Yékini sera à jamais dans la cour des grands, une légende vivante Niominka à jamais dans le panthéon glorieux de la lutte avec frappe dont il a écrit ses plus belles lettres de noblesse
Techniquement et physiquement, il était le lutteur le plus complet de l’arène. Yékini sera à jamais dans la cour des grands. Une légende vivante Niominka à jamais gravé dans le panthéon glorieux de la lutte avec frappe dont il a écrit ses plus belles lettres de noblesse. Avanat son combat contre Balla gaye 2, Yékini avait déclaré qu’il lui restait peut être deux combats, avant qu’il ne range son nguimb comme les grands champions sénégalais Double Less, Mbaye Guèye, Robert Moustapha Guèye et Cie. Finalement, Yékini, celui qui ne croyait pas à la défaite, a annoncé sa retraite, ce lundi. Yakhya était à la fois une référence physique, technique et éthique de la lutte sénégalaise. Leral.net rend hommage à cette légende vivante du Sénégal.
Une image de marque nickel de lutteur irréprochable
Yakhya Diop à l’état civil est un sérère authentique de la branche des Niominkas qui sont des fins connaisseurs de la mer et de la pêche. Originaire des Îles du Saloum, précisément du village de Bassoul, Yékini a grandi à Joal, avant de conquérir Dakar avec la lutte avec frappe. Aujourd’hui, à 42 ans, il arrête sa carrière et c’est la fin d’une légende vivante qui a supplanté de loin Manga 2, Robert Diouf et Cie.
En bon niominka, Yékini aurait pu être un pêcheur professionnel ou un professeur d’arabe, puisqu’il a fait l’école franco-arabe jusqu’au niveau bac. Mais, par la force des choses, il est devenu lutteur. Sa taille, son gabarit et sa panoplie de techniques le prédisposaient à devenir un grand champion des arènes incontestable des arènes. C’est Feu Malick Lèye, son cousin, qui l’avait baptisé du nom du joueur nigérian des années 1990 Rashid Yekini (décédé). C’est avec ce nom d’emprunt que Yékini est venu à la célébrité, en écrivant une des plus belles pages de l’histoire de la lutte.
Au delà de ses qualités physiques et techniques, Yékini a été une référence comportementale dans ce milieu de la lutte ou l’insolence et la bêtise et la prison étaient une marque de fabrique pour beaucoup de lutteurs anciens agresseurs ou replis de justice. « Un champion doit avoir une image, un comportement irréprochable envers les gens, qu’ils soient supporters ou pas. Je pense que j’ai montré aussi que pour devenir champion et le rester, dans n’importe quel domaine, il faut de l’abnégation et beaucoup de sacrifices, c’est peut-être cela qui est la base de cette popularité », déclarait-il récemment à RFI comme pour annoncer sa retraite prochaine.
Le lutteur le plus complet des arènes sénégalaises
Yékini, c’est la fin d’un mythe, d’un phénomène des arènes sénégalaises qui maitrisait toutes les facettes de la lutte gréco-romaine et celle de la lutte traditionnelle pure, sans oublier certaines prises si chères au catch américain.
Yékini fut comme un baobab indéracinable qui a surplombé les arènes sénégalaises. Il fut longtemps une muraille et une citadelle infranchissable bornées d’un physique impressionnant, d’une technique effarante et d’un mystique ténébreux comme cuirasse. Ce chevalier des temps modernes est devenu un grand champion, sous les ordres du grand technicien, Katy Diop, qui lui a inculqué les rudiments de la lutte pure dans sa dimension technique.
Le journaliste Serigne Mour Diop qui a écrit un livre référence sur la lutte, connaît bien le champion de Bassoul. « Personne ne fait mieux que Yékini. C’est un garçon qui a d’abord étalé ses compétences dans les Mbapats, ensuite dans le haut niveau de la lutte sans frappe avec les championnats d’Afrique, le Sabre d’or du Niger, le tournoi de la CEDEAO. Partout, il a prouvé qu’il était un technicien hors pair. Dans l’arène ce qui lui manquait, c’était la puissance physique et la boxe ; et il s’est bonifié dans ces domaine en côtoyant de grands entraîneurs. Egalement, il est allé travailler sa musculature pour devenir plus puissant. Techniquement, c’est le lutteur le plus complet de l’arène. De plus, son entraîneur est un spécialiste de la lutte gréco-romaine. Amadou Katy Diop, qui a été capitaine et aussi entraîneur adjoint de l’équipe nationale du Sénégal, a fait toute sa carrière en lutte gréco-romaine».
Prouesses techniques : La rotation sur Tyson, le «tekh» sur Bombardier et l’envolée avec Baboye
Au balbutiement de sa carrière en lutte simple, Zale Lô de Fass l’avait terrassé lors du tournoi du Chef de l’Etat. Toutefois, Yekini a été une terreur invincible quand il entré dans la lutte avec frappe. Il n’aura perdu que 2 combats et c’est à l’approche de ses 40 ans.Tour à tour, il a battu tout le monde. Il n’y a que le « rusé » Moustapha Guèye qui lui a tenu tête, en « fuyant » durant tout le combat. Sinon, Yékini a terrassé Bombardier, l’actuel roi des arènes trois fois, dont une fois sur décision médicale.
Yékini était allergique à la défaite et le prouvait, il a battu Tyson par deux fois. La première fois en le corrigeant par des coups de poings, avant de faire une rotation impressionnante et la deuxième fois, avec un Mbot plein de puissance. Baboye, le lion de Pikine est certainement le lutteur qui a eu à ceinturé et troublé le sommeil du roi dans un combat mémorable, mais, la chute que lui a infligée Yakhya Diop, lors du remake, a démontré que Yékini était à des années lumières de Baboye (voir vidéo).
Bassoul regrettera son champion. Quand Yékini signait un combat, ce village devenait une forteresse imprenable où les étrangers étaient persona grata. Yékini demeure une fierté de toute la population sérère. Yekini était le digne successeur de Robert Diouf et de Manga 2. Aujourd’hui, à 42 ans, Yékini, le lutteur sérère a pris la décision de se retirer, comme Abdourahmane Ndiaye Falang l’avait fait. Ses baks sous la chanson de Mayé Ndep ou et sa présence physique et technique vont manquer à l’arène.
Balla Gaye 2 et Lac 2 : deux combats, deux formalités d’adieu
Comme Moustapha Guèye qui a avait mis fins a carrière après deux défaites contre Balla Gaye 2 et Lac Guiers, Yékini a aussi dénoué son nguimb après deux revers consécutifs contre les deux frères de Guédiawaye. Après un record de 19 combats sans défaite, le revers contre Balla Gaye 2, le 22 avril 2012) avait sonné le glas de sa riche carrière.
« Ce n’est pas agréable de perdre surtout pour quelqu’un qui n’a jamais connu le moindre revers. On finit par perdre la notion de la défaite quand on enchaîne les victoires à ce point. Passée la déception, il faut se rendre à l’évidence ; admettre que la défaite fait partie de la vie de tous grands champions. C’est très dur, mais on finit par l’accepter », avait-il accepté philosophiquement.
Le monde s’est effondré le 22 avril dernier sur la tête de Yékini. Pour sa première grande désillusion dans les arènes avec sa première défaite de sa carrière. Balla Gaye 2 bien réussi à déraciner l’imposant «baobab» de Bassoul. Dans ce combat, Balla Gaye 2 aura résolu avec brio l’équation à trois inconnues : le physique, la technique et le mystique, face à Yékini. L’enfant de Malifara avait jeté le déshonneur sur la carrière exemplaire d’un Yékini dont son palmarès n’était «sali» que par match nul contre Moustapha Guèye en 2006, au stade Léopold Sédar Senghor.
C’était écrit que l’hégémonie de Yékini dans les arènes sénégalaises allait prendre fin le 22 avril 2012. Et la défaite contre Lac de Guiers le 24 juillet dernier était juste une formalité d’adieu de l’arène. « J’ai battu mes ainés, j’ai battu des lutteurs de ma génération, et j’avais dit qu’il ne me restait que mes « petits frères » à croiser dans l’arène. C’est un de mes « petits frères » qui m’a battu, c’est normal (ndlr : Lac de Guiers II a 9 ans de moins que Yékini). Cela devait arriver », analyse Yekini.
Et c’est pourquoi « après le combat contre Lac de Guiers 2, j’ai discuté avec mon staff, mes parents, etc. D’ici quelques semaines, je pourrais dire ce qui reste de mon avenir dans l’arène. La lutte, ce n’est pas seulement descendre dans l’arène. On peut rester dans la lutte en ayant un autre rôle ». Et c’est que Yekini a annoncé ce lundi.
Cachets : de 200 000 FCFA à 150 millions FCFA
Toutefois, le seul bémol qu’on retiendra de la carrière de Yékini reste la bataille rangée au Radisson Blue entre les membres de l’écurie Ndakaru et l’école de lutte Balla Gaye. Morceau choisi : le coup de poing asséné par Balla Gaye à Yékini Junior. Ou encore la créature mystérieuse habillée en blanc apparue au stade Demba Diop, lors de son combat d’adieu contre Lac de Guiers 2.
Toutefois, sur le plan économique, Yékini ne se plaint pas, lui qui a commencé avec des cachets de 200 000 FCFA, jusqu’à empocher la bagatelle de 150 millions FCFA. Assurément, Yakhya Diop a été un des moteurs de la révolution technique et économique de la lutte sénégalaise avec frappe. Malgré tout, l’enfant de Bassoul a été un merveilleux champion. Yakhya Diop Jokondial…
Massène DIOP Leral.net
*Merçi CHAMPION
Une image de marque nickel de lutteur irréprochable
Yakhya Diop à l’état civil est un sérère authentique de la branche des Niominkas qui sont des fins connaisseurs de la mer et de la pêche. Originaire des Îles du Saloum, précisément du village de Bassoul, Yékini a grandi à Joal, avant de conquérir Dakar avec la lutte avec frappe. Aujourd’hui, à 42 ans, il arrête sa carrière et c’est la fin d’une légende vivante qui a supplanté de loin Manga 2, Robert Diouf et Cie.
En bon niominka, Yékini aurait pu être un pêcheur professionnel ou un professeur d’arabe, puisqu’il a fait l’école franco-arabe jusqu’au niveau bac. Mais, par la force des choses, il est devenu lutteur. Sa taille, son gabarit et sa panoplie de techniques le prédisposaient à devenir un grand champion des arènes incontestable des arènes. C’est Feu Malick Lèye, son cousin, qui l’avait baptisé du nom du joueur nigérian des années 1990 Rashid Yekini (décédé). C’est avec ce nom d’emprunt que Yékini est venu à la célébrité, en écrivant une des plus belles pages de l’histoire de la lutte.
Au delà de ses qualités physiques et techniques, Yékini a été une référence comportementale dans ce milieu de la lutte ou l’insolence et la bêtise et la prison étaient une marque de fabrique pour beaucoup de lutteurs anciens agresseurs ou replis de justice. « Un champion doit avoir une image, un comportement irréprochable envers les gens, qu’ils soient supporters ou pas. Je pense que j’ai montré aussi que pour devenir champion et le rester, dans n’importe quel domaine, il faut de l’abnégation et beaucoup de sacrifices, c’est peut-être cela qui est la base de cette popularité », déclarait-il récemment à RFI comme pour annoncer sa retraite prochaine.
Le lutteur le plus complet des arènes sénégalaises
Yékini, c’est la fin d’un mythe, d’un phénomène des arènes sénégalaises qui maitrisait toutes les facettes de la lutte gréco-romaine et celle de la lutte traditionnelle pure, sans oublier certaines prises si chères au catch américain.
Yékini fut comme un baobab indéracinable qui a surplombé les arènes sénégalaises. Il fut longtemps une muraille et une citadelle infranchissable bornées d’un physique impressionnant, d’une technique effarante et d’un mystique ténébreux comme cuirasse. Ce chevalier des temps modernes est devenu un grand champion, sous les ordres du grand technicien, Katy Diop, qui lui a inculqué les rudiments de la lutte pure dans sa dimension technique.
Le journaliste Serigne Mour Diop qui a écrit un livre référence sur la lutte, connaît bien le champion de Bassoul. « Personne ne fait mieux que Yékini. C’est un garçon qui a d’abord étalé ses compétences dans les Mbapats, ensuite dans le haut niveau de la lutte sans frappe avec les championnats d’Afrique, le Sabre d’or du Niger, le tournoi de la CEDEAO. Partout, il a prouvé qu’il était un technicien hors pair. Dans l’arène ce qui lui manquait, c’était la puissance physique et la boxe ; et il s’est bonifié dans ces domaine en côtoyant de grands entraîneurs. Egalement, il est allé travailler sa musculature pour devenir plus puissant. Techniquement, c’est le lutteur le plus complet de l’arène. De plus, son entraîneur est un spécialiste de la lutte gréco-romaine. Amadou Katy Diop, qui a été capitaine et aussi entraîneur adjoint de l’équipe nationale du Sénégal, a fait toute sa carrière en lutte gréco-romaine».
Prouesses techniques : La rotation sur Tyson, le «tekh» sur Bombardier et l’envolée avec Baboye
Au balbutiement de sa carrière en lutte simple, Zale Lô de Fass l’avait terrassé lors du tournoi du Chef de l’Etat. Toutefois, Yekini a été une terreur invincible quand il entré dans la lutte avec frappe. Il n’aura perdu que 2 combats et c’est à l’approche de ses 40 ans.Tour à tour, il a battu tout le monde. Il n’y a que le « rusé » Moustapha Guèye qui lui a tenu tête, en « fuyant » durant tout le combat. Sinon, Yékini a terrassé Bombardier, l’actuel roi des arènes trois fois, dont une fois sur décision médicale.
Yékini était allergique à la défaite et le prouvait, il a battu Tyson par deux fois. La première fois en le corrigeant par des coups de poings, avant de faire une rotation impressionnante et la deuxième fois, avec un Mbot plein de puissance. Baboye, le lion de Pikine est certainement le lutteur qui a eu à ceinturé et troublé le sommeil du roi dans un combat mémorable, mais, la chute que lui a infligée Yakhya Diop, lors du remake, a démontré que Yékini était à des années lumières de Baboye (voir vidéo).
Bassoul regrettera son champion. Quand Yékini signait un combat, ce village devenait une forteresse imprenable où les étrangers étaient persona grata. Yékini demeure une fierté de toute la population sérère. Yekini était le digne successeur de Robert Diouf et de Manga 2. Aujourd’hui, à 42 ans, Yékini, le lutteur sérère a pris la décision de se retirer, comme Abdourahmane Ndiaye Falang l’avait fait. Ses baks sous la chanson de Mayé Ndep ou et sa présence physique et technique vont manquer à l’arène.
Balla Gaye 2 et Lac 2 : deux combats, deux formalités d’adieu
Comme Moustapha Guèye qui a avait mis fins a carrière après deux défaites contre Balla Gaye 2 et Lac Guiers, Yékini a aussi dénoué son nguimb après deux revers consécutifs contre les deux frères de Guédiawaye. Après un record de 19 combats sans défaite, le revers contre Balla Gaye 2, le 22 avril 2012) avait sonné le glas de sa riche carrière.
« Ce n’est pas agréable de perdre surtout pour quelqu’un qui n’a jamais connu le moindre revers. On finit par perdre la notion de la défaite quand on enchaîne les victoires à ce point. Passée la déception, il faut se rendre à l’évidence ; admettre que la défaite fait partie de la vie de tous grands champions. C’est très dur, mais on finit par l’accepter », avait-il accepté philosophiquement.
Le monde s’est effondré le 22 avril dernier sur la tête de Yékini. Pour sa première grande désillusion dans les arènes avec sa première défaite de sa carrière. Balla Gaye 2 bien réussi à déraciner l’imposant «baobab» de Bassoul. Dans ce combat, Balla Gaye 2 aura résolu avec brio l’équation à trois inconnues : le physique, la technique et le mystique, face à Yékini. L’enfant de Malifara avait jeté le déshonneur sur la carrière exemplaire d’un Yékini dont son palmarès n’était «sali» que par match nul contre Moustapha Guèye en 2006, au stade Léopold Sédar Senghor.
C’était écrit que l’hégémonie de Yékini dans les arènes sénégalaises allait prendre fin le 22 avril 2012. Et la défaite contre Lac de Guiers le 24 juillet dernier était juste une formalité d’adieu de l’arène. « J’ai battu mes ainés, j’ai battu des lutteurs de ma génération, et j’avais dit qu’il ne me restait que mes « petits frères » à croiser dans l’arène. C’est un de mes « petits frères » qui m’a battu, c’est normal (ndlr : Lac de Guiers II a 9 ans de moins que Yékini). Cela devait arriver », analyse Yekini.
Et c’est pourquoi « après le combat contre Lac de Guiers 2, j’ai discuté avec mon staff, mes parents, etc. D’ici quelques semaines, je pourrais dire ce qui reste de mon avenir dans l’arène. La lutte, ce n’est pas seulement descendre dans l’arène. On peut rester dans la lutte en ayant un autre rôle ». Et c’est que Yekini a annoncé ce lundi.
Cachets : de 200 000 FCFA à 150 millions FCFA
Toutefois, le seul bémol qu’on retiendra de la carrière de Yékini reste la bataille rangée au Radisson Blue entre les membres de l’écurie Ndakaru et l’école de lutte Balla Gaye. Morceau choisi : le coup de poing asséné par Balla Gaye à Yékini Junior. Ou encore la créature mystérieuse habillée en blanc apparue au stade Demba Diop, lors de son combat d’adieu contre Lac de Guiers 2.
Toutefois, sur le plan économique, Yékini ne se plaint pas, lui qui a commencé avec des cachets de 200 000 FCFA, jusqu’à empocher la bagatelle de 150 millions FCFA. Assurément, Yakhya Diop a été un des moteurs de la révolution technique et économique de la lutte sénégalaise avec frappe. Malgré tout, l’enfant de Bassoul a été un merveilleux champion. Yakhya Diop Jokondial…
Massène DIOP Leral.net
*Merçi CHAMPION