Le ministre de l’Energie Monsieur Samuel Sarr et le Directeur général de la Senelec, M. Seydina Kane ont dû écourter leur séjour en Chine où ils étaient venus pour les besoins de la commission mixte entre le Sénégal et la Chine. Les discussions engagées entre les responsables de la Senelec et le Fonds monétaire international au sujet de la gestion de la société de distribution de l’électricité sont en passe d’achopper. Ce qui a nécessité qu’ils rappliquent dare-dare sur Dakar. En effet, les institutions de Bretton Woods avec le Fmi en tête, dans le cadre des discussions ouvertes depuis lundi dernier à Dakar, voudraient faire appliquer une hausse immédiate du prix de l’électricité au Sénégal afin de permettre de restaurer l’équilibre des comptes d’exploitation de la société. Seulement, les autorités gouvernementales sénégalaises n’envisagent pas une telle perspective.
Samuel Sarr tient à s’opposer à un tel projet et veut le faire savoir à qui veut l’entendre. Pour le ministre de l’Energie, il faudrait plutôt que le ministère des Finances liquide à la Senelec l’ardoise de quelques 17 milliards que les administrations publiques doivent à la Société nationale d’électricité. Samuel Sarr explique qu’une hausse du prix de l’électricité ne saurait être une panacée pour sortir la Senelec de ses difficultés. D’ailleurs explique-t-il, une hausse provoquerait l’effet contraire, car les populations ne pourront pas s’acquitter de leurs factures et cela augmenterait les branchements clandestins sur le réseau de la Senelec et par conséquent, engendrerait des pertes énormes. Il reste que les tensions sociales observées dans la banlieue de Dakar il y a quelques mois de cela, du fait d’une nouvelle tarification en hausse du prix de l’électricité ont, semble-t-il, constitué une alerte sérieuse pour les autorités gouvernementales.
Le ministre de l’Energie qui se veut inflexible sur cette question, ne se montre pas moins confiant sur les perspectives qui s’offrent à la Senelec. Son séjour à Pékin lui a permis de finaliser la signature d’accords de coopération avec la Chine dans le domaine de l’électricité. Ainsi, des financements pour la mise en service de nouvelles centrales électriques ont été obtenus. Une puissance supplémentaire de 50 mégawatts sera fournie aux capacités de la Senelec grâce à une centrale à gaz qui sera construite dans moins d’un semestre par la Chine. Il s’y ajoute qu’une centrale à charbon sera livrée par les techniciens chinois en juin 2011. De même, insiste Samuel Sarr, la centrale de Gti reviendra dans le circuit dans un délai de quatre mois. Un accord conclu entre le gouvernement et la société américaine permettra la remise en service de la centrale qui, après cinq mois d’exploitation, va entrer dans le patrimoine de la Senelec pour une transaction de l’ordre de 900 mille euros, soit environ 600 millions de Cfa. Par ailleurs, dans le domaine de l’électrification rurale, un accord a été signé avec la société chinoise Tbea pour un montant de 50 millions de dollars qui permettra l’électrification de 700 villages.
Source Le Quotidien