Une nouvelle promesse de cessez-le-feu ou un authentique plan de paix pour l'Est de l'Ukraine? La négociation engagée au Kremlin entre François Hollande, Angela Merkel et Vladimir Poutine, oscillait vendredi soir entre ces deux variantes, la première a minima, la seconde capable de mettre enfin un terme à un conflit qui a fait plus de 5300 morts depuis dix mois. Avant même de débuter les entretiens avec ses homologues allemand et russe, le président de la République, François Hollande, évoquait la possibilité que ce rendez-vous, présenté comme celui de la dernière chance, ne soit en fait qu'un «premier pas» vers une solution pacifique durable.
Le succès tient de la gageure: maintenir sous perfusion un précédent accord de paix, signé à Minsk, le 5 septembre dernier, dont la majorité des douze points n'a jamais été respectée et dont même Paris souligne l'inefficience. Vendredi soir, la promesse du Graal diplomatique résidait dans un «nouveau» texte qui a multiplié dans un délai record les navettes entre capitales, le tout sur fond de rumeurs, de manipulations médiatiques et de luttes secrètes d'influence. Soumis à l'origine par Vladimir Poutine à ses deux homologues occidentaux, ce «plan de paix» a été retravaillé par Paris et Berlin en collaboration avec Washington. Au contact de Kiev, le texte issu de ce premier consensus occidental a été de nouveau modifié en compagnie du président ukrainien Petro Porochenko, avant qu'il ne retourne, in fine à l'expéditeur, dans les mains de l'homme qui détient les clés du conflit: le chef du Kremlin.