“J’ai fait un rêve qu’un jour que mes enfants se seront pas jugés sur la couleur de leur peau“.Cette phrase du célébrissime Révérend Martin Luther King Jr prononcé en 1963 est devenue depuis mardi dernier 4 novembre 2008, une réalité aux Etats-Unis d’Amérique. Barack Obama est devenu le 44e Président de l’’Etat le plus puissant du monde. Un noir à la Maison ! Une Première dame (Michelle Obama) noire ! Il faut être américain pour le faire. L’Amérique a agréablement surpris son monde. Mais que la lutte fut longue et difficile. 150 ans de marche. 400 ans d’asservissement, de ségrégation raciale, scolaire, économique, politique, civique etc.
Malgré tout, les Afro-américains n’ont jamais baissé les bras. Ils seront nombreux à y laisser leur vie avec notamment le fameux Ku Klux Klan tristement célèbre par ses assassinats. Rosa Park, Martin Luther King Jr, Malcolm X entre autres n’ont pas pu voir les larmes d’émotion de Louis John et de Jesse Jackson hier devant les écrans de télévision.
Le slogan “Yes we can“ est devenu “Yes we did“. Devant plus 200.000 personnes massés dans le Grant Park, Barack Obama annonce à la face du monde qu’un autre monde est possible. Les Américains l’ont d’abord signifié en lui permettant de gagner l’Ohio - où s’était jouée l’élection présidentielle de 2004 - puis la Floride - où s’était jouée celle de 2000.
Et d’autre part des Etats comme l’Iowa, le Nouveau-Mexique, l’Indiana, le Nevada et le Colorado, tous remportés par Bush en 2004. Mais la véritable surprise c’est sa victoire en Virginie. Obamania s’est offert ici un succès de choix, puisque cet Etat n’avait plus voté en faveur d’un candidat démocrate à la présidentielle depuis Lyndon Johnson en 1964. Ensuite la marrée bleue se confirme tard dans la soirée en Pennsylvanie. Un état qui met fin aux espoirs de John McCain qui finit par capituler en reconnaissant et en félicitant son adversaire.
L’effet Bradley ne sait pas produit cette fois. L’Amérique vient de tourner la page en créant une révolution. Une révolution incarnée par un homme nouveau, jeune, dynamique, intelligent, trop blanc pour les noirs et trop noirs pour les blancs. Un homme qui a connu une fulgurante et étonnante ascension. Un homme porteur d’espoir. L’espoir d’un Amérique nouveau, d’un Amérique de dialogue et d’ouverture. Un Homme qui va certainement s’investir corps et âme pour mettre fin à cette bipolarisation entre les axes du mal et du bien. Un homme qui verra l’Afrique et le Tiers monde d’un autre œil. Le challenge est grand mais impossible n’est pas américain.
Quel peuple !
La véritable aristocratie n’est pas de naissance. Les Américains l’ont prouvé mardi dernier en élisant un candidat issu d’une minorité raciale. Un homme issu d’un couple entre un émigré noir de Kenya et d’une mère blanche du Kansas. Une First lady descendante d’esclave. Mais ce n’est pas pour rien que l’Amérique est la première puissance mondiale. Ce n’est pas pour rien qu’un “self made man“ a plus de valeur que quelqu’un qui est né avec une cuillère en or dans la bouche. L’Amérique c’est du géant, un pays-continent où les Blancs y sont majoritaires, suivis des Hispaniques (environ 15 %). Les Noirs ne pointent qu’à la troisième place sous la menace aujourd’hui des Asiatiques. L’Amérique est un véritable melting pot.
Une Nation qui a accédé à la souveraineté internationale le 4 juillet 1776. Un pays qui s’est battu pour la décolonisation de l’Afrique face à l’Europe oppresseur.
L’Amérique seule puissance mondiale depuis la chute du mur de Berlin a encore séduit le monde. Reste maintenant à savoir comment matérialiser cet espoir suscité par l’élection de Barack Hussein Obama. That’s the question.
Defis titanesques
Balance commerciale déficitaire, système de santé, crise économique et financière sans précédent, deux guerres engagées en Irak et en Afghanistan. Les défis socio-économiques et politiques qui attendent Barack Obama lui interdisent tout round d’observation.
La récession est désormais d’actualité et le taux de chômage pourrait passer de 6 à 9% en douze mois, alors que les Usa ont déjà perdu 750. 000 emplois entre janvier et octobre 2008. Il faudra aussi compter avec la queue de la « crise financière ». Aux 700 milliards de dollars mis à disposition des banques pour les stabiliser, il faudra encore y ajouter les ressources que Barack Obama a prévues pour financer son action politique et économique. L’amélioration du système de santé chiffrée à 65 milliards de dollars par année, un plan de relance de l’économie qui prévoit, entre autres choses, 60 milliards de dollars sur dix ans pour les infrastructures et 150 milliards de dollars sur la même période pour le développement des énergies alternatives. Reste à trouver l’argent pour financer l’ensemble de ces mesures sans creuser plus encore le déficit impressionnant du pays.
Sur le plan fiscal, Barack Obama se verrait volontiers renoncer aux rabais accordés aux plus riches sous l’administration Bush, de même qu’il aimerait rétablir les taxes sur les plus-values et les dividendes.
Quant aux économies les plus substantielles que le futur président entendrait réaliser, elles viendraient de l’arrêt de la guerre en Irak. Dont le coût pourrait avoir excédé les 2000 milliards de dollars. Mais le défi le plus important semble concerner l’Afghanistan. Barack Obama a été très clair : il veut désengager des troupes d’Irak pour les transporter en Afghanistan. Ce sera certainement, peut-être avec l’Iran, le dossier de politique étrangère essentiel pour Barack Obama. Cependant, la situation en Afghanistan est sans doute plus compliquée qu’en Irak. D’abord parce que c’est une véritable opération internationale : les Américains n’y sont pas seuls. Il y a là, pour le coup, des vrais bastions d’al-Qaïda, et beaucoup de commentateurs estiment qu’on est peut-être dans une situation de bourbier « à la vietnamienne ».
De son côté, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a dit également « attendre des changements rapides dans la politique américaine » vis-à-vis du conflit israélo-palestinien.
Malgré tout, les Afro-américains n’ont jamais baissé les bras. Ils seront nombreux à y laisser leur vie avec notamment le fameux Ku Klux Klan tristement célèbre par ses assassinats. Rosa Park, Martin Luther King Jr, Malcolm X entre autres n’ont pas pu voir les larmes d’émotion de Louis John et de Jesse Jackson hier devant les écrans de télévision.
Le slogan “Yes we can“ est devenu “Yes we did“. Devant plus 200.000 personnes massés dans le Grant Park, Barack Obama annonce à la face du monde qu’un autre monde est possible. Les Américains l’ont d’abord signifié en lui permettant de gagner l’Ohio - où s’était jouée l’élection présidentielle de 2004 - puis la Floride - où s’était jouée celle de 2000.
Et d’autre part des Etats comme l’Iowa, le Nouveau-Mexique, l’Indiana, le Nevada et le Colorado, tous remportés par Bush en 2004. Mais la véritable surprise c’est sa victoire en Virginie. Obamania s’est offert ici un succès de choix, puisque cet Etat n’avait plus voté en faveur d’un candidat démocrate à la présidentielle depuis Lyndon Johnson en 1964. Ensuite la marrée bleue se confirme tard dans la soirée en Pennsylvanie. Un état qui met fin aux espoirs de John McCain qui finit par capituler en reconnaissant et en félicitant son adversaire.
L’effet Bradley ne sait pas produit cette fois. L’Amérique vient de tourner la page en créant une révolution. Une révolution incarnée par un homme nouveau, jeune, dynamique, intelligent, trop blanc pour les noirs et trop noirs pour les blancs. Un homme qui a connu une fulgurante et étonnante ascension. Un homme porteur d’espoir. L’espoir d’un Amérique nouveau, d’un Amérique de dialogue et d’ouverture. Un Homme qui va certainement s’investir corps et âme pour mettre fin à cette bipolarisation entre les axes du mal et du bien. Un homme qui verra l’Afrique et le Tiers monde d’un autre œil. Le challenge est grand mais impossible n’est pas américain.
Quel peuple !
La véritable aristocratie n’est pas de naissance. Les Américains l’ont prouvé mardi dernier en élisant un candidat issu d’une minorité raciale. Un homme issu d’un couple entre un émigré noir de Kenya et d’une mère blanche du Kansas. Une First lady descendante d’esclave. Mais ce n’est pas pour rien que l’Amérique est la première puissance mondiale. Ce n’est pas pour rien qu’un “self made man“ a plus de valeur que quelqu’un qui est né avec une cuillère en or dans la bouche. L’Amérique c’est du géant, un pays-continent où les Blancs y sont majoritaires, suivis des Hispaniques (environ 15 %). Les Noirs ne pointent qu’à la troisième place sous la menace aujourd’hui des Asiatiques. L’Amérique est un véritable melting pot.
Une Nation qui a accédé à la souveraineté internationale le 4 juillet 1776. Un pays qui s’est battu pour la décolonisation de l’Afrique face à l’Europe oppresseur.
L’Amérique seule puissance mondiale depuis la chute du mur de Berlin a encore séduit le monde. Reste maintenant à savoir comment matérialiser cet espoir suscité par l’élection de Barack Hussein Obama. That’s the question.
Defis titanesques
Balance commerciale déficitaire, système de santé, crise économique et financière sans précédent, deux guerres engagées en Irak et en Afghanistan. Les défis socio-économiques et politiques qui attendent Barack Obama lui interdisent tout round d’observation.
La récession est désormais d’actualité et le taux de chômage pourrait passer de 6 à 9% en douze mois, alors que les Usa ont déjà perdu 750. 000 emplois entre janvier et octobre 2008. Il faudra aussi compter avec la queue de la « crise financière ». Aux 700 milliards de dollars mis à disposition des banques pour les stabiliser, il faudra encore y ajouter les ressources que Barack Obama a prévues pour financer son action politique et économique. L’amélioration du système de santé chiffrée à 65 milliards de dollars par année, un plan de relance de l’économie qui prévoit, entre autres choses, 60 milliards de dollars sur dix ans pour les infrastructures et 150 milliards de dollars sur la même période pour le développement des énergies alternatives. Reste à trouver l’argent pour financer l’ensemble de ces mesures sans creuser plus encore le déficit impressionnant du pays.
Sur le plan fiscal, Barack Obama se verrait volontiers renoncer aux rabais accordés aux plus riches sous l’administration Bush, de même qu’il aimerait rétablir les taxes sur les plus-values et les dividendes.
Quant aux économies les plus substantielles que le futur président entendrait réaliser, elles viendraient de l’arrêt de la guerre en Irak. Dont le coût pourrait avoir excédé les 2000 milliards de dollars. Mais le défi le plus important semble concerner l’Afghanistan. Barack Obama a été très clair : il veut désengager des troupes d’Irak pour les transporter en Afghanistan. Ce sera certainement, peut-être avec l’Iran, le dossier de politique étrangère essentiel pour Barack Obama. Cependant, la situation en Afghanistan est sans doute plus compliquée qu’en Irak. D’abord parce que c’est une véritable opération internationale : les Américains n’y sont pas seuls. Il y a là, pour le coup, des vrais bastions d’al-Qaïda, et beaucoup de commentateurs estiment qu’on est peut-être dans une situation de bourbier « à la vietnamienne ».
De son côté, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a dit également « attendre des changements rapides dans la politique américaine » vis-à-vis du conflit israélo-palestinien.