Nous vous rapportions que Huawei est inculpé pour vol de technologies aux États-Unis, où le groupe chinois va devoir répondre de 13 chefs d’accusation. On apprend désormais que la justice américaine a en sa possession une série de mails échangés en 2012 et 2013, par des employés de Huawei prouvant l’implication du groupe chinois dans le vol de Tappy, un robot de l’opérateur T-Mobile servant à assurer le contrôle qualité des smartphones.
Huawei : des preuves d’espionnage organisé dans une série d'emails
Les messages courent sur des mois et on y comprend comment Huawei a organisé toute une stratégie visant à dérober des informations techniques sur Tappy. Huawei exigeait des preuves quant aux accusations d’espionnage, il est servi. Extraits de ces mails internes, publiés par Engadget :
Septembre 2012 : « Le principal objectif est de mettre la main sur les caractéristiques et fonctionnalités du robot », écrit un cadre de Huawei Chine à son équipe des États-Unis. « T-Mobile ne veut pas partager les détails avec Huawei ou tout autre constructeur. Ils ont refusé de nous fournir les caractéristiques matérielles et logicielles », répond un employé de Huawei basé aux USA.
S’ensuivent plusieurs relances de la filiale chinoise du groupe au cours des mois qui suivent. Elle insiste auprès de la filiale des États-Unis pour récupérer les données par tous les moyens nécessaires, arguant qu’ils ont accès au laboratoire de l’opérateur américain. Les employés sont très réticents, expliquent qu’ils ont signé un accord de confidentialité, on sent qu’ils sont gênés. Mais finissent par céder et en novembre 2012, parviennent à prendre des photos de Tappy et de son interface logicielle, qu’ils envoient aux ingénieurs en Chine.
Décembre 2012 et Janvier 2013 : « Nous travaillons toujours sur le robot et nous avons quelques problèmes. On a besoin de plus d’informations », exigent les ingénieurs chinois, qui listent toute une série de caractéristique dont ils veulent avoir connaissance. « Encore une fois, on ne PEUT PAS poser ces questions à T-Mobile […] Ils sont TRES en colère à ce propos », répond un employé de Huawei USA. Qui propose qu’un ingénieur de Huawei Chine vienne directement observer le mécanisme sur place, pour en tirer lui-même des informations.
Dans les mois qui suivent, Huawei négocie avec T-Mobile l’accès de son centre à des ingénieurs chinois.
Avril 2013 : « Il y a de nombreux buts à mon voyage dans le quartier général de T-Mobile, mais principalement : collecter des détails techniques sur le hardware et le software de Tappy, prendre des photos et vidéos, aller au laboratoire pour obtenir des mesures ».
Mai 2013 : « J’ai eu accès au laboratoire Tappy deux fois ces derniers jours mais à chaque fois, nous avons été découverts par un employé de T-Mobile qui nous a demandé de partir. La première fois j’ai observé le robot, la seconde j’ai pris des photos […] Ils ont été clairs : je ne suis pas autorisé à pénétrer dans le labo ».
Face à ces violations aux règles répétées, l’opérateur américain décide alors de retirer leur accès au QG à tous les employés de Huawei, sauf à un certain A.X. Erreur.
Mai 2013 : « A.X. a pu retirer le bras du robot sans être détecté et j’ai pris les mesures exactes. Mais T-Mobile a vite découvert que le bras manquait et A.X. a été forcé de leur rendre […] Il leur a dit que c’était une erreur. Notre accès au labo a été complètement révoqué et les employés de Huawei USA ne sont plus autorisés au sein du bâtiment. »
Reste à savoir quelle va être la défense de Huawei face à ces révélations. Les preuves sont accablantes et pourraient bien inciter d’autres pays à prendre des sanctions.
Le géant des télécom est notamment menacé d’exclusion du marché de la 5G dans de nombreux pays. Si dans cette affaire, on parle d’espionnage commercial, cela peut faire craindre également un autre niveau d’espionnage dans lequel serait impliqué le gouvernement chinois.
La France soupçonne aussi Huawei d’espionnage et le surveille de près, paraît-il.
Phonandroid
Huawei : des preuves d’espionnage organisé dans une série d'emails
Les messages courent sur des mois et on y comprend comment Huawei a organisé toute une stratégie visant à dérober des informations techniques sur Tappy. Huawei exigeait des preuves quant aux accusations d’espionnage, il est servi. Extraits de ces mails internes, publiés par Engadget :
Septembre 2012 : « Le principal objectif est de mettre la main sur les caractéristiques et fonctionnalités du robot », écrit un cadre de Huawei Chine à son équipe des États-Unis. « T-Mobile ne veut pas partager les détails avec Huawei ou tout autre constructeur. Ils ont refusé de nous fournir les caractéristiques matérielles et logicielles », répond un employé de Huawei basé aux USA.
S’ensuivent plusieurs relances de la filiale chinoise du groupe au cours des mois qui suivent. Elle insiste auprès de la filiale des États-Unis pour récupérer les données par tous les moyens nécessaires, arguant qu’ils ont accès au laboratoire de l’opérateur américain. Les employés sont très réticents, expliquent qu’ils ont signé un accord de confidentialité, on sent qu’ils sont gênés. Mais finissent par céder et en novembre 2012, parviennent à prendre des photos de Tappy et de son interface logicielle, qu’ils envoient aux ingénieurs en Chine.
Décembre 2012 et Janvier 2013 : « Nous travaillons toujours sur le robot et nous avons quelques problèmes. On a besoin de plus d’informations », exigent les ingénieurs chinois, qui listent toute une série de caractéristique dont ils veulent avoir connaissance. « Encore une fois, on ne PEUT PAS poser ces questions à T-Mobile […] Ils sont TRES en colère à ce propos », répond un employé de Huawei USA. Qui propose qu’un ingénieur de Huawei Chine vienne directement observer le mécanisme sur place, pour en tirer lui-même des informations.
Dans les mois qui suivent, Huawei négocie avec T-Mobile l’accès de son centre à des ingénieurs chinois.
Avril 2013 : « Il y a de nombreux buts à mon voyage dans le quartier général de T-Mobile, mais principalement : collecter des détails techniques sur le hardware et le software de Tappy, prendre des photos et vidéos, aller au laboratoire pour obtenir des mesures ».
Mai 2013 : « J’ai eu accès au laboratoire Tappy deux fois ces derniers jours mais à chaque fois, nous avons été découverts par un employé de T-Mobile qui nous a demandé de partir. La première fois j’ai observé le robot, la seconde j’ai pris des photos […] Ils ont été clairs : je ne suis pas autorisé à pénétrer dans le labo ».
Face à ces violations aux règles répétées, l’opérateur américain décide alors de retirer leur accès au QG à tous les employés de Huawei, sauf à un certain A.X. Erreur.
Mai 2013 : « A.X. a pu retirer le bras du robot sans être détecté et j’ai pris les mesures exactes. Mais T-Mobile a vite découvert que le bras manquait et A.X. a été forcé de leur rendre […] Il leur a dit que c’était une erreur. Notre accès au labo a été complètement révoqué et les employés de Huawei USA ne sont plus autorisés au sein du bâtiment. »
Reste à savoir quelle va être la défense de Huawei face à ces révélations. Les preuves sont accablantes et pourraient bien inciter d’autres pays à prendre des sanctions.
Le géant des télécom est notamment menacé d’exclusion du marché de la 5G dans de nombreux pays. Si dans cette affaire, on parle d’espionnage commercial, cela peut faire craindre également un autre niveau d’espionnage dans lequel serait impliqué le gouvernement chinois.
La France soupçonne aussi Huawei d’espionnage et le surveille de près, paraît-il.
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