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Gorgui Sy Dieng-El Hadji Diouf : il n'y a pas match


Rédigé par leral.net le Mardi 16 Mai 2017 à 18:42 | | 0 commentaire(s)|

Gorgui Sy Dieng-El Hadji Diouf : il n'y a pas match
 
Plus qu’un basketteur de talent, le joueur sénégalais de Minnesota (Nba) est un grand sportif. Qui s’est hissé au niveau de ses 2m11 pour 111 Kg et de ses performances XXL sous les maillots de son club et de l’équipe nationale.
 
Gorgui Sy Dieng a équipé certaines structures sanitaires du Sénégal de matériel médical de pointe, fait des dons d’aliments vitaminés pour des enfants exposés à la malnutrition et partagé, durant trois jours, ses connaissances de basketteur avec 60 jeunes au cours d’un camp organisé à Kébémer, sa ville natale. Et le plus éloquent dans l’histoire, c’est qu’il a mené ses actions d’envergure sans bomber le torse.
 
Pour l’ancien international de football Diomansy Kamara, les égocentriques de tout acabit devraient en prendre de la graine. On comprend qu’il s’adressait à El Hadji Diouf. Sans le nommer, le consultant de Canal+ a couvert son mur Facebook de commentaires qui ne devraient pas plaire à son ancien coéquipier dans la Tanière.
 
Il a commencé par féliciter le généreux donateur. «Que dire à part : ‘’bravo à Gorgui Sy Deng !’’ Au-delà d’être un grand champion, tu es, également, un homme au grand cœur. 21 personnes atteintes d’insuffisance rénale étaient prises en compte par semaine. Grâce à ce geste noble et son don de 7 machines d’hémodialyse, 140 personnes pourront être prises en charge.»
 
Puis, il décoche une pique : «Méfions nous des ‘’moi je’’, ‘’moi je’’… Ne parlons pas à la première personne du singulier mais laissons plutôt place à l’humilité et au geste concret. Laissons les gens louer votre mérite et corriger vos défauts.»
 
Enfin, il porte l’estocade : «Quoi qu’il en soit nous te rendons hommage, pas seulement les malades qui pourront être soignés mais également tout le peuple sénégalais pour ta générosité et ton patriotisme. ‘’Mamma Africa’’ se redressera grâce à ses enfants. Pour finir, comme disait Camus : ‘’c’est mieux d’être bon à rien que de n’être bon qu’à soi’’.»
 
Un tacle appuyé à El Hadji Diouf. Qui s’est récemment auto-proclamé «patron du football sénégalais» et, depuis quelques semaines, écume les médias pour réclamer le départ du président de la Fédération sénégalaise de football, Augustin Senghor. La réponse du berger à la bergère ne devrait pas tarder.
 
En tout cas, Diomansy Kamara n’a pas tort. On commençait à s’ennuyer des sorties intempestives, négatives et violentes de l’ancien joueur de Liverpool et sa clique. Ils nous bassinaient avec leur ritournelle sans relief en réclamant l’alternance à la tête de l’administration du football.
 
Certes, la gestion de Me Senghor et son équipe laisse à désirer. Dans la conduite des affaires, ils sont souvent coupables de légèretés inacceptables pour un football qui vise l’excellence. Et ça dure depuis 7 ans. Dès lors, souhaiter une alternance à la Fédé peut se comprendre aisément. Pourvu seulement qu’on y mette les formes.
 
Pour prendre le fauteuil de l’instance, il n’y a pas mille chemins. Nous l’avons déjà indiqué dans cette chronique, mais la répétition est pédagogique: il faut être muni d’un mandat d’un club ou d’une autre association affiliée pour intégrer le Comité directeur et poser sa candidature.

C’est simple, sauf pour El Hadji Diouf et sa bande. Qui appellent au changement alors qu’ils ne sont jusque-là mandatés par aucune entité habilitée. La seule légitimité dont ils se prévalent, c’est leur statut d’ancien "Lion". Point.
 
Gorgui Sy Dieng se veut plus discret, plus positif et plus utile à sa discipline et, par-delà, sa communauté. Et Dieu sait qu’il y a des choses, beaucoup de choses, à dire sur la gestion du basket sénégalais. On peut même dire, sans risque d’être démenti, que la situation est pire qu’au football.

Pourtant, en dehors de deux ou trois saillies légitimes et compréhensibles, le natif de Kébémer s’est toujours distingué par son talent de basketteur et son grand cœur. Il sème le bonheur dans les gradins autant qu’il apporte du réconfort aux malades et à leurs familles. Si, un jour, Gorgui Sy Dieng venait à revendiquer la casquette de «patron du basket sénégalais», il serait difficile de la lui contester.
 
Ibou Fall
La chronique de Ibou Fall (footplus.news)