Devant un tableau aussi sombre l’acteur politique que je suis et surtout l’enseignant, décide de saisir sa plume pour interpeller mon doyen enseignant émérite, le professeur Iba Der THIAM dont le silence m’inquiète pour lui rafraichir la mémoire si tant est que celle – ci lui est encore rafraichie ?
Les enseignants que nous sommes étant de bons archivistes, j’ai fouillé dans ma paperasserie et j’y ai trouvé quelques propos que je voudrais si vous le permettez Professeur mettre au gout du jour pour vous et pour l’opinion qui vous avait si bien collé le sobriquet de député du peuple.
Je dois avouer avant d’aller plus loin que j’ai le plus grand respect pour votre éminent parcours qui vous a mené du poste de simple instituteur à la prestigieuse station d’universitaire mondialement reconnu et aujourd’hui au perchoir de notre hémicycle.
J’ai suivi de prêt étant élève puis jeune fonctionnaire les batailles épiques que vous avez livrées pour la reconnaissance des valeurs du monde noir, votre passage au ministère de l’éducation avec toutes les initiatives hardies que vous avez eues à prendre en constituent d’autres illustrations.
Alors venons-en aux faits quand Monsieur le professeur a résolument décidé d’en découdre avec le régime socialiste avec la création de son parti politique la CDP / Garap – Gi.
Au cours d’une émission politique « Face à Face », d’alors animée à la RTS, par Mame Less CAMARA, le Président du Groupe parlementaire Socialiste, Abdou Rahim AGNE, qui paradoxalement est aujourd’hui du camp libéral, s’était élevé contre la pratique de la torture au Sénégal. Le chef de la majorité socialiste déclarait : « qu’il convenait de prendre des initiatives au cas où la torture se vérifierait au Sénégal ». Ces propos ont été tenus à la suite des témoignages poignants du député Mody SY, élu en Mai 1993 sur la liste du PDS, mais qui n’a jamais siégé en raison de sa détention dans le cadre de l’affaire Me Babacar SEYE. Prenant au mot le chef de la majorité socialiste à l’Assemblée Nationale, Iba Der THIAM lui adressa une lettre en daté du 20 Juillet 1994, lettre dans laquelle il lui proposa : « La constitution d’une commission d’enquête sur les allégations de torture faites à Mody SY tout en invitant le groupe socialiste à co - parrainer les initiatives qu’il (Iba Der) avait prises pour que la lumière soit définitivement faite sur cette affaire. »
Monsieur Iba Der THIAM avait également rédigé une lettre en date du 22 Mars 1994 faisant état : « de tortures exercées sur quelques 164 membres de la Dahira Moustarchidine Wal Moustarchidaty avec, pour chacun, son identité ainsi que le lieu où il a été torturé mais aussi la nature et la forme des sévices corporels et psychologiques qu’il a subis ».
Décidément très inspiré, le député de la CDP / GARAB GI d’alors exigeait des autorités du pays : « la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la mort de Lamine SAMB provoquée, selon certains, par la torture suite aux événements du 16 Fécrier1994 »
Enfin, le député « Cedepiste »déclarait : « Etre ouvert à toute proposition nouvelle pouvant améliorer, enrichir, voir reformuler ces textes, à la seule condition que les objectifs de qualification de notre démocratie et de défense des droit de l’homme (à savoir faire la lumière sur la torture au Sénégal) ne soient pas altérés. »
Comme si l’histoire se répétait, le régime libéral pulvérise tous les records en matière d’allégations de tortures et d’assassinats devenus très fréquents sous le magistère d’Abdoulaye WADE. On ne compte plus le nombre de personnes supposées mortes de tortures ou d’assassinats froidement perpétrés par les services de sécurité du pouvoir. Depuis la survenue de l’alternance, intervenue le 19 Mars 2000, la série noire des victimes de tortures et d’assassinats ne cesse de s’allonger suite à la mort de Balla GAYE, Dominique LOPY, Moustapha SARR pour ne citer que ces cas parmi tant d’autres. Selon certaines sources, le bilan macabre du régime libéral s’élèverait, en dix ans seulement, à quatorze décès dont le dernier en date est Malick BA flingué, à bout portant, par les pandores du pouvoir à l’occasion des événements de Sangalkam. Aucun de ces dossiers n’a été, jusqu’ici, conclu par une décision de justice rendue en bonne et due forme. Les auteurs de ces crimes crapuleux continuent toujours de courir et, ce, au préjudice des familles des victimes qui attendent toujours que justice soit faite. Pourtant, sur tous ces dossiers brûlants, l’ex député de la CDP, naguère intraitable sur ces questions, à l’époque de l’ordre socialiste, adopte le profil bas et devient subitement aphone sur ces sujets qui continuent encore de défrayer la chronique.
Qu’est – ce qui peut bien expliquer le silence de cimetière du député Iba Der THIAM sur ces cas d’impunité manifeste en matière de tortures et d’assassinats «qui altèrent les objectifs de qualification de notre démocratie et de défense des droits de l’homme (Iba Der THIAM dixit) »
Le député du peuple,en tenue saharienne et sombrero, devenu député de sa majesté, habitué maintenant aux lambris dorés des salons cossus du pouvoir libéral a – t – il troqué l’uniforme du combattant de la liberté contre les espèces sonnantes et trébuchantes distribuées, à tour de bras, par le généreux donateur du régime libéral ?
Ah non je, n’ose pas affirmer une telle chose pour les raisons que j’ai évoquées à l’entame de mon propos.
Mieux encore, à mon avis Professeur, vous rassemblez plusieurs facteurs ( votre âge, votre parcours académique et universitaire , votre patriotisme , votre foi de croyant ..) qui font que vous devez pouvoir vous mettre en face du président et lui dire dans la forme et la courtoisie requises ce que nombre de ses conseillers ont peur de lui faire entendre . L’avez – vous fait surtout avant mais aussi après le 23 juin ? Vous seul pouvez nous éclairer, Professeur.
Mais pour l’enseignant que je suis et qui a failli de peu prendre la carte de votre parti tant votre discours me séduisait, j’avoue que très sincèrement votre mutisme me met mal, très mal à l’aise. Et surement je ne suis pas le seul. Pouvoir quand tu nous tiens !
Bara GAYE
Enseignant – conseiller Municipal à Mbacké
Email : laminebaragaye @gmail.com
Les enseignants que nous sommes étant de bons archivistes, j’ai fouillé dans ma paperasserie et j’y ai trouvé quelques propos que je voudrais si vous le permettez Professeur mettre au gout du jour pour vous et pour l’opinion qui vous avait si bien collé le sobriquet de député du peuple.
Je dois avouer avant d’aller plus loin que j’ai le plus grand respect pour votre éminent parcours qui vous a mené du poste de simple instituteur à la prestigieuse station d’universitaire mondialement reconnu et aujourd’hui au perchoir de notre hémicycle.
J’ai suivi de prêt étant élève puis jeune fonctionnaire les batailles épiques que vous avez livrées pour la reconnaissance des valeurs du monde noir, votre passage au ministère de l’éducation avec toutes les initiatives hardies que vous avez eues à prendre en constituent d’autres illustrations.
Alors venons-en aux faits quand Monsieur le professeur a résolument décidé d’en découdre avec le régime socialiste avec la création de son parti politique la CDP / Garap – Gi.
Au cours d’une émission politique « Face à Face », d’alors animée à la RTS, par Mame Less CAMARA, le Président du Groupe parlementaire Socialiste, Abdou Rahim AGNE, qui paradoxalement est aujourd’hui du camp libéral, s’était élevé contre la pratique de la torture au Sénégal. Le chef de la majorité socialiste déclarait : « qu’il convenait de prendre des initiatives au cas où la torture se vérifierait au Sénégal ». Ces propos ont été tenus à la suite des témoignages poignants du député Mody SY, élu en Mai 1993 sur la liste du PDS, mais qui n’a jamais siégé en raison de sa détention dans le cadre de l’affaire Me Babacar SEYE. Prenant au mot le chef de la majorité socialiste à l’Assemblée Nationale, Iba Der THIAM lui adressa une lettre en daté du 20 Juillet 1994, lettre dans laquelle il lui proposa : « La constitution d’une commission d’enquête sur les allégations de torture faites à Mody SY tout en invitant le groupe socialiste à co - parrainer les initiatives qu’il (Iba Der) avait prises pour que la lumière soit définitivement faite sur cette affaire. »
Monsieur Iba Der THIAM avait également rédigé une lettre en date du 22 Mars 1994 faisant état : « de tortures exercées sur quelques 164 membres de la Dahira Moustarchidine Wal Moustarchidaty avec, pour chacun, son identité ainsi que le lieu où il a été torturé mais aussi la nature et la forme des sévices corporels et psychologiques qu’il a subis ».
Décidément très inspiré, le député de la CDP / GARAB GI d’alors exigeait des autorités du pays : « la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la mort de Lamine SAMB provoquée, selon certains, par la torture suite aux événements du 16 Fécrier1994 »
Enfin, le député « Cedepiste »déclarait : « Etre ouvert à toute proposition nouvelle pouvant améliorer, enrichir, voir reformuler ces textes, à la seule condition que les objectifs de qualification de notre démocratie et de défense des droit de l’homme (à savoir faire la lumière sur la torture au Sénégal) ne soient pas altérés. »
Comme si l’histoire se répétait, le régime libéral pulvérise tous les records en matière d’allégations de tortures et d’assassinats devenus très fréquents sous le magistère d’Abdoulaye WADE. On ne compte plus le nombre de personnes supposées mortes de tortures ou d’assassinats froidement perpétrés par les services de sécurité du pouvoir. Depuis la survenue de l’alternance, intervenue le 19 Mars 2000, la série noire des victimes de tortures et d’assassinats ne cesse de s’allonger suite à la mort de Balla GAYE, Dominique LOPY, Moustapha SARR pour ne citer que ces cas parmi tant d’autres. Selon certaines sources, le bilan macabre du régime libéral s’élèverait, en dix ans seulement, à quatorze décès dont le dernier en date est Malick BA flingué, à bout portant, par les pandores du pouvoir à l’occasion des événements de Sangalkam. Aucun de ces dossiers n’a été, jusqu’ici, conclu par une décision de justice rendue en bonne et due forme. Les auteurs de ces crimes crapuleux continuent toujours de courir et, ce, au préjudice des familles des victimes qui attendent toujours que justice soit faite. Pourtant, sur tous ces dossiers brûlants, l’ex député de la CDP, naguère intraitable sur ces questions, à l’époque de l’ordre socialiste, adopte le profil bas et devient subitement aphone sur ces sujets qui continuent encore de défrayer la chronique.
Qu’est – ce qui peut bien expliquer le silence de cimetière du député Iba Der THIAM sur ces cas d’impunité manifeste en matière de tortures et d’assassinats «qui altèrent les objectifs de qualification de notre démocratie et de défense des droits de l’homme (Iba Der THIAM dixit) »
Le député du peuple,en tenue saharienne et sombrero, devenu député de sa majesté, habitué maintenant aux lambris dorés des salons cossus du pouvoir libéral a – t – il troqué l’uniforme du combattant de la liberté contre les espèces sonnantes et trébuchantes distribuées, à tour de bras, par le généreux donateur du régime libéral ?
Ah non je, n’ose pas affirmer une telle chose pour les raisons que j’ai évoquées à l’entame de mon propos.
Mieux encore, à mon avis Professeur, vous rassemblez plusieurs facteurs ( votre âge, votre parcours académique et universitaire , votre patriotisme , votre foi de croyant ..) qui font que vous devez pouvoir vous mettre en face du président et lui dire dans la forme et la courtoisie requises ce que nombre de ses conseillers ont peur de lui faire entendre . L’avez – vous fait surtout avant mais aussi après le 23 juin ? Vous seul pouvez nous éclairer, Professeur.
Mais pour l’enseignant que je suis et qui a failli de peu prendre la carte de votre parti tant votre discours me séduisait, j’avoue que très sincèrement votre mutisme me met mal, très mal à l’aise. Et surement je ne suis pas le seul. Pouvoir quand tu nous tiens !
Bara GAYE
Enseignant – conseiller Municipal à Mbacké
Email : laminebaragaye @gmail.com