Le peuple veut du sang et des embastillés, il va en avoir pour son argent et sa lecture quotidienne de journaux qui sont devenus accompagnateurs d’accusés vers la potence.
Que de bruits, que de fureur vindicative ! Certes, nous devons demander des comptes à ceux qui ont traité nos institutions par-dessus la jambe et maltraité nos finances publiques au détriment des urgents impératifs de développement. Mais, pourquoi ces valses hésitations et surtout, ce défilé de présumés coupables avant d’avoir été jugés, nous dérangent-ils à ce point ?
Parce que cette mission de recouvrement de nos deniers dilapidés ne peut se faire comme du temps de Jules César qui, du haut de sa tribune, demandait au peuple de dire si oui ou non, tel ou tel gladiateur méritait la mort et abaissant ou levant son pouce, décidait du sort du condamné.
Mon Dieu ! Que de milliards évaporés ! Et tous les « cuisinés » comme les appelle la presse, entament tous la même rengaine : « Ce n’était pas pour nous enrichir que nous avons creusé ces gouffres, c’était sur ordre de notre parrain, pardon, notre patron, le président Wade ». Ah bon ? Amadou Kane Diallo, Ndongo Diao, Salvy sont en taule, et le parrain, court toujours, protégé par sa Haute Cour de Justice qui ne peut le convoquer que pour haute trahison.
Macky Sall a redonné là-dessus les autorisations de sortie du territoire à des personnes qui leur ont benoîtement raconté qu’ils n’avaient ici que quelques bicoques et un ou deux bungalows de vacances. Et deux ou trois costumes décrochés à Colobane qu’il va d’ailleurs falloir rapiécer bientôt.
Baïla Wane, le vari gros lot des turpitudes, a, lui, désigné directement son président de la République comme donneur d’ordres de ses utilisations abusives du chéquier de la Lonase. Ndongo Diao a entraîné dans ses turpitudes deux employés qui n’ont fait qu’obéir à un « faux décret présidentiel » signé de la main du vrai président.
Une horde de gendarmes est chargée de faire une enquête sur les biens de ces anciens pauvres, et cela nous amuse véritablement. C’est mission pas impossible, mais très très difficile !!!
Imaginez que pour le scandale de la société ELF en France, la juge Eva Joly avait à son service 65 magistrats chevronnés, des milliards de budget pour courir le monde à la recherche des paradis fiscaux où l’argent était planqué et il lui a fallu plus de 10 années pour arriver à un maigre résultat, un petit lampiste à se mettre sous la dent, Loïc Le Floch Prigent, qui aura purgé une peine de prison de quelques années. Imaginez nos pandores avec leurs maigres moyens. On le sait bien que c’est peine perdue, alors pourquoi nous amuse-t-on ?
Les suspectés d’enrichissement illicite ont appris par cœur la réponse : C’est le boss qui nous demandait de l’argent en-veux-tu-en-voilà ! Alors que faire ? Revisiter la notion de Haute Trahison ?
Parce que pendant que les petites mains de cette entreprise de prédation aux mécanismes parfaitement rôdés, dorment en prison, Don Corleone-Wade lui, pavane et sème son poison sur le travail de son successeur en kidnappant une presse toujours pas remise de la disparition de son sujet vendeur numéro 1, qui, au lieu de se taire alimente encore les colonnes de quotidiens intoxiqués et qui n’arrivent pas à se sevrer de leur dose de Wade, continuant à lui donner la parole et à chercher à savoir ce qu’il fait, ce qu’il mange et s’il a bien dormi.
La question que cette attitude à la limite de la désinvolture de l’ancien président qui sait qu’il est intouchable du fait d’abord de son âge, du fait ensuite que son incarcération pourrait entraîner de désapprobation de ses ex-pairs et dans la communauté religieuse où il est allé avant de partir demander protection induit, est qu’il faut redéfinir la notion et le contenu de la Haute Trahison.
Détourner autant de milliards sous couvert de ses subalternes, alors que nos hôpitaux manquant de tout et souvent d’énergie et ont souvent été des mouroirs, entre t-il ou pas dans la définition de la Haute Trahison ? Idem pour nos étudiants mal formés, ou notre agriculture dévastée.
Nicolas Sarkozy a son salon rempli de policiers pour avoir, non pas piqué dans la caisse, mais pour avoir peut-être tapé le portefeuille de la plus grosse fortune de France. Vu d’ici, c’est surréaliste !!! Alors, c’est sûr que pour éluder ces vraies questions qui nous pousseraient à nous interroger sur le sort d’un ex-président qui était un véritable chef de gang, selon les dires du gang lui-même, il est plus aisé de favoriser des débats sur l’esthétique d’une photo officielle de notre président et de se demander qui l’a piraté pour aller la vendre sur les trottoirs, à côté des feux rouges, comme on vendrait n’importe quelle photo encadrée de nos guides religieux.
Une photo officielle ne sert qu’à incarner l’institution dans les lieux officiels et publics. On la regarde avec distraction souvent en rentrant dans le bureau d’un fonctionnaire, on s’attarde rarement sur son esthétique, elle finit souvent à faire partie du décor, et ce qu’on lui demande seulement à celui qui est sur la photo, c’est de bien remplir la tâche que le peuple lui a confiée. L’œuvre d’art ce n’est pas sa photo, c’est changer ce Sénégal qui attend tellement de lui. Ce serait même du grand art.
Abdoul Aziz Gaye
Que de bruits, que de fureur vindicative ! Certes, nous devons demander des comptes à ceux qui ont traité nos institutions par-dessus la jambe et maltraité nos finances publiques au détriment des urgents impératifs de développement. Mais, pourquoi ces valses hésitations et surtout, ce défilé de présumés coupables avant d’avoir été jugés, nous dérangent-ils à ce point ?
Parce que cette mission de recouvrement de nos deniers dilapidés ne peut se faire comme du temps de Jules César qui, du haut de sa tribune, demandait au peuple de dire si oui ou non, tel ou tel gladiateur méritait la mort et abaissant ou levant son pouce, décidait du sort du condamné.
Mon Dieu ! Que de milliards évaporés ! Et tous les « cuisinés » comme les appelle la presse, entament tous la même rengaine : « Ce n’était pas pour nous enrichir que nous avons creusé ces gouffres, c’était sur ordre de notre parrain, pardon, notre patron, le président Wade ». Ah bon ? Amadou Kane Diallo, Ndongo Diao, Salvy sont en taule, et le parrain, court toujours, protégé par sa Haute Cour de Justice qui ne peut le convoquer que pour haute trahison.
Macky Sall a redonné là-dessus les autorisations de sortie du territoire à des personnes qui leur ont benoîtement raconté qu’ils n’avaient ici que quelques bicoques et un ou deux bungalows de vacances. Et deux ou trois costumes décrochés à Colobane qu’il va d’ailleurs falloir rapiécer bientôt.
Baïla Wane, le vari gros lot des turpitudes, a, lui, désigné directement son président de la République comme donneur d’ordres de ses utilisations abusives du chéquier de la Lonase. Ndongo Diao a entraîné dans ses turpitudes deux employés qui n’ont fait qu’obéir à un « faux décret présidentiel » signé de la main du vrai président.
Une horde de gendarmes est chargée de faire une enquête sur les biens de ces anciens pauvres, et cela nous amuse véritablement. C’est mission pas impossible, mais très très difficile !!!
Imaginez que pour le scandale de la société ELF en France, la juge Eva Joly avait à son service 65 magistrats chevronnés, des milliards de budget pour courir le monde à la recherche des paradis fiscaux où l’argent était planqué et il lui a fallu plus de 10 années pour arriver à un maigre résultat, un petit lampiste à se mettre sous la dent, Loïc Le Floch Prigent, qui aura purgé une peine de prison de quelques années. Imaginez nos pandores avec leurs maigres moyens. On le sait bien que c’est peine perdue, alors pourquoi nous amuse-t-on ?
Les suspectés d’enrichissement illicite ont appris par cœur la réponse : C’est le boss qui nous demandait de l’argent en-veux-tu-en-voilà ! Alors que faire ? Revisiter la notion de Haute Trahison ?
Parce que pendant que les petites mains de cette entreprise de prédation aux mécanismes parfaitement rôdés, dorment en prison, Don Corleone-Wade lui, pavane et sème son poison sur le travail de son successeur en kidnappant une presse toujours pas remise de la disparition de son sujet vendeur numéro 1, qui, au lieu de se taire alimente encore les colonnes de quotidiens intoxiqués et qui n’arrivent pas à se sevrer de leur dose de Wade, continuant à lui donner la parole et à chercher à savoir ce qu’il fait, ce qu’il mange et s’il a bien dormi.
La question que cette attitude à la limite de la désinvolture de l’ancien président qui sait qu’il est intouchable du fait d’abord de son âge, du fait ensuite que son incarcération pourrait entraîner de désapprobation de ses ex-pairs et dans la communauté religieuse où il est allé avant de partir demander protection induit, est qu’il faut redéfinir la notion et le contenu de la Haute Trahison.
Détourner autant de milliards sous couvert de ses subalternes, alors que nos hôpitaux manquant de tout et souvent d’énergie et ont souvent été des mouroirs, entre t-il ou pas dans la définition de la Haute Trahison ? Idem pour nos étudiants mal formés, ou notre agriculture dévastée.
Nicolas Sarkozy a son salon rempli de policiers pour avoir, non pas piqué dans la caisse, mais pour avoir peut-être tapé le portefeuille de la plus grosse fortune de France. Vu d’ici, c’est surréaliste !!! Alors, c’est sûr que pour éluder ces vraies questions qui nous pousseraient à nous interroger sur le sort d’un ex-président qui était un véritable chef de gang, selon les dires du gang lui-même, il est plus aisé de favoriser des débats sur l’esthétique d’une photo officielle de notre président et de se demander qui l’a piraté pour aller la vendre sur les trottoirs, à côté des feux rouges, comme on vendrait n’importe quelle photo encadrée de nos guides religieux.
Une photo officielle ne sert qu’à incarner l’institution dans les lieux officiels et publics. On la regarde avec distraction souvent en rentrant dans le bureau d’un fonctionnaire, on s’attarde rarement sur son esthétique, elle finit souvent à faire partie du décor, et ce qu’on lui demande seulement à celui qui est sur la photo, c’est de bien remplir la tâche que le peuple lui a confiée. L’œuvre d’art ce n’est pas sa photo, c’est changer ce Sénégal qui attend tellement de lui. Ce serait même du grand art.
Abdoul Aziz Gaye