres du Mouvement national des Cadres Patriotes.

Ils précisent aussi que l'urbanisation anarchique et croissante, avec la mise en place de lotissements ne prenant pas en compte les aléas, est une cause majeure de la récurrence des inondations dans nos villes.






L’As

Ndèye Fatou Kébé