Mais voilà un homme sans qui peut-être, l’alternance ne serait jamais intervenue. Pendant cinq ans, Harouna Dia avait pratiquement été interdit du territoire sénégalais, pour son soutien avoué à un homme qui été brimé, du simple fait de son refus de cautionner un projet de dévolution monarchique du pouvoir. Harouna Dia, qui avait les relations les plus cordiales avec l’ancien régime, s’était signalé par les projets agricoles qu’il avait initiés dans son village natal, au Fouta. Il a permis à des milliers de paysans de vivre l’agriculture, lui-même Harouna étant un des meilleurs ingénieurs hydrauliciens d’Afrique, quand dans son propre pays, la presse le présente comme «un vendeur de Keccah». Harouna Dia donc, avait tenté de jouer les médiations entre les Wade et leur victime expiatoire, qu’ils voulaient déloger de l’Assemblée nationale et le chasser de son logement de fonction le même jour pour l’humilier. «Dites à Macky de renoncer à l’Assemblée, à toutes ses prétentions, puisque s’il ne le fait pas, nous allons l’expulser de son logement. Il n’a pas où aller et il va se retrouver à la rue». Quand Harouna appelle son ami pour lui livrer le contenu du message, Macky Sall, digne, se montre catégorique. «Harouna, ce n’est même pas la peine de venir ici et de te mêler de cette question, pour ta propre sécurité. Je ne céderai jamais, pour des raisons de principe. Ce pays ne peur appartient pas. Qu’ils engagent leur procédure, qu’ils me mettent dehors. Je suis prêt à prendre une balle dans la rue, mais ils ne me feront pas peur. Dieu est grand et il est mon seul protecteur». C’est ce discours qui a rapproché Harouna Dia et Macky Sall. Evidemment, le président de l’Assemblée nationale est débarqué sur la base d’une violation de la Constitution et du vote d’une loi inique aujourd’hui encore décriée, puisqu’elle est devenue rétroactive sur le coup, rétroactivité que Wade avait refusé de s’appliquer du reste, concernant ses mandats. Quand donc Macky Sall est expulsé, c’est Harouna Dia qui assume la charge de son loyer, pour une mensualité de 5 millions de francs, jusqu’à la construction d’une maison pour Macky Sall, à laquelle il a contribué, en même temps que certains amis, sensibles au sort injuste qui a été réservé à leur ami. C’est Harouna Dia qui a mis sa carte de crédit à la disposition de Macky Sall et qui lui a permis de réaliser ses tournées. Et cette mise au point sert à mettre un terme à un débat sur une fortune supposée de l’ancien Premier ministre, puisque cet argent a aussi servi à l’achat de véhicules mis au nom du candidat de l’Apr à la présidentielle. Si Harouna Dia était pauvre, nous aurions compris les soupçons qu’il suscite chez d’autres encore. Mais il a la tête bien faite et les poches pleines. Son frère aujourd’hui jeté en pâture, est lui aussi ingénieur électronicien. Il s’est battu pour l’Apr dans la Diaspora, en mettant entre parenthèse sa carrière professionnelle. Des hommes qui ont été milliardaires avant l’avènement de Macky Sall au pouvoir, qui auraient pu collaborer avec Wade, qui ne l’ont pas fait, doivent-ils être jetés en pâture ?
Non, assurément. Ils méritent de nous tous l’admiration et l’attention qui doit les accompagner pour qu’ils deviennent les exemples qui manquent tant à notre mémoire collective. Malheureusement, ce qui arrive à ce pays, c’est que nous laissons des personnes mal intentionnées salir la réputation de personnes qui devraient être portées en triomphe pour leur épopée héroïque. Harouna Dia devrait mériter les éloges de toute la Nation et surtout notre reconnaissance, pour s’être montré courageux et avoir pris position du côté de la justice, de son peuple tout court, quand il lui était plus facile et même judicieux de se ranger du côté des Wade. Tenter de le décourager, c’est décourager tous ceux qui, demain, seront tentés de porter la cause du peuple, en se disant que les Sénégalais ne sont pas reconnaissants. C’est bien le discours que l’on entend souvent, chez de nombreux compatriotes établis à l’étranger, qui rechignent à participer à ce nivellement par le bas qui nous guette. C’est une partie des sénégalais, il faut dire jamais tous les Sénégalais, car une majorité de ce pays sait admirer la dignité et reconnaître la grandeur de certains de ses fils. Il abhorre l’injustice, même s’il se laisse noyer par les vociférations de certains médisants envieux. C’est le message qu’il faudrait porter à tous ceux qui se sont battus pour leur pays, pour le faire avancer, sans rien attendre, et qui sont attaqués quand ils méritent des encouragements.
LA REDACTION
Non, assurément. Ils méritent de nous tous l’admiration et l’attention qui doit les accompagner pour qu’ils deviennent les exemples qui manquent tant à notre mémoire collective. Malheureusement, ce qui arrive à ce pays, c’est que nous laissons des personnes mal intentionnées salir la réputation de personnes qui devraient être portées en triomphe pour leur épopée héroïque. Harouna Dia devrait mériter les éloges de toute la Nation et surtout notre reconnaissance, pour s’être montré courageux et avoir pris position du côté de la justice, de son peuple tout court, quand il lui était plus facile et même judicieux de se ranger du côté des Wade. Tenter de le décourager, c’est décourager tous ceux qui, demain, seront tentés de porter la cause du peuple, en se disant que les Sénégalais ne sont pas reconnaissants. C’est bien le discours que l’on entend souvent, chez de nombreux compatriotes établis à l’étranger, qui rechignent à participer à ce nivellement par le bas qui nous guette. C’est une partie des sénégalais, il faut dire jamais tous les Sénégalais, car une majorité de ce pays sait admirer la dignité et reconnaître la grandeur de certains de ses fils. Il abhorre l’injustice, même s’il se laisse noyer par les vociférations de certains médisants envieux. C’est le message qu’il faudrait porter à tous ceux qui se sont battus pour leur pays, pour le faire avancer, sans rien attendre, et qui sont attaqués quand ils méritent des encouragements.
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