Au moins 87 personnes ont été tuées lundi à Conakry lors de la très violente répression d'une manifestation de l'opposition par les forces de sécurité, selon un nouveau bilan donné lundi soir à l'AFP de source policière.
C'est la première fois que la junte militaire réprime dans le sang une manifestation d'opposants, depuis son arrivée au pouvoir il y a neuf mois. Ancienne puissance coloniale, la France a très vite condamné lundi "avec la plus grande fermeté" cette "répression violente".
Plusieurs dizaines de milliers de manifestants s'étaient rassemblés dans le plus grand stade de Conakry pour dire leur opposition à l'éventuelle candidature du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, à l'élection présidentielle de janvier.
Après la dispersion violente du rassemblement par les forces de l'ordre, 58 cadavres ont été apportés à la morgue du Centre hospitalier universitaire de Donka, à Conakry, a affirmé à l'AFP un médecin, sous couvert de l'anonymat. "C'est la boucherie! Un carnage", a-t-il lancé.
Dans un autre établissement sanitaire de Conakry, l'hôpital Ignace Deen, une source médicale a assuré au correspondant de l'AFP qu'un camion militaire était venu pour ramasser des "dizaines de corps", emmenés vers "une destination inconnue".
Le correspondant de l'AFP avait lui-même dénombré au moins une dizaine de cadavres portant des traces de balles, couchés à même le sol dans l'enceinte du stade du 28-septembre.
Selon un membre de la Croix-Rouge, il y a "une volonté de dissimuler les corps des victimes" de la répression. "Les dirigeants de l'armée ont demandé que tous les cadavres collectés soient apportés au camp (militaire Alpha Yaya Diallo, siège de la junte, ndlr) et non pas dans les morgues", a-t-il dit à l'AFP.
Dans la matinée, les forces de l'ordre avaient d'abord dispersé les opposants à l'aide de matraques et de grenades lacrymogènes près du stade de la capitale, et arrêté des dizaines de personnes.
Puis le stade - qui compte officiellement 25.000 places - s'était empli d'une foule débordant jusque sur les pelouses et aux abords, et des tirs avaient été entendus.
L'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, candidat à l'élection présidentielle et leader de l?Union des forces démocratiques de Guinée (UDFG, opposition), a été blessé au cours de la manifestation, tout comme l'ancien chef de gouvernement Sidya Touré, leader de l'Union des forces républicaines (UFR, opposition), selon leurs récits.
Ils ont été conduits au camp militaire Alpha Yaya Diallo, siège de la junte, puis transportés dans une clinique pour y être soignés.
"Il y avait une volonté délibérée de nous éliminer aujourd'hui, nous les opposants", a déclaré Sidya Touré à l'AFP.
"Non à Dadis" et "à bas l'armée au pouvoir", pouvait-on lire sur des pancartes brandies par des jeunes participant à la manifestation, qui avait été interdite par la junte.
Jusqu'à présent, le capitaine Dadis Camara soulignait volontiers que l'armée avait pris le pouvoir "sans effusion de sang", le 23 décembre 2008, au lendemain du décès du président Lansana Conté qui régnait sans partage sur le pays depuis 1984.
"Le capitaine Moussa Dadis Camara (chef de la junte) a jeté son masque. Aujourd'hui le régime de la terreur se manifeste et cela peut s'aggraver", a déclaré à l'AFP Alioune Tine, le dirigeant de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (Raddho), basée à Dakar.
Ces violences interviennent au moment où la communauté internationale fait pression sur le chef des putschistes, au pouvoir depuis le coup d'Etat du 23 décembre 2008, pour qu'il respecte ses engagements de ne pas se présenter à l'élection et de laisser le pouvoir aux civils.
© 2009 AFP
C'est la première fois que la junte militaire réprime dans le sang une manifestation d'opposants, depuis son arrivée au pouvoir il y a neuf mois. Ancienne puissance coloniale, la France a très vite condamné lundi "avec la plus grande fermeté" cette "répression violente".
Plusieurs dizaines de milliers de manifestants s'étaient rassemblés dans le plus grand stade de Conakry pour dire leur opposition à l'éventuelle candidature du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, à l'élection présidentielle de janvier.
Après la dispersion violente du rassemblement par les forces de l'ordre, 58 cadavres ont été apportés à la morgue du Centre hospitalier universitaire de Donka, à Conakry, a affirmé à l'AFP un médecin, sous couvert de l'anonymat. "C'est la boucherie! Un carnage", a-t-il lancé.
Dans un autre établissement sanitaire de Conakry, l'hôpital Ignace Deen, une source médicale a assuré au correspondant de l'AFP qu'un camion militaire était venu pour ramasser des "dizaines de corps", emmenés vers "une destination inconnue".
Le correspondant de l'AFP avait lui-même dénombré au moins une dizaine de cadavres portant des traces de balles, couchés à même le sol dans l'enceinte du stade du 28-septembre.
Selon un membre de la Croix-Rouge, il y a "une volonté de dissimuler les corps des victimes" de la répression. "Les dirigeants de l'armée ont demandé que tous les cadavres collectés soient apportés au camp (militaire Alpha Yaya Diallo, siège de la junte, ndlr) et non pas dans les morgues", a-t-il dit à l'AFP.
Dans la matinée, les forces de l'ordre avaient d'abord dispersé les opposants à l'aide de matraques et de grenades lacrymogènes près du stade de la capitale, et arrêté des dizaines de personnes.
Puis le stade - qui compte officiellement 25.000 places - s'était empli d'une foule débordant jusque sur les pelouses et aux abords, et des tirs avaient été entendus.
L'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, candidat à l'élection présidentielle et leader de l?Union des forces démocratiques de Guinée (UDFG, opposition), a été blessé au cours de la manifestation, tout comme l'ancien chef de gouvernement Sidya Touré, leader de l'Union des forces républicaines (UFR, opposition), selon leurs récits.
Ils ont été conduits au camp militaire Alpha Yaya Diallo, siège de la junte, puis transportés dans une clinique pour y être soignés.
"Il y avait une volonté délibérée de nous éliminer aujourd'hui, nous les opposants", a déclaré Sidya Touré à l'AFP.
"Non à Dadis" et "à bas l'armée au pouvoir", pouvait-on lire sur des pancartes brandies par des jeunes participant à la manifestation, qui avait été interdite par la junte.
Jusqu'à présent, le capitaine Dadis Camara soulignait volontiers que l'armée avait pris le pouvoir "sans effusion de sang", le 23 décembre 2008, au lendemain du décès du président Lansana Conté qui régnait sans partage sur le pays depuis 1984.
"Le capitaine Moussa Dadis Camara (chef de la junte) a jeté son masque. Aujourd'hui le régime de la terreur se manifeste et cela peut s'aggraver", a déclaré à l'AFP Alioune Tine, le dirigeant de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (Raddho), basée à Dakar.
Ces violences interviennent au moment où la communauté internationale fait pression sur le chef des putschistes, au pouvoir depuis le coup d'Etat du 23 décembre 2008, pour qu'il respecte ses engagements de ne pas se présenter à l'élection et de laisser le pouvoir aux civils.
© 2009 AFP