Ainsi donc, depuis la publication du décret présidentiel n°2010-774 du 15 juin 2010, portant érection de dix centres de santé en établissement publics de santé de niveau I, le secteur de la Santé était en proie à des divergences profondes entre différents acteurs.
D’une part, les responsables des districts et régions médicales concernés, qui estiment, que le décret présidentiel n°2010-774 du 15 juin 2010 risque de désarticuler le district sanitaire et de remettre en cause les acquis engrangés dans le cadre de la mise en œuvre des programmes préventifs et promotionnels du Ministère de la Santé. A la place d’Etablissement Public de Santé de niveau 1, à vocation essentiellement curative, ils auraient préféré qu’on parlât d’hôpital de district. Et ce d’autant plus qu’ils se plaignent d’une tendance à l’éviction des cadres médicaux et assimilés des directions hospitalières et futures directions sanitaires régionales.
De l’autre, les tenants de la médecine hospitalière et curative regroupés autour de la Direction des Etablissements de Santé, qui, il faut bien le dire, viennent d’engranger une victoire. Ce triomphe était perceptible, à la lecture du communiqué du Conseil des Ministres du 17 février 2011, durant lequel, l’ancien directeur des Etablissements de Santé, lui-même ancien médecin-chef de district et conscient des enjeux avait été limogé et remplacé par un administrateur hospitalier pur jus.
Pour les bureaucrates de la Direction des Etablissements de Santé, pour la plupart des administrateurs de santé, il s’est agi dés le départ, de se positionner pour occuper des postes miraculeusement libérés par l’érection des centres de santé de référence d’une dizaine de districts en EPS de niveau 1 et pour lesquels, ils pouvaient légitimement penser avoir le meilleur profil.
Ces fonctionnaires de la DES vont bénéficier de l’appui non négligeable de lobbies syndicaux, qui voyaient dans cette nouvelle réforme, au moins deux avantages :
- permettre à leurs militants, titulaires de diplômes de gestion hospitalière de devenir directeurs de ces nouveaux EPS et
- faire bénéficier à leurs militants, agents de santé communautaires, de l’opportunité d’être recrutés et de bénéficier de salaires plus conséquents.
La longueur du délai d’application du décret publié depuis juin 2010 est révélatrice des difficultés rencontrées par le cabinet du Ministre de la Santé pour mettre en œuvre cette réforme. Un comité de pilotage de l’implantation des EPS de niveau 1 avait pourtant été mis en place, dés le mois de juillet 2010. Il sera lui-même subdivisé en plusieurs commissions, dont les conclusions ne sont d’ailleurs pas déposées jusqu’à ce jour. C’est ce qui fait que le décret de nomination des directeurs qui devait venir clore près de huit mois de tiraillements entre techniciens de santé des districts, bureaucrates de la Direction des Etablissements de Santé et lobbies syndicaux, ne fait en réalité qu’ouvrir une grande période d’incertitude.
MAMADOU THIAM
D’une part, les responsables des districts et régions médicales concernés, qui estiment, que le décret présidentiel n°2010-774 du 15 juin 2010 risque de désarticuler le district sanitaire et de remettre en cause les acquis engrangés dans le cadre de la mise en œuvre des programmes préventifs et promotionnels du Ministère de la Santé. A la place d’Etablissement Public de Santé de niveau 1, à vocation essentiellement curative, ils auraient préféré qu’on parlât d’hôpital de district. Et ce d’autant plus qu’ils se plaignent d’une tendance à l’éviction des cadres médicaux et assimilés des directions hospitalières et futures directions sanitaires régionales.
De l’autre, les tenants de la médecine hospitalière et curative regroupés autour de la Direction des Etablissements de Santé, qui, il faut bien le dire, viennent d’engranger une victoire. Ce triomphe était perceptible, à la lecture du communiqué du Conseil des Ministres du 17 février 2011, durant lequel, l’ancien directeur des Etablissements de Santé, lui-même ancien médecin-chef de district et conscient des enjeux avait été limogé et remplacé par un administrateur hospitalier pur jus.
Pour les bureaucrates de la Direction des Etablissements de Santé, pour la plupart des administrateurs de santé, il s’est agi dés le départ, de se positionner pour occuper des postes miraculeusement libérés par l’érection des centres de santé de référence d’une dizaine de districts en EPS de niveau 1 et pour lesquels, ils pouvaient légitimement penser avoir le meilleur profil.
Ces fonctionnaires de la DES vont bénéficier de l’appui non négligeable de lobbies syndicaux, qui voyaient dans cette nouvelle réforme, au moins deux avantages :
- permettre à leurs militants, titulaires de diplômes de gestion hospitalière de devenir directeurs de ces nouveaux EPS et
- faire bénéficier à leurs militants, agents de santé communautaires, de l’opportunité d’être recrutés et de bénéficier de salaires plus conséquents.
La longueur du délai d’application du décret publié depuis juin 2010 est révélatrice des difficultés rencontrées par le cabinet du Ministre de la Santé pour mettre en œuvre cette réforme. Un comité de pilotage de l’implantation des EPS de niveau 1 avait pourtant été mis en place, dés le mois de juillet 2010. Il sera lui-même subdivisé en plusieurs commissions, dont les conclusions ne sont d’ailleurs pas déposées jusqu’à ce jour. C’est ce qui fait que le décret de nomination des directeurs qui devait venir clore près de huit mois de tiraillements entre techniciens de santé des districts, bureaucrates de la Direction des Etablissements de Santé et lobbies syndicaux, ne fait en réalité qu’ouvrir une grande période d’incertitude.
MAMADOU THIAM