Début 2008, l’Union européenne a totalement repris sa coopération avec le Togo après plus de dix ans de suspension pour déficit démocratique. Comme elle, plusieurs autres partenaires en développement ont renoué avec ce pays qui, depuis, a reçu d’importants appuis financiers. Derniers en date, ceux du FMI, d’un montant de près de 137 millions de dollars US sur 2009 et 2010, et de la Banque mondiale (BM), qui s’élève à 98 millions de dollars pour la même période. Ces aides sont destinées à soutenir le programme de réformes économiques en cours dans ce pays. Un premier groupe de travail des institutions de Bretton Wood sur le Togo est prévu en mai 2009 à Paris, et devrait marquer le réengagement d’autres bailleurs de fonds dans le pays. Cette étape est importante dans le processus d’effacement des 2 milliards de dollars de dette publique du Togo.
Afrik.com : La table ronde des bailleurs de fonds du Togo tenue à Bruxelles en septembre semble porter ses fruits. Elle a été suivie de plusieurs appuis financiers. Pour les Togolais, s’agit-il de simples annonces ou cela va se traduire par des actions concrètes en leur faveur ?
Gilbert Bawara : Les Togolais ont raison de s’inquiéter et de s’impatienter. C’est sûr qu’il y a des besoins qui ne sont pas satisfaits dans presque tous les secteurs. Mais si notre pays se retrouve dans cette situation aujourd’hui, c’est à cause du désengagement de nos partenaires en développement, ajouté à nos propres carences gestionnaires en tant que Togolais dans le passé. Le retour des bailleurs de fonds constitue, d’une part, une incitation à aller beaucoup plus loin dans le domaine des réformes, pas seulement en politique mais aussi en matière de gouvernance économique et financière. D’autre part, en raison du degré de délabrement de nos infrastructures et de l’ampleur des besoins, nous avons non seulement besoin de nos ressources internes mais aussi de l’accompagnement de nos partenaires.
Afrik.com :Les Togolais disent qu’ils ne perçoivent aucun changement depuis les annonces d’accords de financement qui ont suivi la reprise de coopération voici plus d’un an maintenant. Dans combien de temps vont-ils constater les retombées du retour des bailleurs de fonds internationaux au Togo ?
Gilbert Bawara : Je ne suis pas celui qui vous dira que dans six mois ou dans un an les choses iront mieux. Mais je dirai le plus rapidement possible, pour autant que chacun apporte sa contribution. Lorsque vous avez un tonneau à remplir d’eau. Si vous utilisez un seau, le remplissage va se faire assez rapidement. Si vous utilisez un gobelet, nul doute que la tâche sera beaucoup plus ardue et plus longue à être exécutée. Avec nos propres ressources nous n’aurions pas pu relancer rapidement l’économie et surtout faire face à l’ampleur des attentes des Togolais. Pour créer une convergence entre les ressources dont nous disposons actuellement et les aspirations de notre population, il faut prendre le temps du dialogue et le temps d’écoute. Par ailleurs, pour un certain nombre d’infrastructures, il ne suffit pas d’avoir l’argent pour commencer les travaux le lendemain. Il faut d’abord procéder à des études de faisabilité. Il va donc falloir encore un peu de patience pour avoir des résultats visibles et tangibles. Une chose est certaine, la situation du Togo cette année est meilleure à ce qu’elle était l’année dernière, mais elle est moins bonne par rapport à ce qu’elle sera dans un an. Parce que nous allons véritablement commencer à déployer des actions concrètes de mis en œuvre des conventions, dons et prêts que nous sommes en train de signer actuellement.
Afrik.com :L’approche de la présidentielle de 2010 en sera aussi pour quelque chose ?
Gilbert Bawara : Si je vous dis, en tant que membre d’un parti politique, que nous sommes indifférents à cette échéance, ce serait de la langue de bois. Mais je ne serai pas de ceux qui conseillerai ni le Premier ministre ni le président de la République d’agir et de mener des actions juste dans l’optique de 2010. Ce sera de la démagogie et du populisme. Je dirai qu’il faut agir, et c’est que nous faisons, en toute conscience et responsabilité en cherchant à engager notre pays sur la voie du progrès et du développement. Nous devons faire en sorte que les fondements du redressement économique et social soient posés. Si nous posons juste des actes pour gagner l’élection de 2010, les vrais problèmes resteront. Il est de notre devoir de tenir un langage de vérité envers les Togolais, que nous leur disons, voila l’état réel de la nation, la nature et l’ampleur des difficultés que nous avons. Voila ce qui a été fait, et voila les objectifs qui peuvent être atteints avec tout ce qui a été mené comme action. Et voila pourquoi nous n’avons pas été en mesure d’agir beaucoup plus vite depuis 2005. Cette politique de petits pas, vaut mieux que les grandes révolutions qui peuvent parfois tout dévaster ! Nous avons donc intérêt à agir dans la durée.
Afrik.com :Le mandat du président Faure Gnassingbé tire à sa fin. A entendre les Togolais, ils n’ont pas le sentiment que la rupture qu’il a tant promise, après près de 40 ans de pouvoir de son père, ait eu lieu...
Gilbert Bawara : C’est une erreur d’appréciation. Je ne sais pas ce que vous appelez rupture ? Moi je parle beaucoup plus de rénovation et d’innovation. Cela signifie qu’il ne faut pas donner le sentiment que tout ce qui était fait auparavant était mauvais ! C’est faux de le penser ! Feu Gnassingbé Eyadema a beaucoup fait pour le pays. Jusqu’aux années 1990 sur le plan économique, le Togo était un pays prospère. Il y a eu des insuffisances, c’est évident, sur le plan des libertés et de la démocratie. On aurait pu faire mieux et autrement, c’est sûr. Aujourd’hui, nous sommes en train d’avancer résolument vers l’avenir en essayant de tenir compte de ces carences et insuffisances avec beaucoup plus de lucidité. Et puis, pour être sincère, dans l’opposition, qui sont ceux qui proposent autre chose que ce qui est se fait actuellement ? Je reste convaincu que nous avons commencé par où il fallait le faire.
Afrik.com :Le Togo a été frappé cette année par des inondations qui ont fait des milliers de délogés. qu’est ce qui a été fait pour aider ces victimes ?
Gilbert Bawara : Dans un premier temps, la priorité des priorités a été de porter secours aux populations sinistrées, en organisant des opérations de sauvetage et l’évacuation de ceux qui étaient dans les zones inondées, et en apportant les vivres et les médicaments à ceux qui en avaient besoin. Un certain nombre de personnes ont été logées dans des écoles. La rentrée a été repoussée, entre autres, pour cette raison. Aujourd’hui, l’accent est mis sur la reconstruction des infrastructures qui ont été endommagé, une évaluation poussée des dégâts, notamment les cultures et les récoltes qui ont été dévastées. Nous sommes en train de faire le point avec les paysans et les producteurs pour voir de quelles manières nous pouvons aider ceux qui ont été les plus touchés pour que les conséquences ne soit pas très dramatiques. Ensuite, il nous faut réfléchir à la relance de la production agricole.
Afrik.com :Ces inondations ont révélé au grand jour l’état délabré de certaines infrastructures du pays, l’axe principal nord-sud reste impraticable pendant plusieurs semaines, or le port de Lomé et la desserte des pays de l’hinterland constituent les principales activités économiques du pays du Togo. Quelles sont les mesures qui ont été prises pour faire face à ce problème ?
Gilbert Bawara : Nous avons commencé avec des solutions de fortune. Des déviations ont été mises en place. Mais il faut reconstruire véritablement. Le président de la République l’a dit. Dans cette catastrophe, il y a ce qui relève de la nature et ce qui relève de l’action humaine comme l’installation des populations dans des zones inondables, le manque d’entretien des infrastructures et des comportements non citoyens qui ont contribué à l’obstruction des voies d’évacuations. Maintenant nous avons des leçons à tirer. Nous savons que notre pays peut être inondé à tout moment. Nous allons donc nous préparer et agir comme si chaque année nous risquons d’être affectés par des inondations et des pluies diluviennes.
Afrik.com : La table ronde des bailleurs de fonds du Togo tenue à Bruxelles en septembre semble porter ses fruits. Elle a été suivie de plusieurs appuis financiers. Pour les Togolais, s’agit-il de simples annonces ou cela va se traduire par des actions concrètes en leur faveur ?
Gilbert Bawara : Les Togolais ont raison de s’inquiéter et de s’impatienter. C’est sûr qu’il y a des besoins qui ne sont pas satisfaits dans presque tous les secteurs. Mais si notre pays se retrouve dans cette situation aujourd’hui, c’est à cause du désengagement de nos partenaires en développement, ajouté à nos propres carences gestionnaires en tant que Togolais dans le passé. Le retour des bailleurs de fonds constitue, d’une part, une incitation à aller beaucoup plus loin dans le domaine des réformes, pas seulement en politique mais aussi en matière de gouvernance économique et financière. D’autre part, en raison du degré de délabrement de nos infrastructures et de l’ampleur des besoins, nous avons non seulement besoin de nos ressources internes mais aussi de l’accompagnement de nos partenaires.
Afrik.com :Les Togolais disent qu’ils ne perçoivent aucun changement depuis les annonces d’accords de financement qui ont suivi la reprise de coopération voici plus d’un an maintenant. Dans combien de temps vont-ils constater les retombées du retour des bailleurs de fonds internationaux au Togo ?
Gilbert Bawara : Je ne suis pas celui qui vous dira que dans six mois ou dans un an les choses iront mieux. Mais je dirai le plus rapidement possible, pour autant que chacun apporte sa contribution. Lorsque vous avez un tonneau à remplir d’eau. Si vous utilisez un seau, le remplissage va se faire assez rapidement. Si vous utilisez un gobelet, nul doute que la tâche sera beaucoup plus ardue et plus longue à être exécutée. Avec nos propres ressources nous n’aurions pas pu relancer rapidement l’économie et surtout faire face à l’ampleur des attentes des Togolais. Pour créer une convergence entre les ressources dont nous disposons actuellement et les aspirations de notre population, il faut prendre le temps du dialogue et le temps d’écoute. Par ailleurs, pour un certain nombre d’infrastructures, il ne suffit pas d’avoir l’argent pour commencer les travaux le lendemain. Il faut d’abord procéder à des études de faisabilité. Il va donc falloir encore un peu de patience pour avoir des résultats visibles et tangibles. Une chose est certaine, la situation du Togo cette année est meilleure à ce qu’elle était l’année dernière, mais elle est moins bonne par rapport à ce qu’elle sera dans un an. Parce que nous allons véritablement commencer à déployer des actions concrètes de mis en œuvre des conventions, dons et prêts que nous sommes en train de signer actuellement.
Afrik.com :L’approche de la présidentielle de 2010 en sera aussi pour quelque chose ?
Gilbert Bawara : Si je vous dis, en tant que membre d’un parti politique, que nous sommes indifférents à cette échéance, ce serait de la langue de bois. Mais je ne serai pas de ceux qui conseillerai ni le Premier ministre ni le président de la République d’agir et de mener des actions juste dans l’optique de 2010. Ce sera de la démagogie et du populisme. Je dirai qu’il faut agir, et c’est que nous faisons, en toute conscience et responsabilité en cherchant à engager notre pays sur la voie du progrès et du développement. Nous devons faire en sorte que les fondements du redressement économique et social soient posés. Si nous posons juste des actes pour gagner l’élection de 2010, les vrais problèmes resteront. Il est de notre devoir de tenir un langage de vérité envers les Togolais, que nous leur disons, voila l’état réel de la nation, la nature et l’ampleur des difficultés que nous avons. Voila ce qui a été fait, et voila les objectifs qui peuvent être atteints avec tout ce qui a été mené comme action. Et voila pourquoi nous n’avons pas été en mesure d’agir beaucoup plus vite depuis 2005. Cette politique de petits pas, vaut mieux que les grandes révolutions qui peuvent parfois tout dévaster ! Nous avons donc intérêt à agir dans la durée.
Afrik.com :Le mandat du président Faure Gnassingbé tire à sa fin. A entendre les Togolais, ils n’ont pas le sentiment que la rupture qu’il a tant promise, après près de 40 ans de pouvoir de son père, ait eu lieu...
Gilbert Bawara : C’est une erreur d’appréciation. Je ne sais pas ce que vous appelez rupture ? Moi je parle beaucoup plus de rénovation et d’innovation. Cela signifie qu’il ne faut pas donner le sentiment que tout ce qui était fait auparavant était mauvais ! C’est faux de le penser ! Feu Gnassingbé Eyadema a beaucoup fait pour le pays. Jusqu’aux années 1990 sur le plan économique, le Togo était un pays prospère. Il y a eu des insuffisances, c’est évident, sur le plan des libertés et de la démocratie. On aurait pu faire mieux et autrement, c’est sûr. Aujourd’hui, nous sommes en train d’avancer résolument vers l’avenir en essayant de tenir compte de ces carences et insuffisances avec beaucoup plus de lucidité. Et puis, pour être sincère, dans l’opposition, qui sont ceux qui proposent autre chose que ce qui est se fait actuellement ? Je reste convaincu que nous avons commencé par où il fallait le faire.
Afrik.com :Le Togo a été frappé cette année par des inondations qui ont fait des milliers de délogés. qu’est ce qui a été fait pour aider ces victimes ?
Gilbert Bawara : Dans un premier temps, la priorité des priorités a été de porter secours aux populations sinistrées, en organisant des opérations de sauvetage et l’évacuation de ceux qui étaient dans les zones inondées, et en apportant les vivres et les médicaments à ceux qui en avaient besoin. Un certain nombre de personnes ont été logées dans des écoles. La rentrée a été repoussée, entre autres, pour cette raison. Aujourd’hui, l’accent est mis sur la reconstruction des infrastructures qui ont été endommagé, une évaluation poussée des dégâts, notamment les cultures et les récoltes qui ont été dévastées. Nous sommes en train de faire le point avec les paysans et les producteurs pour voir de quelles manières nous pouvons aider ceux qui ont été les plus touchés pour que les conséquences ne soit pas très dramatiques. Ensuite, il nous faut réfléchir à la relance de la production agricole.
Afrik.com :Ces inondations ont révélé au grand jour l’état délabré de certaines infrastructures du pays, l’axe principal nord-sud reste impraticable pendant plusieurs semaines, or le port de Lomé et la desserte des pays de l’hinterland constituent les principales activités économiques du pays du Togo. Quelles sont les mesures qui ont été prises pour faire face à ce problème ?
Gilbert Bawara : Nous avons commencé avec des solutions de fortune. Des déviations ont été mises en place. Mais il faut reconstruire véritablement. Le président de la République l’a dit. Dans cette catastrophe, il y a ce qui relève de la nature et ce qui relève de l’action humaine comme l’installation des populations dans des zones inondables, le manque d’entretien des infrastructures et des comportements non citoyens qui ont contribué à l’obstruction des voies d’évacuations. Maintenant nous avons des leçons à tirer. Nous savons que notre pays peut être inondé à tout moment. Nous allons donc nous préparer et agir comme si chaque année nous risquons d’être affectés par des inondations et des pluies diluviennes.