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HOTE DES AMBASSADEURS DE L’UNION EUROPENNE A DAKAR: « Benno Siggil Sénégal » dénonce le fichier électoral

La coalition de l’opposition « Benno Siggil Sénégal » hôte hier, jeudi 19 février des ambassadeurs de l’Union européenne accrédités à Dakar a, vigoureusement dénoncé, apprend-on de sources proches de la rencontre, la non-fiabilité du fichier électoral récemment audité par ses experts, tout comme elle s’est plainte du dessein, selon elle, du pouvoir en place de fausser le jeu électoral aux locales du 22 mars prochain.


Rédigé par leral.net le Vendredi 20 Février 2009 à 09:31 | | 0 commentaire(s)|

HOTE DES AMBASSADEURS DE L’UNION EUROPENNE A DAKAR: « Benno Siggil Sénégal » dénonce le fichier électoral
Les « camarades » au sein de la coalition« Benno Siggil Sénégal » de Ousmane Tanor Dieng du Parti socialiste (Ps) étaient hier, les hôtes des ambassadeurs de l’Union Européenne accrédités à Dakar à la résidence de l’ambassade de Suède à la place du Tchèque dont le pays préside pourtant aux destinées de l’Ue . Une rencontre coutumière qui entre en droite ligne des « concertations » périodiques et traditionnelles entre les représentants des pays amis du Sénégal d’Europe et la classe politique nationale (majorité et opposition à tour de rôle), la société civile et les autorités.

Niasse, Bathily, Tanor et « camarades » ont ainsi échangé avec les plénipotentiaires européens partenaires privilégiés quelques bonnes heures. La question électorale avec les élections locales prévues le 22 mars prochain a été, selon des sources proches de la rencontre, au cœur des discussions.

Les « invités » de leurs Excellences ont allégrement et prolixement répondu aux questions ayant trait au processus électoral. Selon les mêmes sources, ils ont vigoureusement dénoncé à ce propos, la non-fiabilité du fichier électoral ainsi que les mic-macs qui se font jour, selon eux, dans le processus électoral et qui n’augurent nullement d’élections libres, transparentes et démocratiques. « Benno Siggil Sénégal » et toute l’opposition en général qui semblent ainsi, à l’approche des consultations retrouver sa hargne revendicative, n’a pas manqué de fustiger devant ses hôtes le dessein qu’elle prête l’Administration, notamment le ministère de l’Intérieur de fausser le jeu électoral.

L’audit du fichier électoral a révélé, selon elle, plusieurs manquements qui sont de nature à biaiser les consultations populaires. L’opposition trouve en effet que le fichier électoral n’est pas fiable. Or, sans fichier électoral fiable, il y a peu de chance d’avoir des élections crédibles, a-t-elle signifié à ses hôtes. Elle a bien volontiers souligné que la majorité est empêtrée dans des querelles intestines jamais égalées dans le pays. A cela s’ajoute la confusion et les recours nés du dépôt des listes électorales : listes forcloses par-ci, administration accusée d’être au service de la coalition au pouvoir par là, Cour d’Appel déboutant « l’indéniable » par ci...

N’empêche, les leaders de Benno Siggil Sénégal n’en pensent pas moins que ces « Locales » seront pour eux, l’occasion, de démontrer l’impopularité du régime de Wade. C’est pourquoi, assurent les mêmes sources, ils ont réaffirmé aux plénipotentiaires européens, leur détermination à se battre pour que le scrutin se tienne le 22 mars.

Un sentiment si fortement martelé que plusieurs ambassadeurs ont eu hier l’impression que l’opposition était plus préoccupée des questions électorales que de la passe difficile actuelle qui risque de s’empirer avant peu. Que nenni, rétorquent certains dirigeants interpellés. « Ils nous ont interrogé sur les questions électorales, certainement en tant que bailleurs de fonds, nous y avons répondu. Vers la fin de la rencontre, ils ont abordé les questions économiques et sociales. À ce moment également, nous leur avons fait part de nos inquiétudes ainsi que de nos commentaires sur la gouvernance libérale complètement larguée, incapable d’apporter solution, tout comme on s’est interrogée sur ce qui passe comme une certaine complaisance à l’égard du pouvoir de leur part ».

Soit, mais, hormis la grogne généralisée certes dans le pays à cause d’une situation économique et sociale de plus en plus tendue et sans grande perspective d’inversion positive, rien ne garantit à l’opposition les conditions d’une victoire sur la machine électorale libérale qui a montré son efficacité en février 2007 dernier en « élisant dès le premier tour », Me Wade.

Qu’à cela ne tienne. Le chef de l’Etat, selon l’ancien président de l’ex-Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales, Mbaye Jacques Diop qui s’exprimait sur les ondes de nos confrères de la Radio Futur médias (Rfm), a récemment notifié aux membres du Comité directeur de son parti, le Parti démocratique sénégalais (Pds), « qu’il comptait après les élections locales du 22 mars, s’asseoir avec l’opposition » pour dialoguer avec elle. La crise économique dont le plus difficile est à venir et à prévoir réussira-t-elle, à renouer un dialogue qui se cherche depuis huit ans maintenant ?



par Madior FALL

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