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HISTOIRE: Le mystère de la mort d'Alexandre le Grand enfin résolu ?

Rédigé par leral.net le Vendredi 25 Janvier 2019 à 16:05 | | 0 commentaire(s)|

Une scientifique néo-zélandaise a émis une nouvelle hypothèse sur les causes de la mort d'Alexandre le Grand en 323 avant notre ère. Le conquérant n'aurait pas succombé à une infection ou un empoisonnement mais à une maladie auto-immune.


C'est l'un des personnages les plus célèbres de l'Antiquité et l'un des plus grands conquérants de l'Histoire. Au cours de sa vie, Alexandre le Grand a réussi à prendre possession de nombreux territoires, fonder près d'une vingtaine de cités et étendre son influence jusqu'aux portes de l'Inde. Des exploits qui lui ont permis de passer à la postérité. Pourtant, le Macédonien garde une certaine part de mystère.

Dès l'Antiquité, ses aventures ont inspiré de nombreux écrits mais les plus vieux ont depuis disparu, laissant la place à des légendes et autres incertitudes. Parmi elles, les causes de la mort du conquérant. On sait aujourd'hui qu'Alexandre le Grand est décédé à Babylone le 11 juin 323 avant notre ère, suite à de fortes fièvres. L'origine de ces symptômes reste en revanche largement débattue.

Crise de paludisme, infection par le virus du Nil, alcoolisme ou encore empoisonnement, diverses théories ont été évoquées pour expliquer le trépas du roi de Macédoine. Sans pour autant résoudre l'énigme avec certitude. Mais une scientifique pense aujourd'hui avoir trouvé la clé du mystère, comme elle l'explique dans un article publié dans la revue The Ancient History Bulletin.

Victime d'une maladie auto-immune

Selon le Dr Katherine Hall de l'Université d'Otago en Nouvelle-Zélande, Alexandre le Grand serait mort à l'âge de 32 ans des suites d'une maladie auto-immune connue sous le nom de syndrome de Guillain-Baré (GBS). Pour en arriver à cette conclusion, la spécialiste s'est penchée sur les symptômes qui, d'après les écrits, ont frappé le conquérant mais aussi sur un phénomène resté jusqu'ici inexpliqué.

Une source raconte en effet que le corps du conquérant n'aurait montré aucun signe de décomposition au cours des six jours ayant suivi sa mort. "Les Grecs anciens ont pensé que cela prouvait qu'Alexandre était un dieu", explique le Dr Hall. "Cet article est le premier à fournir une réponse réelle", permettant d'expliquer à la fois ce phénomène et les autres symptômes.

Le syndrome de Guillain-Baré est une maladie auto-immune qui touche le système nerveux périphérique et se manifeste de manière sporadique, notamment par une faiblesse voire une paralysie des muscles. Des signes qui semblent justement correspondre à ceux ressentis par le conquérant qui avait développé de la fièvre, des douleurs abdominales mais aussi une paralysie ascendante et progressive.

Un autre détail négligé jusqu'ici a également attiré l'attention du Dr Katherine Hall. Les écrits suggèrent qu'Alexandre serait resté compos mentis - autrement dit sain d'esprit - jusque peu avant sa mort malgré son état de santé.

Le premier cas de pseudothanatos ?

A partir de ce tableau, le Dr Hall a dressé son propre diagnostic. Selon elle, Alexandre le Grand souffrait d'un syndrome de Guillain-Baré (SGB) qu'il avait contracté suite à une infection par Campylobacter pylori, une bactérie commune à l'époque et un facteur fréquemment associé à ce syndrome. Plus précisément, il aurait développé une forme spéciale de SGB qui aurait causé une paralysie sans perte de conscience.

C'est ici que le diagnostic prend un tournant inattendu : le Dr Hall pense qu'Alexandre le Grand n'était en réalité pas vraiment mort. Le problème est qu'à l'époque, on ne se fiait pas au pouls pour diagnostiquer le décès d'un individu mais à sa respiration. Or, à cause de la paralysie et d'autres conséquences liées au SGB, la respiration du roi de 32 ans est peut-être devenue moins visible.

Il est également possible que la régulation de sa température corporelle ait connu un dysfonctionnement et que ses pupilles se soient figées et dilatées. Autant de signes qui auraient laissé croire qu'Alexandre le Grand était décédé alors qu'il ne l'était pas. Ce qui expliquerait le "miracle" de l'absence de décomposition de son corps au cours des jours suivants.

"Sa mort pourrait être le cas le plus célèbre de pseudothanatos, ou faux diagnostic de mort, jamais enregistré", écrit dans son article, la spécialiste. Ce n'est alors que six jours plus tard que le conquérant aurait réellement perdu la vie.

Une théorie difficile à confirmer

Plus de 2.300 ans plus tard et sans preuve matérielle, il est évidemment difficile de confirmer avec certitude la théorie. Mais cette dernière a de quoi alimenter le débat autour d'un personnage complexe et un mystère "qui continue d'attirer à la fois l'intérêt du grand public et des spécialistes", souligne le Dr Hall dans un communiqué.

"L'élégance du diagnostic du syndrome de Guillain-Baré comme cause de sa mort, est qu'il explique des éléments nombreux et divers et les clarifie sous un ensemble cohérent", poursuit la spécialiste, avouant sa volonté de "stimuler le débat et de nouvelles discussions" autour de cette énigme voire de "réécrire les livres d'histoire".

Si l'hypothèse ne convaincra sans doute pas tous les spécialistes, ce n'est pas la première fois qu'elle est envisagée. Le Dr Hall a confié au Otago Daily Times que la théorie avait déjà été proposée et écartée dans une étude de 1978 et "n'avait jamais été prise au sérieux par quiconque". Alexandre le Grand n'est visiblement pas près de dévoiler tous ses secrets.








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