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Gouvernance Diomaye/Sonko : « Le bilan des 10 mois du régime en place est loin d’être fameux, et les perspectives ne sont pas rassurantes... » (Tafsir Thioye, coalition Sopi Sénégal)

Rédigé par leral.net le Mercredi 26 Février 2025 à 23:54 | | 0 commentaire(s)|

Depuis la publication du rapport d’audit sur la situation des finances publiques du Sénégal, couvrant la période de 2019 au 31 mars 2024, les formations politiques de l’opposition profitent de l'occasion pour critiquer ouvertement la gestion économique du gouvernement actuel. Ce mercredi 26 février 2025, c’était au tour du « PDS Sopi Sénégal », une coalition majoritairement composée d’anciens membres exclus du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), de monter au créneau lors d’une conférence de presse pour dénoncer la gouvernance du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre, Ousmane Sonko. Le constat dressé par Tafsir Thioye, ancien porte-parole du PDS et député élu sous la bannière de la coalition Sopi Sénégal, est sans appel.

D’entrée de jeu, Tafsir Thioye a rappelé que le nouveau régime, malgré ses promesses de transparence et de rupture avec les pratiques anciennes, semble reproduire les mêmes erreurs. « Aujourd’hui, ceux qui étaient dans la critique facile et dans la diabolisation se retrouvent sur le banc des accusés, et de la pire des manières, sur les mêmes thématiques. L’histoire retiendra. Malgré les annonces et les discours, les mêmes pratiques semblent persister », a-t-il déclaré.

Selon lui, la gestion des finances publiques de 2024 à nos jours est loin d’être exemplaire. « Un déficit énorme, un endettement mal géré avec des conditions extrêmement difficiles qui pèsent sur les finances publiques, des charges qui avoisinent 1 000 milliards, presque le double en une année par rapport aux prévisions de la Loi de Finance Initiale (LFI) de 2024. Une dégradation de la notation du Sénégal et un manque de transparence dans la gestion des décrets d’avance et des arriérés de permis », a-t-il détaillé.

Le député élu sous la bannière de la coalition Sopi Sénégal a également souligné que si la Cour des Comptes avait procédé à un audit pour l’année 2024, de nombreuses failles auraient été mises en lumière. « Le bilan des 10 mois du régime en place est loin d’être fameux, et les perspectives ne sont pas rassurantes pour le reste de l’année et du mandat », a-t-il ajouté.

Tafsir Thioye a dressé un tableau sombre de la situation économique et sociale du pays. « Le taux de croissance, en prévision optimiste sur la période 2024-2029, ne dépasse pas en moyenne 6,5 %. L’encours de la dette, avant la publication du rapport de la Cour des Comptes, est projeté à 76 % de notre PIB pour 2029. La solution semble être renvoyée aux Sénégalais, à qui on demande de faire des sacrifices », a-t-il déploré.

L’ancien porte-parole du PDS a également critiqué les mesures d’austérité annoncées par le gouvernement, notamment la suppression des subventions, la libéralisation de certains secteurs et la baisse des salaires. « Ces mesures, qui s’ajoutent à l’érosion continue du pouvoir d’achat, à la hausse vertigineuse des prix, au chômage et à la précarité de l’emploi, risquent d’aggraver la situation et de mettre les Sénégalais dans une position extrêmement difficile », a-t-il averti.

Il a également pointé du doigt l’échec de la relance de l’économie par l’agriculture, appelant le gouvernement à explorer d’autres voies tout en maintenant le soutien au monde rural.

Face à cette situation, Tafsir Thioye a proposé plusieurs pistes de solutions pour relancer l’économie et soulager les Sénégalais. Concernant la dette, il a suggéré de « reprendre l’audit de la dette pour mieux cerner la dette bancaire et les tirages sur les ressources externes ». Il a également appelé à « titriser l’essentiel de la dette bancaire et l’intégrer dans le stock de la BCEAO », afin de libérer de l’espace pour les entreprises qui souffrent de la concurrence asphyxiante de l’État sur le marché financier.

Pour relancer l’économie, Tafsir Thioye a plaidé pour une plus grande implication du secteur privé. « Il faut faire confiance au secteur privé et l’accompagner activement. Soutenir les ménages pour promouvoir un équilibre entre l’offre et la demande, renforcer la commande publique pour jouer les effets multiplicateurs de la dépense publique, et restructurer le FONGIP pour garantir les prêts des PME et PMI auprès des banques », a-t-il expliqué.

Il a également insisté sur la nécessité de réformer la gestion de la trésorerie de l’État et du besoin de financement. « Il faut engager des réformes pour mieux gérer les tensions de trésorerie, la dette, les surfinancements et les mécanismes de contrôle de l’État », a-t-il déclaré.

En définitive, Tafsir Thioye a appelé le gouvernement à plus de transparence, d’humilité et de respect des droits des Sénégalais. « Les problèmes sont nombreux, mais les solutions existent. Il faut savoir les trouver ou les inventer. Nous optons pour une approche constructive, en proposant des solutions plutôt qu’en cherchant à pointer les faiblesses de nos adversaires », a-t-il affirmé.

Il a également réitéré l’engagement du « PDS Sopi Sénégal » à être une force de proposition et une alternative crédible.

Alain Bonang

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Source : https://www.dakaractu.com/Gouvernance-Diomaye-Sonk...