Mais voilà, on a beau être exhibés comme des gens brillants, il arrive que l’on se demande si les autres ne nous trompent pas pour mieux nous b…. Il y a quelque temps, la Lonase (Loterie nationale sénégalaise) avait reçu, je crois, un prix pour l’originalité d’une de ses publicités. N’étant pas un parieur et n’ayant jamais parié que lorsqu’il s’agissait de conquérir le cœur d’une belle demoiselle, je ne me souviens plus de quoi il s’agit. Mais voilà, depuis quelques jours, on vient jusque dans mon salon à travers la télé bien sûr) m’importuner avec une publicité d’un misérabilisme outrageant et d’une nullité affligeante.
Voilà de quoi il s’agit dans ce spot publicitaire ! C’est d’abord un vieux vendeur de charbon de bois qui s’offre le jackpot avec 50 millions de francs Cfa. Plus tard, on le retrouve en costard, cigare à la bouche et entouré de belles filles qui boufferont certainement son fric avant qu’il ne retourne à son charbon de bois. Dans l’autre spot, c’est toujours le même vieil homme qui cherche à s’enrichir, il touche le jackpot et on l’aperçoit encore à une soirée traditionnelle avec une orgie de musique et entouré de belles dames et de griots qui chantent ses louanges pour lui soutirer du fric comme dans le premier spot.
Belle illustration de nos « sénégalaiseries » ou de nos comportements d’une autre époque ! On gagne de l’argent non pas pour l’investir dans des projets porteurs et générateurs de revenus, mais pour faire la fête et sauter de belles femmes ! Des images insipides que l’on offre ainsi à une jeunesse qui ne croit plus aux études, mais qui passe son temps à parier avec l’espoir de devenir millionnaire et sortir de la pauvreté qui continue de gagner du terrain. Et tout se joue à travers nos télévisions locales qui sont devenues de vraies poubelles, des déchets de notre société, comme le disait avec justesse le ministre de la Culture. De la lutte, de la danse, de la musique et du jeu à longueur de journée et de semaine.
Des futilités fortement sponsorisées par des sociétés qui se détournent des émissions éducatives ou qui font appel à l’intellect pour des fadaises. Tout est jeu ! On passe notre temps à parier, à envoyer des textos pour espérer gagner des millions ou des lots en nature. Ce qui constitue une vraie arnaque pour des jeunes qui ne savent pas qu’on se joue d’eux pour enrichir d’autres. Au lieu d’offrir à une jeunesse d’autres rêves, tout est devenu jeu, toujours des jeux et encore des jeux où l’on gagne du fric, des portables et d’autres appareils qui nous enfoncent encore dans l’ignorance. Rien que de l’accessoire !
On aura beau réunir toutes les têtes pensantes de ce pays pour réfléchir sur une réforme de l’enseignement supérieur, nos universités ne formeront pas des cracks tant que la société ne changera pas. Pour crétiniser une jeunesse, le moyen le plus rapide, c’est de lui proposer des jeux, toujours des jeux ! Et sur ce plan-là, nos télévisions locales se livrent une concurrence féroce. Du boulot, beaucoup de boulot à l’heure où même nos intellectuels ont vendu leur âme pour des sinécures politiques. Pauvre pays !
ALASSANE SECK GUEYE
« Le Témoin » N° 1119 –Hebdomadaire Sénégalais (Avril 2013)
Voilà de quoi il s’agit dans ce spot publicitaire ! C’est d’abord un vieux vendeur de charbon de bois qui s’offre le jackpot avec 50 millions de francs Cfa. Plus tard, on le retrouve en costard, cigare à la bouche et entouré de belles filles qui boufferont certainement son fric avant qu’il ne retourne à son charbon de bois. Dans l’autre spot, c’est toujours le même vieil homme qui cherche à s’enrichir, il touche le jackpot et on l’aperçoit encore à une soirée traditionnelle avec une orgie de musique et entouré de belles dames et de griots qui chantent ses louanges pour lui soutirer du fric comme dans le premier spot.
Belle illustration de nos « sénégalaiseries » ou de nos comportements d’une autre époque ! On gagne de l’argent non pas pour l’investir dans des projets porteurs et générateurs de revenus, mais pour faire la fête et sauter de belles femmes ! Des images insipides que l’on offre ainsi à une jeunesse qui ne croit plus aux études, mais qui passe son temps à parier avec l’espoir de devenir millionnaire et sortir de la pauvreté qui continue de gagner du terrain. Et tout se joue à travers nos télévisions locales qui sont devenues de vraies poubelles, des déchets de notre société, comme le disait avec justesse le ministre de la Culture. De la lutte, de la danse, de la musique et du jeu à longueur de journée et de semaine.
Des futilités fortement sponsorisées par des sociétés qui se détournent des émissions éducatives ou qui font appel à l’intellect pour des fadaises. Tout est jeu ! On passe notre temps à parier, à envoyer des textos pour espérer gagner des millions ou des lots en nature. Ce qui constitue une vraie arnaque pour des jeunes qui ne savent pas qu’on se joue d’eux pour enrichir d’autres. Au lieu d’offrir à une jeunesse d’autres rêves, tout est devenu jeu, toujours des jeux et encore des jeux où l’on gagne du fric, des portables et d’autres appareils qui nous enfoncent encore dans l’ignorance. Rien que de l’accessoire !
On aura beau réunir toutes les têtes pensantes de ce pays pour réfléchir sur une réforme de l’enseignement supérieur, nos universités ne formeront pas des cracks tant que la société ne changera pas. Pour crétiniser une jeunesse, le moyen le plus rapide, c’est de lui proposer des jeux, toujours des jeux ! Et sur ce plan-là, nos télévisions locales se livrent une concurrence féroce. Du boulot, beaucoup de boulot à l’heure où même nos intellectuels ont vendu leur âme pour des sinécures politiques. Pauvre pays !
ALASSANE SECK GUEYE
« Le Témoin » N° 1119 –Hebdomadaire Sénégalais (Avril 2013)