"Conformément à la Constitution, le gouvernement déterminera et conduira la politique de la nation, le Parlement sera respecté dans ses droits, la justice disposera de toutes les garanties de son indépendance", a poursuivi celui qui succède à Nicolas Sarkozy, souvent qualifié d'"omniprésident" et critiqué pour ses interventions dans les affaires de la justice. "Le pouvoir au sommet de l'Etat sera exercé avec dignité mais simplicité, avec une grande ambition pour notre pays et une scrupuleuse sobriété dans les comportements." "L'Etat sera impartial parce qu'il est la propriété de tous les Français et qu'il n'appartient donc pas à ceux qui en ont reçu pour un temps limité la charge", a encore dit le président.
"LE RASSEMBLEMENT, LE REDRESSEMENT, LE DÉPASSEMENT"
Dans ce premier discours de chef de l'Etat, M. Hollande a aussi tenu à rendre hommage à ses prédécesseurs, disant vouloir "servir une grande cause, le rassemblement, le redressement, le dépassement" avec "l'espoir" en "fil conducteur". "A cet instant, et j'en mesure la solennité, où je suis chargé de présider la destinée de notre pays et de le représenter dans le monde, je salue mes prédécesseurs, tous ceux qui, avant moi, ont eu la responsabilité de conduire la République", a-t-il encore déclaré.
Devant ses invités, le nouveau président a assuré "mesurer aujourd'hui même le poids des contraintes auxquelles notre pays fait face", citant "une dette massive, une croissance faible, un chômage élevé, une compétitivité dégradée, une Europe qui peine à sortir de la crise". "Il n'y a pas de fatalité", a déclaré M. Hollande dans les salons de l'Elysée.
"Je l'affirme ici : il n'y a pas de fatalité dès lors qu'une volonté commune nous anime, qu'une direction claire est fixée, et que nous mobilisons pleinement les forces et les atouts de la France", a ajouté le socialiste. "Ils sont considérables : la productivité de nos travailleurs, l'excellence de nos chercheurs, le dynamisme de nos entrepreneurs, le travail de nos agriculteurs, la qualité de nos services publics, le rayonnement de notre culture et notre langue, sans oublier la vitalité de notre démographie et l'impatience de notre jeunesse", a énuméré le nouveau chef de l'Etat qui doit rencontrer la chancelière Angela Merkel mardi soir à Berlin.