Le Sénégal et la Belgique règlent leurs comptes devant la Cour internationale de justice (CIJ). Fin février 2008, Bruxelles avait déposé une plainte contre le Sénégal. Au cœur de la brouille : le dossier Hissène Habré.
Perte de patience
Entre 2000 et 2001, plusieurs personnes ont déposé une plainte en Belgique contre de l’ancien président tchadien, en exil au Sénégal depuis sa chute du pouvoir, en 1990. En conséquence, le royaume belge, doté de la loi « de compétence universelle », avait lancé un mandat d’arrêt international contre Hissène Habré en septembre 2005 et demandé son extradition. En vain.
Dans sa requête à la CIJ, il regrette donc que « la justice sénégalaise a estimé ne pas pouvoir donner suite » à son mandat. D’autant que « le Sénégal, où M. Habré vit en exil depuis 1990, n'a pas donné suite à ses demandes répétées de voir l'ancien président tchadien poursuivi en justice au Sénégal, à défaut d'être extradé vers la Belgique, pour des faits qualifiés, notamment, de crimes, de torture et de crimes contre l'humanité ».
L’impatience se fait aussi sentir du côté du Tchad. Interrogé par RFI, le ministre des Droits de l’Homme, Abderamane Djasnabaille, a déclaré : « Nous ne comprenons pas la position du Sénégal, qui ne se décide pas à juger Hissène Habré... Ce n'est pas une bonne image du Sénégal et de l'Afrique. Nous sommes contre l'impunité... et Hissène Habré doit être jugé... Si le Sénégal ne peut pas le faire, nous sommes prêts ».
17 milliards de FCFA pour juger Habré
Au pays de la Teranga, on se défend de traîner des pieds. « La bonne foi du Sénégal n'est pas contestable, la Constitution, le code pénal ont été modifiés dans cette intention de juger Hissène Habré. Tout est en place mais il manque un élément essentiel, le nerf de la guerre...», a indiqué sur les ondes de RFI Me Ahmadou Sall, porte-parole du président Abdoulaye Wade et avocat du Sénégal devant la CIJ, qui siège à La Haye (Pays-Bas).
« Le nerf de la guerre ». Autrement dit, l’argent. Dakar estime à plus de 17 milliards de FCFA la manne nécessaire pour traduire en justice Hissène Habré. Le chef de l’Etat avait d’ailleurs menacé de lever la mise en résidence surveillée du dictateur si les fonds n’arrivaient pas. Une décision qui pourrait permettre à l’ancien président de prendre la poudre d’escampette…
D’où l’appel de la Belgique à la CIJ, qui entendra les arguments des deux parties jusqu’à mercredi. L’Etat belge souhaite que la plus haute instance judiciaire des Nations Unies décide de « mesures conservatoires » pour qu’Hissène Habré ne puisse pas quitter le Sénégal. Aussi, elle espère que la CIJ poussera le Sénégal à le juger ou à l’extrader chez elle.
Perte de patience
Entre 2000 et 2001, plusieurs personnes ont déposé une plainte en Belgique contre de l’ancien président tchadien, en exil au Sénégal depuis sa chute du pouvoir, en 1990. En conséquence, le royaume belge, doté de la loi « de compétence universelle », avait lancé un mandat d’arrêt international contre Hissène Habré en septembre 2005 et demandé son extradition. En vain.
Dans sa requête à la CIJ, il regrette donc que « la justice sénégalaise a estimé ne pas pouvoir donner suite » à son mandat. D’autant que « le Sénégal, où M. Habré vit en exil depuis 1990, n'a pas donné suite à ses demandes répétées de voir l'ancien président tchadien poursuivi en justice au Sénégal, à défaut d'être extradé vers la Belgique, pour des faits qualifiés, notamment, de crimes, de torture et de crimes contre l'humanité ».
L’impatience se fait aussi sentir du côté du Tchad. Interrogé par RFI, le ministre des Droits de l’Homme, Abderamane Djasnabaille, a déclaré : « Nous ne comprenons pas la position du Sénégal, qui ne se décide pas à juger Hissène Habré... Ce n'est pas une bonne image du Sénégal et de l'Afrique. Nous sommes contre l'impunité... et Hissène Habré doit être jugé... Si le Sénégal ne peut pas le faire, nous sommes prêts ».
17 milliards de FCFA pour juger Habré
Au pays de la Teranga, on se défend de traîner des pieds. « La bonne foi du Sénégal n'est pas contestable, la Constitution, le code pénal ont été modifiés dans cette intention de juger Hissène Habré. Tout est en place mais il manque un élément essentiel, le nerf de la guerre...», a indiqué sur les ondes de RFI Me Ahmadou Sall, porte-parole du président Abdoulaye Wade et avocat du Sénégal devant la CIJ, qui siège à La Haye (Pays-Bas).
« Le nerf de la guerre ». Autrement dit, l’argent. Dakar estime à plus de 17 milliards de FCFA la manne nécessaire pour traduire en justice Hissène Habré. Le chef de l’Etat avait d’ailleurs menacé de lever la mise en résidence surveillée du dictateur si les fonds n’arrivaient pas. Une décision qui pourrait permettre à l’ancien président de prendre la poudre d’escampette…
D’où l’appel de la Belgique à la CIJ, qui entendra les arguments des deux parties jusqu’à mercredi. L’Etat belge souhaite que la plus haute instance judiciaire des Nations Unies décide de « mesures conservatoires » pour qu’Hissène Habré ne puisse pas quitter le Sénégal. Aussi, elle espère que la CIJ poussera le Sénégal à le juger ou à l’extrader chez elle.