Les prévenus sont des marins de passage au Sénégal pour une réparation navale. Le 30 juillet dernier, trois d’entre eux ont profité de l’occasion pour visiter la capitale. De retour de leur randonnée, ils prennent un taxi en direction du Port.
Une fois arrivés sur place, ils refusent de payer la course, prétextant que le taximan ne leur a pas conduit à la bonne destination. Le chauffeur les poursuit pour réclamer son argent et interpelle l’un d’eux.
Agacés, les trois marins Chinois s’en prennent violemment au taximan qui se réfugie dans la brigade de gendarmerie du port pour sauver sa peau.
Mais c’était compter sans la détermination des trois acolytes qui ont alerté leurs autres compagnons venus s’attaquer à la brigade pour lyncher le chauffeur.
Des membres de la communauté chinoise établiee au boulevard du Centenaire sont venus "prêter main forte" à leurs compatriotes malgré l’intervention des trois gendarmes qui se trouvaient dans le poste.
Les gendarmes et le chauffeur seront lynchés, le poste saccagé et les biens immobiliers détruits. Ce qui a poussé les victimes à appeler un renfort de la gendarmerie nationale pour maîtriser les Chinois en furie.
Ainsi près d’une centaine de chinois seront arrêtés avant que les innocents ne soient relâchés.
Les huit marins interpellés qui ont comparu à la barre du tribunal des flagrants délits se sont expliqué sur leur refus de payer la course en soutenant unanimement que le chauffeur ne leur a pas conduit à la destination convenue.
De l’avis de l’agent judiciaire de l’Etat, cela ne saurait justifier l’attitude et la violence exercée par les prévenus sur des agents des forces de l’ordre.
Précisant que le préjudice n’a pas été évalué, il a réclamé le franc symbolique non sans soutenir que l’attitude des Chinois pouvait créer un incident diplomatique entre le Sénégal et la Chine.
Le ministère public a pour sa part requis une peine de six mois ferme pour tous les prévenus.
Quant à la défense, elle a sollicité la relaxe pure et simple en indiquant que l’altercation a opposé leurs clients aux vigiles du Port et non aux gendarmes.
A défaut, les avocats des marins Chinois ont sollicité l’application bienveillante de la loi en soutenant que leurs clients ignorent la coutume sénégalaise.
Après délibéré, le tribunal a reconnu coupables tous les prévenus pour toutes les infractions.
Ainsi, les huit (8) marins vont finir leur escale en prison où ils doivent séjourner pour un mois. A leur sortie, ils devront payer chacun 6.000 francs Cfa d’amende ferme.
- Par ZAHRA -