Dias ne s’attendait pas au pogrom de Conakry lorsqu’il nous disait ses quatre vérités (‘Soyez justes avec Moussa Dadis Camara’) en défendant à la fois son candidat potentiel et l’immixtion raisonnable de son père spirituel dans la crise guinéenne. Voilà le symbole de la cécité de certains politiciens ringards. Mais, l’évolution de la situation lui donne tort. L’heure est maintenant aux regrets et au scepticisme. Si Dias a fait feu de tout bois pour se justifier à travers les mêmes médias libres qu’il accablait, le lourd silence de Sa Majesté face aux viols et au massacre de civils par les hommes de Dadis (‘son fils et ami personnel’) doit intriguer tous les citoyens sénégalais. Wade avait déjà promis au criminel de Guinée de plaider sa cause auprès des institutions internationales. Il a donc du pain sur la planche pour innocenter et faire accepter son fils spirituel dont les mains sont maculées de sang frais. Ayant un très bon avocat respecté et respectable comme Abdoulaye Wade, Dadis peut espérer échapper à la justice guinéenne ou au Tribunal pénal international. Le père le soutient et lui voue à jamais une confiance totale et une grande admiration, malgré le massacre de son peuple.
Le bain de sang de Conakry, les scènes atroces de viol et la non condamnation de tels actes ignobles et inimaginables m’obligent à imaginer le même scénario dans notre havre de paix parfois perturbé par une série de violence étatique et confrérique. Puisqu’il n’y a pas de différence entre la « violence physique » et la « violence verbale », tout peut arriver aujourd’hui dans notre pays. Le propagandiste du PDS et sa garde rapprochée ne me démentiront pas. D’ailleurs, il existe des « quidams » prêts à lyncher tous ceux qui osent briser les tabous en dénonçant les promesses non tenues par Sa Majesté. Quand adviendra-t-il dans notre patrie le droit et le respect de la liberté de pensée ?
En revanche, le candidat sanguinaire de Dias qui parle la ‘langue d’Hitler’ a maté dans le sang son propre peuple humilié et horrifié. Des femmes violées et battues à mort dont les photos ont fait le tour du monde sont traumatisées à jamais par la férocité de la répression de cette manifestation pacifique. La tuerie de Conakry est inacceptable et ne doit pas rester impunie, malgré la tentative de Dias de disculper son candidat favori: « Dadis est tombé dans le piége de ses détracteurs », ose nous marteler l’aîné de la Cour royale. La preuve en est qu’il a pris le pouvoir « sans effusion de sang ». Alors, l’homme fort de Guinée est allé plus loin qu’Hitler qui avait toujours défendu et élevé au pinacle la race aryenne. Autrement dit, Hitler n’a jamais intimé à ses hommes l’ordre de mitrailler le peuple allemand, encore moins de violer ou de battre à mort les Allemandes, malgré l’extermination des Juifs.
Toutefois, ce n’est pas la langue de Goethe (1749-1832) qui m’intéresse : je préfère celle d’Hitler (1889-1945) pour parvenir à mes fins, c’est-à-dire à « l’effet de style ». Je considère l’écriture comme un art. Et l’artiste ne fait pas les choses comme les autres. « Aucun artiste ne tolère le réel », dit Nietzsche. Albert Camus avait donc raison lorsqu’il disait que l’art conteste le réel, mais ne se dérobe pas à lui. Pourquoi faire le parallèle entre un écrivain et un homme politique ? Dadis est bien dans la peau d’Hitler ! Mais Hitler ne se reconnaît pas chez Dadis ! Bref je préfère la langue d’Hitler à celle de l’écrivain Goethe même s’il n’y a aucune différence sur le « plan phonétique et syntaxique ». Bien plus, ces deux hommes n’ont pas la même réputation. Il y a lieu de souligner le jeu de mots entre ces deux noms propres-là comme Dias ne lit pas entre les lignes.
Dadis incarne Hitler même s’il y a une certaine hyperbole. Le simple nom d’Hitler suffit à suggérer aux lecteurs la dangerosité et la sauvagerie de Dadis, un criminel autoproclamé homme ‘providentiel’. Il s’agit en conséquence d’un choix délibéré et mûrement réfléchi pour ma part. La suite des évènements m’a donné raison, au moment où Dias (un homme politique sans clairvoyance, pour ne pas dire un politicien dont le regard ne dépasse pas le nez) tombe des nues : le ton employé lors de sa deuxième contribution (‘Guinée : ne pas hurler avec les loups’) est plus posé qu’à la première. Autrement dit, je ne reconnais plus le Dias fébrile, impulsif et harangueur des foules.
Il est devenu soudainement humble et doux comme un agneau, cessant d’incriminer « une certaine frange de l’opinion publique et de la presse sénégalaise ». De surcroît, il s’ensuit la malhonnêteté intellectuelle qui consiste à choisir un seul mot (‘parjure’) dans mon texte pour dire que je n’en connais pas la signification. Les mots n’ont pas de sens, nous disait au lycée le brillant et très rigoureux professeur qui m’a fait aimé la langue et la culture hispaniques. Au lieu d’affirmer que ce ‘jeune homme’ avait vu juste, car nos deux contributions sont antérieures à ces événements tragiques, ce ‘sacré Dias’ a seulement mentionné son « fameux sermon en faveur de Dadis » dans sa mise au point, dans le but de se racheter. Toutefois, Dias m’a conseillé de me rapprocher des étudiants en Droit pour apprendre la signification du mot ‘parjure’ employé à dessein et à bon escient. Je tiens à lui faire savoir que ma liberté de pensée m’a au moins permis de préparer une ‘Thèse de Doctorat inédite’ sur une série de roman du XVIIIe siècle espagnol en intertextualité avec les ‘philosophes des Lumières’ tels que Montesquieu, Rousseau, Prévost, Diderot, Marmontel, Fénelon, Lesage, John Locke, Richardson, Alfieri et Goethe, y compris l’influence de « l’Utopie de Thomas More », grâce aux outils de la narratologie.
Cependant, si les calots bleus nous tiraient dessus, Dias nous infligerait sans doute la responsabilité comme il vient de le faire avec le peuple déchiré de Guinée. Les Guinéens ont cherché la tuerie afin de piéger le sage Dadis paisible, suivant le raisonnement et la position de Dias. Pourquoi ce manque de sincérité ?
Pour la première fois, Dias modère ses propos, remuant sept fois sa langue avant de parler et scrutant l’horizon d’une Guinée en paix, sortie du bourbier et débarrassée des bouchers, voire sur le chemin du développement. Quant à moi, c’est un honneur de débattre avec un ‘ancien ministre’ dépassé par les évènements en Guinée : le jeune ‘doctorant’ sans culture, fils d’ouvrier et issu d’une famille indigente sans éducation, sans eau courante et sans électricité, mais qui prend toujours la peine d’écrire tôt le matin, à la sortie de l’usine pour dénoncer l’injustice, s’en enchante. Je suis du côté des humiliés et des opprimés, pour tout dire je hais les cruels pour ne pas paraphraser Camus qui disait : « La justice dans un monde silencieux, la justice asservie et muette, détruit la complicité et finalement ne peut plus être la justice ».
Dame Diop, Doctorant au laboratoire du Circles/Spécialité : « Études Ibériques/Université de Nice Sophia-Antipolis
* Lire la contribution de Jean-Paul Dias du 06/10/2009 : ‘Guinée : ne pas hurler avec les loups’
http://www.lequotidien.sn/index.php?option=com_content&task=view&id=10040&Itemid=22
Le bain de sang de Conakry, les scènes atroces de viol et la non condamnation de tels actes ignobles et inimaginables m’obligent à imaginer le même scénario dans notre havre de paix parfois perturbé par une série de violence étatique et confrérique. Puisqu’il n’y a pas de différence entre la « violence physique » et la « violence verbale », tout peut arriver aujourd’hui dans notre pays. Le propagandiste du PDS et sa garde rapprochée ne me démentiront pas. D’ailleurs, il existe des « quidams » prêts à lyncher tous ceux qui osent briser les tabous en dénonçant les promesses non tenues par Sa Majesté. Quand adviendra-t-il dans notre patrie le droit et le respect de la liberté de pensée ?
En revanche, le candidat sanguinaire de Dias qui parle la ‘langue d’Hitler’ a maté dans le sang son propre peuple humilié et horrifié. Des femmes violées et battues à mort dont les photos ont fait le tour du monde sont traumatisées à jamais par la férocité de la répression de cette manifestation pacifique. La tuerie de Conakry est inacceptable et ne doit pas rester impunie, malgré la tentative de Dias de disculper son candidat favori: « Dadis est tombé dans le piége de ses détracteurs », ose nous marteler l’aîné de la Cour royale. La preuve en est qu’il a pris le pouvoir « sans effusion de sang ». Alors, l’homme fort de Guinée est allé plus loin qu’Hitler qui avait toujours défendu et élevé au pinacle la race aryenne. Autrement dit, Hitler n’a jamais intimé à ses hommes l’ordre de mitrailler le peuple allemand, encore moins de violer ou de battre à mort les Allemandes, malgré l’extermination des Juifs.
Toutefois, ce n’est pas la langue de Goethe (1749-1832) qui m’intéresse : je préfère celle d’Hitler (1889-1945) pour parvenir à mes fins, c’est-à-dire à « l’effet de style ». Je considère l’écriture comme un art. Et l’artiste ne fait pas les choses comme les autres. « Aucun artiste ne tolère le réel », dit Nietzsche. Albert Camus avait donc raison lorsqu’il disait que l’art conteste le réel, mais ne se dérobe pas à lui. Pourquoi faire le parallèle entre un écrivain et un homme politique ? Dadis est bien dans la peau d’Hitler ! Mais Hitler ne se reconnaît pas chez Dadis ! Bref je préfère la langue d’Hitler à celle de l’écrivain Goethe même s’il n’y a aucune différence sur le « plan phonétique et syntaxique ». Bien plus, ces deux hommes n’ont pas la même réputation. Il y a lieu de souligner le jeu de mots entre ces deux noms propres-là comme Dias ne lit pas entre les lignes.
Dadis incarne Hitler même s’il y a une certaine hyperbole. Le simple nom d’Hitler suffit à suggérer aux lecteurs la dangerosité et la sauvagerie de Dadis, un criminel autoproclamé homme ‘providentiel’. Il s’agit en conséquence d’un choix délibéré et mûrement réfléchi pour ma part. La suite des évènements m’a donné raison, au moment où Dias (un homme politique sans clairvoyance, pour ne pas dire un politicien dont le regard ne dépasse pas le nez) tombe des nues : le ton employé lors de sa deuxième contribution (‘Guinée : ne pas hurler avec les loups’) est plus posé qu’à la première. Autrement dit, je ne reconnais plus le Dias fébrile, impulsif et harangueur des foules.
Il est devenu soudainement humble et doux comme un agneau, cessant d’incriminer « une certaine frange de l’opinion publique et de la presse sénégalaise ». De surcroît, il s’ensuit la malhonnêteté intellectuelle qui consiste à choisir un seul mot (‘parjure’) dans mon texte pour dire que je n’en connais pas la signification. Les mots n’ont pas de sens, nous disait au lycée le brillant et très rigoureux professeur qui m’a fait aimé la langue et la culture hispaniques. Au lieu d’affirmer que ce ‘jeune homme’ avait vu juste, car nos deux contributions sont antérieures à ces événements tragiques, ce ‘sacré Dias’ a seulement mentionné son « fameux sermon en faveur de Dadis » dans sa mise au point, dans le but de se racheter. Toutefois, Dias m’a conseillé de me rapprocher des étudiants en Droit pour apprendre la signification du mot ‘parjure’ employé à dessein et à bon escient. Je tiens à lui faire savoir que ma liberté de pensée m’a au moins permis de préparer une ‘Thèse de Doctorat inédite’ sur une série de roman du XVIIIe siècle espagnol en intertextualité avec les ‘philosophes des Lumières’ tels que Montesquieu, Rousseau, Prévost, Diderot, Marmontel, Fénelon, Lesage, John Locke, Richardson, Alfieri et Goethe, y compris l’influence de « l’Utopie de Thomas More », grâce aux outils de la narratologie.
Cependant, si les calots bleus nous tiraient dessus, Dias nous infligerait sans doute la responsabilité comme il vient de le faire avec le peuple déchiré de Guinée. Les Guinéens ont cherché la tuerie afin de piéger le sage Dadis paisible, suivant le raisonnement et la position de Dias. Pourquoi ce manque de sincérité ?
Pour la première fois, Dias modère ses propos, remuant sept fois sa langue avant de parler et scrutant l’horizon d’une Guinée en paix, sortie du bourbier et débarrassée des bouchers, voire sur le chemin du développement. Quant à moi, c’est un honneur de débattre avec un ‘ancien ministre’ dépassé par les évènements en Guinée : le jeune ‘doctorant’ sans culture, fils d’ouvrier et issu d’une famille indigente sans éducation, sans eau courante et sans électricité, mais qui prend toujours la peine d’écrire tôt le matin, à la sortie de l’usine pour dénoncer l’injustice, s’en enchante. Je suis du côté des humiliés et des opprimés, pour tout dire je hais les cruels pour ne pas paraphraser Camus qui disait : « La justice dans un monde silencieux, la justice asservie et muette, détruit la complicité et finalement ne peut plus être la justice ».
Dame Diop, Doctorant au laboratoire du Circles/Spécialité : « Études Ibériques/Université de Nice Sophia-Antipolis
* Lire la contribution de Jean-Paul Dias du 06/10/2009 : ‘Guinée : ne pas hurler avec les loups’
http://www.lequotidien.sn/index.php?option=com_content&task=view&id=10040&Itemid=22