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HAUSSE DU PRIX RIZ:« Pas encore à l’ordre du jour », selon les commerçants de l’Unacois-Jappo

La hausse du prix du riz n’est pas actuellement dans les tablettes de l’Unacois-Jappo même si l’État a décidé de remettre les droits de douane sur le riz. Par ailleurs, les commerçants réclament le reliquat de trois milliards de F Cfa de subvention que l’État leur doit.


Rédigé par leral.net le Vendredi 3 Octobre 2008 à 07:44 | | 0 commentaire(s)|

HAUSSE DU PRIX RIZ:« Pas encore à l’ordre du jour », selon les commerçants de l’Unacois-Jappo
L’Unacois-Jappo n‘est pas dans la logique de parler de hausse du prix du riz. Son secrétaire général, Mame Bou Diop, joint au téléphone dans la soirée d’hier, jeudi 2 octobre, pense qu’il est encore prématuré de parler de hausse sur le prix du riz. « Pour l’instant, on ne peut pas spéculer sur le prix du riz ».

Le secrétaire général de l’Unacois-Jappo pense que « le fait qu’il ait une baisse sur le marché mondial pourrait combler la situation qui va se poser avec la décision prise par l’État de remettre les droits de douane ». Interpellé sur cette nouvelle décision, Mame Bou Diop, l’a jugé « normale ». Pour lui, payer des droits de douane est dans l’ordre normal des choses. Ce qui est sûr, a-t-il précisé, « les droits de douanes vont revenir pour les prochaines cargaisons ». Et de rappeler que c’est depuis 2007 que l’État avait suspendu le paiement des droits de douane. Ce qui, selon lui, était une forme de subvention indirecte compte tenu de la crise mondiale qui régnait sur les denrées de premières nécessité et particulièrement sur le riz.

Cette sortie de ce responsable de l’Unacois-Jappo devrait taire les ambitions des spéculateurs qui n’hésitent pas à sauter sur n’importe quelle occasion pour abuser des consommateurs.

Par ailleurs, cette position de l’Unacois-Jappo ne semble pas être la même pour certains importateurs de riz. Un acteur de la place joint au téléphone pense que cette décision de l’État de remettre les droits de douane peut encore une fois secouer le marché du riz au niveau local. A l’en croire, les taxes sont entre 30 à 40 F Cfa et représentent 10% des droits de douane. Selon lui, du moment que tous les autres États africains ont supprimé les droits de douanes sur le riz compte tenu des tensions sur le marché, le Sénégal devait faire pareil. Notre interlocuteur est formel : « avec la remise des droits de douanes, le prix du riz va augmenter ». Il s’est ainsi posé la question de savoir : « pourquoi l’État attend-elle la fin du ramadan pour appliquer cette mesure alors que la note rendant officielle cette décision a été signée depuis le 15 septembre 2008 ».

Les commerçants réclament leurs 3 milliards de F Cfa

La question du paiement des subventions continue d’être un jeu de cache-cache entre l’État et les commerçants. Si ces derniers s’abstiennent pour le moment de parler de hausse sur le prix du riz, ils continuent de réclamer l’argent que l’État leur doit en matière de subvention. Le secrétaire général national de l’Unacois-Jappo, Mame Bou Diop, a souligné qu’ : « au niveau des subventions, l’État nous devait 4 milliards de F Cfa ».

A l’en croire,« le nouveau ministre délégué chargé du budget, en l’occurrence, Mamadou Abdoulaye Sow, avait promis de payer, au courant du mois septembre, le milliard et il l’avait fait ». Par la suite, a- t-il ajouté, « il avait promis de payer les trois milliards de F Cfa restant à la fin de ce mois écoulé et ce qui n’a pas été respecté ». Un état de fait que le secrétaire général national de l’Unacois-Jappo juge anormal. Ainsi compte tenu de cette situation, Mame Bou Diop a lancé : « nous n’accepterons plus les promesses non tenues de l’État dans le cadre de notre collaboration ». Sur cette même lancée, l’importateur interrogé plus haut avance que « les commerçants sont actuellement à bout de souffle ». Pour lui, « le retard enregistré dans le paiement des subventions ne fait qu’accentuer les difficultés que traversent les importateurs ».

Une source proche du ministère de l’économie et des finances juge cette position des commerçants un peu « incompréhensible ». Selon elle, l’État s’était engagé, lors des négociations sur la baisse du prix du riz de payer pour une valeur de cinq milliards de F Cfa. A l’en croire, « le montant des 5 milliards de F Cfa pour maintenir le prix du riz à un niveau supportable a été intégralement payé vers le 15 du mois d’août et avait donc respecté tous ses engagements ». Un peu plus tard, ajoute notre interlocuteur, « les commerçants sont revenus demander à l’État d’allonger 3 à 4 milliards de F Cfa de subvention supplémentaires ». La source fait savoir qu’« à travers le Premier Ministre l’État avait promis de payer ce montant qui n’était pas inscrit dans le cadre des engagements financiers ».

Un observateur avertit, interpellé sur la question, s’interroge : « est ce que ce n’est pas un chantage que les commerçants avaient différé pour ne pas s’attirer la foudre des populations qui n’auraient pas accepté une hausse du prix du riz pendant le mois de ramadan ».Pour lui, « c’est bizarre que le lendemain de la korité, les importateurs de riz remettent sur la table la question du prix du riz et évoquent une éventuelle hausse ».

Selon lui, « en dépit de la subvention, les commerçants n’ont jamais baissé les prix du riz ». Cet observateur se demande ainsi : « où est allé cette subvention ». Pour lui, la réponse est toute simple : « dans la poche des importateurs de riz ». Il pense ainsi que c’est : « constatant que les populations ne bénéficiaient pas de ces efforts financiers consentis, l’État était obligé d’arrêter cette subvention et dans cette affaire les importateurs gagnaient trois fois d’abord en empochant les droits de douane et taxes suspendus, la subvention sur le riz sans compter la plus valu de la hausse du prix ».

source sud quotidien

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