De notre correspondant à Bruxelles
L'indéboulonnable Jean-Claude Juncker sera sans doute reconduit pour quelques mois à la tête de l'Eurogroupe, mais ce n'est que le début de l'histoire: la France et l'Allemagne planchent sur l'installation dès l'an prochain d'un «super Mr. Euro» afin de doter la monnaie unique d'un responsable plus politique, plus visible et plus international que l'actuel premier ministre luxembourgeois.
Cette stature renforcée devrait porter le président de l'Eurogroupe à niveau égal du président de la BCE, Mario Draghi, ou à la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, ont indiqué au Figaro des sources françaises et allemandes. Le mandat serait de cinq ans. La fonction deviendrait exclusive, obligeant l'intéresse à renoncer à ses responsabilités nationales.
Signe du renforcement du poste, le nouveau titulaire participerait aux sommets du G20, instance dont Jean-Claude Juncker s'est jusqu'ici trouvé exclu, à son plus grand dépit.
La réflexion, bien avancée à Paris et à Berlin, trouvera dimanche un premier exutoire: Angela Merkel devrait soulever la question avec François Hollande, lors d'un rendez-vous prévu à Reims pour célébrer le cinquantième anniversaire de l'entrevue De Gaulle-Adenauer, précise une source bien placée.
«Ministre des Finances» de la zone euro
Le futur poste suscite déjà des convoitises. Contrairement à une idée reçue, l'Allemagne «n'a pas renoncé à pousser Wolfgang Schäuble», son actuel ministre des finances, reconnaît-on à Paris. La France de son côté s'estime en droit de revendiquer «un siège de responsabilité politique» après son échec, en mai, à la présidence de Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD). Les deux pays, d'accord pour renforcer la stature de «Mr. Euro», pourraient bien s'opposer sur le nom du pressenti…
La discussion entrera dans le vif du sujet après la reconduction de Jean-Claude Juncker jusqu'à la fin de l'année, formalité qui devrait être réglée dès lundi par les dix-sept ministres des finances de l'Eurogroupe. L'idée est de laisser le président du Conseil Herman Van Rompuy, le chef de la Commission José Manuel Barroso, le patron de la BCE et celui de l'Eurogroupe boucler leur rapport sur «une authentique Union économique et monétaire», au sommet européen des 13 et 14 décembre. La mise en place d'une présidence plus musclée à la tête de l'euro viendrait confirmer le tournant.
L'Eurogroupe, cénacle des ministres des Finances, et son président se sont retrouvés propulsés au cœur du dispositif d'urgence avec la crise de l'endettement et les débâcles successives de la Grèce, de l'Irlande, du Portugal, de l'Espagne et de Chypre, tous membres de l'euro. Il joue un rôle aussi décisif dans la surveillance budgétaire et macroéconomique des dix-sept pays de la monnaie commune, aux côtés de la Commission. «Ce qu'il faut maintenant, c'est donner une dimension politique à l'affaire», insiste-t-on du côté français.
Côté allemand, le ministre Schäuble s'est prononcé à plusieurs reprises pour la création, dans la zone euro, d'un véritable portefeuille de ministre des Finances. L'idée coïncide avec l'union politique chère à la chancelière Merkel. Mais elle risque aussi de susciter de sérieuses résistances bureaucratiques à Bruxelles. Côté du conseil, où Herman Van Rompuy pourrait en prendre ombrage. C'est lui qui préside les sommets de la zone euro. Et côté Commission: l'équipe Barroso est déjà dotée d'un responsable de l'euro, en la personne du Finlandais Olli Rehn.
Par Jean-Jacques Mevel
L'indéboulonnable Jean-Claude Juncker sera sans doute reconduit pour quelques mois à la tête de l'Eurogroupe, mais ce n'est que le début de l'histoire: la France et l'Allemagne planchent sur l'installation dès l'an prochain d'un «super Mr. Euro» afin de doter la monnaie unique d'un responsable plus politique, plus visible et plus international que l'actuel premier ministre luxembourgeois.
Cette stature renforcée devrait porter le président de l'Eurogroupe à niveau égal du président de la BCE, Mario Draghi, ou à la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, ont indiqué au Figaro des sources françaises et allemandes. Le mandat serait de cinq ans. La fonction deviendrait exclusive, obligeant l'intéresse à renoncer à ses responsabilités nationales.
Signe du renforcement du poste, le nouveau titulaire participerait aux sommets du G20, instance dont Jean-Claude Juncker s'est jusqu'ici trouvé exclu, à son plus grand dépit.
La réflexion, bien avancée à Paris et à Berlin, trouvera dimanche un premier exutoire: Angela Merkel devrait soulever la question avec François Hollande, lors d'un rendez-vous prévu à Reims pour célébrer le cinquantième anniversaire de l'entrevue De Gaulle-Adenauer, précise une source bien placée.
«Ministre des Finances» de la zone euro
Le futur poste suscite déjà des convoitises. Contrairement à une idée reçue, l'Allemagne «n'a pas renoncé à pousser Wolfgang Schäuble», son actuel ministre des finances, reconnaît-on à Paris. La France de son côté s'estime en droit de revendiquer «un siège de responsabilité politique» après son échec, en mai, à la présidence de Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD). Les deux pays, d'accord pour renforcer la stature de «Mr. Euro», pourraient bien s'opposer sur le nom du pressenti…
La discussion entrera dans le vif du sujet après la reconduction de Jean-Claude Juncker jusqu'à la fin de l'année, formalité qui devrait être réglée dès lundi par les dix-sept ministres des finances de l'Eurogroupe. L'idée est de laisser le président du Conseil Herman Van Rompuy, le chef de la Commission José Manuel Barroso, le patron de la BCE et celui de l'Eurogroupe boucler leur rapport sur «une authentique Union économique et monétaire», au sommet européen des 13 et 14 décembre. La mise en place d'une présidence plus musclée à la tête de l'euro viendrait confirmer le tournant.
L'Eurogroupe, cénacle des ministres des Finances, et son président se sont retrouvés propulsés au cœur du dispositif d'urgence avec la crise de l'endettement et les débâcles successives de la Grèce, de l'Irlande, du Portugal, de l'Espagne et de Chypre, tous membres de l'euro. Il joue un rôle aussi décisif dans la surveillance budgétaire et macroéconomique des dix-sept pays de la monnaie commune, aux côtés de la Commission. «Ce qu'il faut maintenant, c'est donner une dimension politique à l'affaire», insiste-t-on du côté français.
Côté allemand, le ministre Schäuble s'est prononcé à plusieurs reprises pour la création, dans la zone euro, d'un véritable portefeuille de ministre des Finances. L'idée coïncide avec l'union politique chère à la chancelière Merkel. Mais elle risque aussi de susciter de sérieuses résistances bureaucratiques à Bruxelles. Côté du conseil, où Herman Van Rompuy pourrait en prendre ombrage. C'est lui qui préside les sommets de la zone euro. Et côté Commission: l'équipe Barroso est déjà dotée d'un responsable de l'euro, en la personne du Finlandais Olli Rehn.
Par Jean-Jacques Mevel