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Guerre au sommet de l’Etat: Ouattara coupe les financements des ex-rebelles et prive Soro du nerf de la guerre

Rédigé par leral.net le Lundi 23 Novembre 2015 à 12:24 | | 0 commentaire(s)|

La guerre de positionnement au sommet de l’Etat pourrait faire des grosses victimes. Ca va très vite en effet, autour de Soro Guillaume et les dégâts pourraient être difficiles à gérer. L’ancien Secrétaire général de la rébellion du Mpci est désormais marqué à la culotte. Le pouvoir auquel il appartient a mis des hommes sur lui qui le suivent comme son ombre.


Guerre au sommet de l’Etat: Ouattara coupe les financements des ex-rebelles et prive Soro du nerf de la guerre

 

 
 
 
C’est Issiaka Ouattara alias Wattao redoutable ancien chef de guerre proche de lui, qui est la première grosse victime de ces dégâts collatéraux. La mine d’or de Gamina que ce dernier contrôlait a été fermée illico presto par le gouvernement ivoirien sous les ordres d’Alassane Ouattara depuis Paris. « Côte d’Ivoire mauvais signe pour les « Soro boys » L’Etat ferme la plus grande mine d’or de Wattao » tel est l’information qui circulait hier vendredi 20 novembre. Mais la décision a été prise la veille jeudi 19 novembre 2015, selon notre confrère de Connectionivoirienne.net qui relaie l’agence Reuters auteure de ce scoop. 

Le journal en ligne écrit que les autorités ivoiriennes ont fermé une importante mine d’or comme le réclamait les enquêteurs des Nations Unies (ONU). Des responsables de l’Armée ivoirienne ont en effet annoncé jeudi la fermeture de cette mine appartement à un officier supérieur de l’Armée, le Lieutenant Colonel Issiaka Ouattara dit Wattao, Commandant adjoint de la garde républicaine et jugé très proche de l’ex chef rebelle Soro Guillaume. 

Le scandale de l’extraction clandestine de l’or de la mine de Gamina situé dans la région de Daloa (centre-ouest d’Abidjan) a éclaté le jeudi 7 mai 2015, à la suite d’un article de presse de l’agence Reuter qui citait Rinaldo Depagne, le directeur de projet Afrique de l’ouest de International Crisis group, selon lequel « Hamed Bakayoko est en train de prendre des mesures pour contrecarrer l’influence de Soro au sein de l’armée. » 

Dans la suite l’Ong révélait pour sa part « le réarmement gigantesque des com’zones et le trafic d’or de Wattao. Les armes lourdes répertoriées supplantent la puissance de feu de l’ensemble des Frci » selon le groupe d’experts de l’Onu qui dénonce l’arsenal militaire et financier amassé jusqu’à ce jour par les hommes de Guillaume Soro. » Lit-on dans le rapport tenu secret dans un premier temps avant d’être divulgué pour un large public. 

« Nichée entre les plantations de cacao à l’ouest de Côte d’Ivoire existe une mine d’or non répertoriée sur les cartes officielles. Elle n’est pas opérée par une société d’exploitation minière industrielle et elle ne paye pas non plus des impôts au gouvernement ivoirien. Selon les allégations des enquêteurs de l’Onu, la mine sans licence est un élément clé d’un empire commercial lucratif dirigé par le commandant adjoint de la Garde républicaine de la Côte d’Ivoire. 

Il est l’un des principaux acteurs dans le réseau d’officiers supérieurs, d’anciens commandants rebelles qui ont intégrés l’armée ivoirienne. Ce réseau d’officiers a pris le contrôle des mines qui génèrent des dizaines de millions de dollars par an et il se livre à la taxation illégale, la contrebande et le racket, selon les enquêteurs de l’Onu. Des entretiens avec des personnes proches du milieu des militaires, des diplomates, des fonctionnaires des Nations Unies, des autorités locales, des analystes et des mineurs révèlent que le réseau des anciens rebelles continue de maintenir des combattants loyalistes sous leur contrôle exclusif. » 

« La mine de Gamina serait contrôlée par Wattao. A proximité du village de Gamina, une centaine de mètres ou plus au-delà d’un poste de contrôle tenu par les anciens combattants rebelle, existe une profonde tranchée qui était autrefois des rizières. Il y a deux ans, un agriculteur a découvert de l’or. Aujourd’hui on y trouve un système tentaculaire de puits, des tranchées et des tunnels souterrains qui couvrent environ 445 hectares. La mine emploie près de 16 000 travailleurs et produit de l’or dont la valeur est estimée à près de 97 millions de dollars par année, selon les enquêteurs l’Onu. » Dit le rapport onusien publié à 5 mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. 

Ces différents rapports faits par International Crisis group et une mission d’enquêteurs de l’Onu, datent de sept (7) mois. Mais il a fallu que le numéro 2 du régime fasse parler de lui au Burkina Faso voisin. Soro Guillaume est trempé dans une affaire de déstabilisation du Burkina Faso. Il serait impliqué dans la tentative de coup d’Etat qui a failli renverser le Conseil national de transition (Cnt) au pouvoir. 

Il aurait eu un appel avec Djibril Bassolé le ministre des Affaires étrangères du dictateur déchu Blaise Compaoré au cours une voix qui lui attribuée coordonne la tentative du putsch pour éviter son échec. Mais la fermeture de la mine d’or de Gamina survient quelques jours après les « consignes » d’Alassane Ouattara à Hamed Bakayoko convoqué d’urgence à Paris le mardi 17 novembre 2015, « pour régler au plus vite » l’affaire des écoutes téléphoniques qu’aurait eu Soro avec Bassolé et dans lequel le nom du ministre d’Etat ministre de l’Intérieur et de la sécurité de Côte d’Ivoire est cité. 

Bakayoko devait tout faire pour empêcher les soutiens s’exprimer en faveur de Soro dans cette sale affaire. Lequel Soro Guillaume a laissé entendre dans la bande audio qu’Hamed Bakayoko a démarché l’architecte franco-libanais Pierre Fakhoury et le docteur Fokam tous les deux hommes d’affaires pour réunir les fonds en vue de réussir le coup d’Etat au Burkina Faso. Ce, sans qu’Alassane Ouattara ne sache quoi que ce soit. Enfin dit-on. Nos sources indiquent qu’Hamed Bakayoko a présenté ses excuses à son mentor Alassane Ouattara qui les a acceptées après insistance de sa première dame d’épouse, Dominique marraine du ministre de l’Intérieur. 

La fermeture de la mine d’or contrôlée par Wattao rentre-t-elle dans le cadre de la démarche que devait mener Hamed Bakayoko selon les consignes données par Alassane Ouattara ? Nous n’en savons pour l’instant. En revanche, nous savons que le gouvernement ivoirien a donné un ultimatum aux exploitants de la mine. « Nous avons donné un ultimatum aux mineurs de quitter avant la date limite et nous avons envoyé nos forces, mais ils avaient déjà quitté. Il devait être dégagé avant l’élection. » A déclaré à Reuters, Paul Koffi Koffi le ministre chargé de la Défense auprès d’Alassane Ouattara. Selon connectionivoirienne.net qui rapporte les faits livrés par Reuters, « Le gouvernement ivoirien par la voix de son ministre de la défense Paul Koffi Koffi n’a toutefois pas officiellement reconnu l’appartenance de cette mine à l’officier supérieur. 

En mai 2015, selon un groupe d’experts onusiens chargés de surveiller l’embargo imposé par le Conseil de sécurité, la ”mine de Wattao” qui employait près de 16 000 travailleurs dans un bidonville tentaculaire avait un chiffre d’affaires annuel d’une valeur de près de 97 millions de dollars US. Une enquête de Reuters avait révélé que la mine a permis à l’ancien rebelle Wattao de maintenir une force militaire composée de combattants sous son contrôle exclusif. Allégation sur le principal accusé a niée. 

Mais quoi qu’il en soit, la fermeture de cette mine d’or de Gamina situé dans la région de Daloa, trois jours après la colère d’Alassane Ouattara contre Soro Guillaume dans l’affaire des écoutés téléphoniques, est un signal très fort envoyé à l’ancien Secrétaire général de la rébellion du Mpci qui ne ‘est pas empêché de se retrouver dans des affaires intérieures d’un pays étranger. En total violation de toutes les conventions de non agression entre les États. Les ennuis de l’ancien rebelle ne font que commencer. 



Source: LG Infos – N° 1183