En ouvrant lundi la première conférence sociale de son quinquennat, François Hollande a fixé des objectifs - réformer le système social français, renforcer la compétitivité et promouvoir l'emploi - et une méthode: la concertation. Puis le président de la République est parti, laissant les partenaires sociaux, associatifs et les représentants du gouvernement entre eux.
«Je ne demande à personne d'abandonner ses convictions, de renoncer à ses revendications. Je fais confiance à des acteurs libres et indépendants pour prendre leur part de la tâche commune», a lancé le chef de l'État en appelant à «un compromis positif». La refonte du «dialogue social de l'après-crise», c'est l'un des grands chantiers du quinquennat de Hollande. «La démarche que je propose est nouvelle, a-t-il assuré. La France, par son histoire, ses traditions, n'a pas développé une culture de la négociation sociale.» François Hollande a donc rappelé son intention d'inscrire dans la Constitution l'obligation du dialogue avant toute loi.
Durée différente
Cette conférence sociale, c'est surtout, dans l'esprit du chef de l'État, une nouvelle façon de montrer qu'il est «l'anti» Nicolas Sarkozy. Son entourage explique qu'on ne peut établir de comparaison entre cette conférence sociale et les sommets «convoqués» à l'Élysée par son prédécesseur. «Sommet, c'est Sarkozy, c'est mnémotechnique», s'amuse dans les couloirs le ministre du Travail, Michel Sapin, en insistant sur la nuance. Pour lui, la différence est dans la durée. Alors que Nicolas Sarkozy organisait la négociation sur une journée, François Hollande s'inscrit dans le temps long: un an pour dresser un premier bilan d'étape.
Pour l'instant, tout le monde semble s'y retrouver. «Nous partageons la démarche de François Hollande sur le dialogue social», admet Laurence Parisot, pourtant loin d'avoir soutenu le socialiste pendant la présidentielle. Il est vrai que la patronne des patrons confie aujourd'hui qu'elle n'était «pas du tout en phase avec le précédent président sur la place des corps intermédiaires». «L'accord est unanime pour reconnaître l'intérêt de la démarche», se félicite la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine. En attendant les premières difficultés, qui inévitablement surviendront. D'autant plus que ces tables rondes se dérouleront dans le contexte de crise aiguë que connaît le pays. Pour l'instant, le pouvoir politique se tient en surplomb. Hollande laisse le premier ministre et son équipe mener les discussions. «L'Élysée est présent dans les négociations mais n'est pas le démiurge, ni l'alpha ou l'oméga», assure un ministre.
C'est ainsi Jean-Marc Ayrault qui conclura les travaux des différentes tables rondes mardi et qui s'efforcera de faire avancer les dossiers. Le gouvernement attend qu'un agenda de travail soit adopté. Or certains sujets traînent depuis des années: comme la pénibilité ou la «flexisécurité», qui, d'avancées ponctuelles en blocages, ont montré les limites du dialogue. À l'époque, Jean-Pierre Raffarin avait trouvé une parade: menacer les partenaires sociaux de légiférer si leurs discussions finissaient dans l'impasse. Hollande n'en est pas encore là.
Par Nicolas Barotte
Par François-Xavier Bourmaud
«Je ne demande à personne d'abandonner ses convictions, de renoncer à ses revendications. Je fais confiance à des acteurs libres et indépendants pour prendre leur part de la tâche commune», a lancé le chef de l'État en appelant à «un compromis positif». La refonte du «dialogue social de l'après-crise», c'est l'un des grands chantiers du quinquennat de Hollande. «La démarche que je propose est nouvelle, a-t-il assuré. La France, par son histoire, ses traditions, n'a pas développé une culture de la négociation sociale.» François Hollande a donc rappelé son intention d'inscrire dans la Constitution l'obligation du dialogue avant toute loi.
Durée différente
Cette conférence sociale, c'est surtout, dans l'esprit du chef de l'État, une nouvelle façon de montrer qu'il est «l'anti» Nicolas Sarkozy. Son entourage explique qu'on ne peut établir de comparaison entre cette conférence sociale et les sommets «convoqués» à l'Élysée par son prédécesseur. «Sommet, c'est Sarkozy, c'est mnémotechnique», s'amuse dans les couloirs le ministre du Travail, Michel Sapin, en insistant sur la nuance. Pour lui, la différence est dans la durée. Alors que Nicolas Sarkozy organisait la négociation sur une journée, François Hollande s'inscrit dans le temps long: un an pour dresser un premier bilan d'étape.
Pour l'instant, tout le monde semble s'y retrouver. «Nous partageons la démarche de François Hollande sur le dialogue social», admet Laurence Parisot, pourtant loin d'avoir soutenu le socialiste pendant la présidentielle. Il est vrai que la patronne des patrons confie aujourd'hui qu'elle n'était «pas du tout en phase avec le précédent président sur la place des corps intermédiaires». «L'accord est unanime pour reconnaître l'intérêt de la démarche», se félicite la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine. En attendant les premières difficultés, qui inévitablement surviendront. D'autant plus que ces tables rondes se dérouleront dans le contexte de crise aiguë que connaît le pays. Pour l'instant, le pouvoir politique se tient en surplomb. Hollande laisse le premier ministre et son équipe mener les discussions. «L'Élysée est présent dans les négociations mais n'est pas le démiurge, ni l'alpha ou l'oméga», assure un ministre.
C'est ainsi Jean-Marc Ayrault qui conclura les travaux des différentes tables rondes mardi et qui s'efforcera de faire avancer les dossiers. Le gouvernement attend qu'un agenda de travail soit adopté. Or certains sujets traînent depuis des années: comme la pénibilité ou la «flexisécurité», qui, d'avancées ponctuelles en blocages, ont montré les limites du dialogue. À l'époque, Jean-Pierre Raffarin avait trouvé une parade: menacer les partenaires sociaux de légiférer si leurs discussions finissaient dans l'impasse. Hollande n'en est pas encore là.
Par Nicolas Barotte
Par François-Xavier Bourmaud