J’ai toujours défendu l’idée selon la laquelle nos députés devaient être élus sur la base d’une liste départementale et dans un mode de scrutin proportionnel à un ou deux tours. En termes plus clairs, notre Assemblée Nationale ne doit être que la somme stricte des députés élus au niveau de chacun de nos 45 départements. Ce scrutin proportionnel permettra de faire en sorte que les élus (députés) reflètent le plus équitablement possible la diversité des opinions des électeurs locaux sur ceux qui sollicitent leurs voix. Et puis, c’est en ce moment que la notion de « plus grands restes » aura un sens.
Croyez- vous qu’un seul politicien - qui espère convaincre dans un futur proche pour des responsabilités et des stations politiques plus grandes encore – aura encore le courage de cracher sur les voix de ses concitoyens (la démission) en évoquant des excuses aériennes, superflues et éthérées ?
Dans notre pays, on devient trop facilement député ; il suffit de bien se positionner (première ou deuxième place) sur une liste nationale quelconque et espérer à la fin bénéficier, au-delà de quelques partisans inconditionnels (comme la famille et les amis), des erreurs de vote des analphabètes (confusion sur les couleurs des bulletins) qui balisent le chemin qui mène au graal, à la voie royale du « plus fort reste ». Je vous assure qu’un Decroix, qu’un Djibo (et tous ceux qui sont logés à la même enseigne) ne doivent tirer le moindre signe de satisfaction d’une telle situation. Ils y sont mais les Sénégalais n’ont pas voulu d’eux dans cette nouvelle législature. Ils auraient du le comprendre et en tirer les conséquences idoines mais paraît-il, chez nous le ridicule ne tue point…
Le vote préférentiel (que je préconise ici) présente l'avantage de permettre une représentation plus fidèle à la réalité politique des contrées. Chaque député élu sur la base de la confiance de ceux avec lesquelles il vit au quotidien, aura l’obligation de se battre pour son milieu naturelle dans la pratique et dans les orientations stratégiques de la politique nationale. Il saura qu’il est épié dans ses moindres faits et gestes par ceux qui l’ont mandatés. Je sais aussi qu’on reproche à un tel système de générer une instabilité gouvernementale en donnant à certains petits partis "charnières" un rôle primordial, plus important que leur poids réel dans la constitution d’une majorité parlementaire. Mais, ne parle-t-on pas de « Rupture » dans notre pays ? Ne préconise –t-on pas actuellement la notion de « la Patrie avant la Parti » ? A mon humble avis, cet exclusif découpage par circonscription rend possible un "tri électoral" permettant aux citoyens d’un même département d'éliminer tous les candidats "indésirables". Sûrement, les politiciens ne penseront plus au parachutage et autres guerres de positionnement dans leurs partis respectifs mais plutôt au travail quotidien, à la bonne moralité et à la proximité d’avec leurs concitoyens pour capter leur confiance. Bref, le Wolof n’a-t-il pas déjà tranché la question : « diw baaxna, ndax bokk yaa ko wax ? »
En quoi, un politicien de seconde zone élu député sur la liste nationale (simple jeu avec le quotient électoral national) est-il plus méritant qu’un autre battu dans son Département du fait de la loi de la majorité relative appliquée au Sénégal à l’heure actuelle ? Par exemple, là où Djibo est Député (avec beaucoup moins que le quotient électoral qui avoisinait les trente mille voix) à partir de la liste nationale de son URD plus que moribond, un autre a perdu dans le Département de Dakar ou de Pikine par exemple avec plus de cinquante mille voix. Est-ce là la meilleure façon de faire bien représenter le Peuple dans toute sa diversité d’opinion ?
On me dit aujourd’hui que Der est appelé à remplacer le démissionnaire* Souleymane Ndéné. Et que, s’il lui arrivait de décliner l’offre, ce serait alors le tour de Mamour Cissé (il paraît même que ce n’est plus le cas car Der s’est installé dans ses nouveaux habits depuis Lundi). Toujours est-il que pour ma part, je pense- en ce qui concerne ces deux « valeurs sûres » - que : c’est « bonnet blanc et blanc bonnet ». Tous les deux ont été honnis par le Peuple souverain qui s’était fait entendre par et dans le dernier scrutin législatif. Quelle honte alors de penser à revenir par une si petite porte !
Dans « Extrait d’Ethique, politique et bonheur » de Robert Misrahi, j’ai appris ceci : « sans équivoque, décent, noble et candide, le bonheur de se savoir investi de la confiance du Peuple n'a pas bonne presse chez les intellectuels imbus d’eux-mêmes, vendus ou pourris. Il n'est pas de bonne compagnie. Disons-le tout net : il fait honte parce qu'il interpelle ». Der comme Mamour, ont-ils oublié les horribles moments qu’ils ont fait vivre à la Nation tout au long de la précédente législature ? Ont-ils oublié le cirque qu’ils nous faisaient admirer ; cette minable comédie humaine où comme Honoré De Balzac, les Sénégalais se disaient : « les parvenus sont comme les singes, desquels ils ont l'adresse; on les voit en hauteur, on admire leur agilité pendant l'escalade; mais, arrivés à la cime, on n'aperçoit plus que leurs côtés honteux et hideux » ?
Il est vrai que la honte et l’infamie atteignent leur point de perfection quand la lucidité d'autrui (ici le Peuple souverain) nous découvre en plein dans notre propre avilissement. Comme si elle avait lu Confucius dans ses Entretiens, ma grand-mère m’a dit une fois en pleurant que : « Si le prince (celui qui détient le pouvoir exécutif et/ou législatif) conduit le peuple au moyen des lois abjectes et léonines et puis, le retient dans une unité factice au moyen des châtiments et ou d’appâts psychologiques, le peuple accepte de mal faire ou de se faire mal en vivant laxiste, vil et corrompu ; mais il ne connaît aucune honte. Si le prince dirige le peuple par la Vertu et fait régner l’union des cœurs et des esprits grâce aux authentiques rites institutionnels et à la Vérité, le peuple a honte de mal faire ou de se faire mal et puis, il devient travailleur, vertueux et véridique ».
L’hypocrisie ne paye pas car l’histoire rattrape toujours son homme. Justement, ce qui manquait si tristement aux députés libéraux pendant les douze bonnes dernières années, ce sont la grandeur d’âme, la grandeur tout court, la beauté du geste et du verbe, l’amour de la Patrie, la compassion envers le Peuple – et la liberté de choisir le bien et de bannir le mal. Aujourd’hui que c’est fini le temps des grandes figures politiquement écrasantes (Wade l’infaillible), des grands penseurs zélés (wadistes éternels) et des grands meneurs omnipotents (la seule constante), qui nous ont cultivés un bouillon de monstres, de troubadours, de zombies, de fêtards, de sulfureux, de pillards, de latifundiaires, de larbins et de braconniers comme si nos gènes contenaient violence innée, cruauté chronique, bassesse et hypocrisie maléfiques, fu ñu koy nettalee*, ces honnis comme Al Capone ou comme Ali Baba ?.
Amadou Fall Enseignant à GUINGUINEO
Zemaria64@yahoo.fr/zemazia64@hotmail.fr
Croyez- vous qu’un seul politicien - qui espère convaincre dans un futur proche pour des responsabilités et des stations politiques plus grandes encore – aura encore le courage de cracher sur les voix de ses concitoyens (la démission) en évoquant des excuses aériennes, superflues et éthérées ?
Dans notre pays, on devient trop facilement député ; il suffit de bien se positionner (première ou deuxième place) sur une liste nationale quelconque et espérer à la fin bénéficier, au-delà de quelques partisans inconditionnels (comme la famille et les amis), des erreurs de vote des analphabètes (confusion sur les couleurs des bulletins) qui balisent le chemin qui mène au graal, à la voie royale du « plus fort reste ». Je vous assure qu’un Decroix, qu’un Djibo (et tous ceux qui sont logés à la même enseigne) ne doivent tirer le moindre signe de satisfaction d’une telle situation. Ils y sont mais les Sénégalais n’ont pas voulu d’eux dans cette nouvelle législature. Ils auraient du le comprendre et en tirer les conséquences idoines mais paraît-il, chez nous le ridicule ne tue point…
Le vote préférentiel (que je préconise ici) présente l'avantage de permettre une représentation plus fidèle à la réalité politique des contrées. Chaque député élu sur la base de la confiance de ceux avec lesquelles il vit au quotidien, aura l’obligation de se battre pour son milieu naturelle dans la pratique et dans les orientations stratégiques de la politique nationale. Il saura qu’il est épié dans ses moindres faits et gestes par ceux qui l’ont mandatés. Je sais aussi qu’on reproche à un tel système de générer une instabilité gouvernementale en donnant à certains petits partis "charnières" un rôle primordial, plus important que leur poids réel dans la constitution d’une majorité parlementaire. Mais, ne parle-t-on pas de « Rupture » dans notre pays ? Ne préconise –t-on pas actuellement la notion de « la Patrie avant la Parti » ? A mon humble avis, cet exclusif découpage par circonscription rend possible un "tri électoral" permettant aux citoyens d’un même département d'éliminer tous les candidats "indésirables". Sûrement, les politiciens ne penseront plus au parachutage et autres guerres de positionnement dans leurs partis respectifs mais plutôt au travail quotidien, à la bonne moralité et à la proximité d’avec leurs concitoyens pour capter leur confiance. Bref, le Wolof n’a-t-il pas déjà tranché la question : « diw baaxna, ndax bokk yaa ko wax ? »
En quoi, un politicien de seconde zone élu député sur la liste nationale (simple jeu avec le quotient électoral national) est-il plus méritant qu’un autre battu dans son Département du fait de la loi de la majorité relative appliquée au Sénégal à l’heure actuelle ? Par exemple, là où Djibo est Député (avec beaucoup moins que le quotient électoral qui avoisinait les trente mille voix) à partir de la liste nationale de son URD plus que moribond, un autre a perdu dans le Département de Dakar ou de Pikine par exemple avec plus de cinquante mille voix. Est-ce là la meilleure façon de faire bien représenter le Peuple dans toute sa diversité d’opinion ?
On me dit aujourd’hui que Der est appelé à remplacer le démissionnaire* Souleymane Ndéné. Et que, s’il lui arrivait de décliner l’offre, ce serait alors le tour de Mamour Cissé (il paraît même que ce n’est plus le cas car Der s’est installé dans ses nouveaux habits depuis Lundi). Toujours est-il que pour ma part, je pense- en ce qui concerne ces deux « valeurs sûres » - que : c’est « bonnet blanc et blanc bonnet ». Tous les deux ont été honnis par le Peuple souverain qui s’était fait entendre par et dans le dernier scrutin législatif. Quelle honte alors de penser à revenir par une si petite porte !
Dans « Extrait d’Ethique, politique et bonheur » de Robert Misrahi, j’ai appris ceci : « sans équivoque, décent, noble et candide, le bonheur de se savoir investi de la confiance du Peuple n'a pas bonne presse chez les intellectuels imbus d’eux-mêmes, vendus ou pourris. Il n'est pas de bonne compagnie. Disons-le tout net : il fait honte parce qu'il interpelle ». Der comme Mamour, ont-ils oublié les horribles moments qu’ils ont fait vivre à la Nation tout au long de la précédente législature ? Ont-ils oublié le cirque qu’ils nous faisaient admirer ; cette minable comédie humaine où comme Honoré De Balzac, les Sénégalais se disaient : « les parvenus sont comme les singes, desquels ils ont l'adresse; on les voit en hauteur, on admire leur agilité pendant l'escalade; mais, arrivés à la cime, on n'aperçoit plus que leurs côtés honteux et hideux » ?
Il est vrai que la honte et l’infamie atteignent leur point de perfection quand la lucidité d'autrui (ici le Peuple souverain) nous découvre en plein dans notre propre avilissement. Comme si elle avait lu Confucius dans ses Entretiens, ma grand-mère m’a dit une fois en pleurant que : « Si le prince (celui qui détient le pouvoir exécutif et/ou législatif) conduit le peuple au moyen des lois abjectes et léonines et puis, le retient dans une unité factice au moyen des châtiments et ou d’appâts psychologiques, le peuple accepte de mal faire ou de se faire mal en vivant laxiste, vil et corrompu ; mais il ne connaît aucune honte. Si le prince dirige le peuple par la Vertu et fait régner l’union des cœurs et des esprits grâce aux authentiques rites institutionnels et à la Vérité, le peuple a honte de mal faire ou de se faire mal et puis, il devient travailleur, vertueux et véridique ».
L’hypocrisie ne paye pas car l’histoire rattrape toujours son homme. Justement, ce qui manquait si tristement aux députés libéraux pendant les douze bonnes dernières années, ce sont la grandeur d’âme, la grandeur tout court, la beauté du geste et du verbe, l’amour de la Patrie, la compassion envers le Peuple – et la liberté de choisir le bien et de bannir le mal. Aujourd’hui que c’est fini le temps des grandes figures politiquement écrasantes (Wade l’infaillible), des grands penseurs zélés (wadistes éternels) et des grands meneurs omnipotents (la seule constante), qui nous ont cultivés un bouillon de monstres, de troubadours, de zombies, de fêtards, de sulfureux, de pillards, de latifundiaires, de larbins et de braconniers comme si nos gènes contenaient violence innée, cruauté chronique, bassesse et hypocrisie maléfiques, fu ñu koy nettalee*, ces honnis comme Al Capone ou comme Ali Baba ?.
Amadou Fall Enseignant à GUINGUINEO
Zemaria64@yahoo.fr/zemazia64@hotmail.fr