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IBRAHIMA SENE, CHARGE DES QUESTIONS ECONOMIQUES DU PIT:« Pourquoi, les élections locales sont un référendum »

Les remous notés ces derniers temps entre les transporteurs sénégalais et leurs homologues maliens, une situation dont les conséquences peuvent conduire à des déchirements entre les deux peuples, l’implication du président de la République dans la campagne électorale pour les régionales, les municipales et les rurales du 22 mars prochains ainsi que ses dessous, l’inculpation de Omar El Bachir du Soudan par la Cour pénale internationale, autant de sujets qui préoccupent tout démocrate. Le chargé des questions économiques du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), Ibrahima Sène ne veut être en reste. Il s’est prononcé sur ces questions


Rédigé par leral.net le Lundi 9 Mars 2009 à 16:31 | | 0 commentaire(s)|

IBRAHIMA SENE, CHARGE DES QUESTIONS ECONOMIQUES DU PIT:« Pourquoi, les élections locales sont un référendum »
« Ce qui se passe entre le Sénégal et le Mali, notamment entre les transporteurs de ces deux pays est extrêmement grave. Le président Wade est en train de créer un précédent dangereux, c’est à dire la contradiction entre deux peuples. Il a délibérément enfreint les règles de l’Uemoa (Union monétaire économique ouest africaine) en matière de libre concurrence. Les conséquences sont énormes, car il s’agit de deux peuples qui sont partenaires. Selon, les textes de l’Uemoa, les ressortissants des pays membres ont le droit de s’établir librement dans l’espace et ont le droit d’entreprendre les activités économiques de leur choix, dans le respect des règles établies.

« Dans le cadre de la libre concurrence, personne n’aura le droit d’entreprendre quoi que ce soit de contraire à la réglementation. Il a fait que les Sénégalais n’ont pas le droit de transporter en direction du Mali. Pour les transporteurs sénégalais, il n’est pas question de créer un monopole à qui que ce soit. Quand, ils réagissent, ce sont des situations de ce genre qui conduisent à la haine entre les peuples. Pour dire, comment cette situation est perverse, tout le monde se souvient comment Abdoulaye Wade a détruit les hangars maliens à la gare, ôtant aux ressortissants de ce pays, leurs activités économiques.

« Il faut dénoncer avec la dernière énergie cette attitude du président Wade, l’appeler à la raison et rétablir la libre concurrence dans tous les domaines d’activités. Les transporteurs disent qu’après, le Gamou, ils vont encore entrer en mouvement. On n’a pas besoin d’entretenir une haine, un climat de violence. Voilà pourquoi, je dis que Wade est dangereux. Il est apatride. Privilégier des transporteurs non sénégalais, ce n’est ni panafricain, ni conforme aux dispositions de l’Uemoa, ni patriotique ».

Implication de Wade dans la campagne pour les élections locales

« Wade a compris que Bennoo siggil Senegaal a dans son analyse, perçu que ces élections constituent un référendum entre ceux qui sont pour ou contre la continuation de sa politique de ruine du pays et son projet de dévolution du pouvoir à son fils. L’implication de Wade montre que c’est çà, l’enjeu. Ces élections locales n’ont pas un même caractère que les précédentes. Wade en est tellement conscient qu’il l’a avoué publiquement à Kolda . En appelant les Sénégalais à voter pour les listes de sa coalition pour lui permettre de continuer les projets qu’il entreprend et transmettre le pouvoir à une génération de constructeurs. Pour lui, ce qui le préoccupe c’est de gagner. Les programmes de développement des collectivités locales que chaque coalition développe est le cadet de ses soucis.

« L’analyse qu’avait faite le Front siggil Senegaal est totalement en phase au vu de l’engagement politique de Wade et le discours qu’il a tenu à Kolda. Donc, il est temps de reformuler le contenu politique des élections locales en terme référendaire clair : Êtes-vous pour ou contre la continuation de la politique de Wade pour lui permettre de mettre en œuvre son projet de se faire succéder par son fils ? C’est la seule question qui est posée aux Sénégalais par Wade lui-même, et à laquelle, il faut se mobiliser pour apporter une réponse négative la plus massive possible.

« Avec l’implication de Wade, personne ne peut plus reprocher à Bennoo siggil Senegaal de faire de ces élections, un référendum pour le maintien ou le départ de Wade. Tous les Sénégalais victimes de sa politique et soucieux de préserver la fraternité entre le Sénégal et les autres pays de l’Uemoa doivent se mobiliser pour lui infliger, à lui et à sa coalition, une défaite électorale historique ».

Inculpation de Omar El Bachir par la Cpi

Il est étonnant d’entendre des Sénégalais enfourcher la même trompette que Wade et vitupérer contre la Cpi (Cour pénale internationale) et s’offusquer de l’inculpation du président du Soudan de crimes contre l’humanité au Darfour. En effet, même s’il y avait un tribunal spécial pour l’Afrique contre les présidents qui bafouent les lois, tous les Africains démocrates, épris de paix et de justice devraient applaudir. Car, aucun président non coupable de crimes de sang envers son peuple, n’aurait rien à craindre de ce tribunal. Et, ce tribunal serait une épée de Damoclès contre tous ceux qui seraient tentés de massacrer leurs peuples pour rester au pouvoir.

« Donc, les critiques de Wade contre la Cpi ne reflètent que ses craintes de se voir un jour répondre des crimes contre son peuple qu’il pourrait commettre pour se maintenir au pouvoir. Il est donc dommage que des intellectuels sénégalais s’emploient, après la sortie de Wade contre la Cpi, à accuser ce tribunal de dérives anti-africaines. La situation du Sénégal est tellement menaçante pour Wade, dans son seul espoir de se maintenir par la violence sur on peuple. C’est un recours ultime et gêné par l’action entreprise par la Cpi contre Omar El Bachir, le président du Soudan.

« La Cpi a montré en Yougoslavie qu’elle ne s’inscrit pas seulement contre les présidents en exercice, mais les officiers supérieurs qui ont servi de bras armés contre leur peuple pour maintenir au pouvoir des régimes. Donc, les officiers sénégalais sont avertis afin qu’ils pèsent le risque qu’ils encourent en exécutant aveuglément la volonté répressive de Wade pour se maintenir au pouvoir. El Bachir doit rendre compte de ses actes pour que tout chef d’État africain se le tient pour dit.

« Les démocrates sénégalais doivent se mobiliser pour qu’il en soit ainsi, pour le respect et la mémoire de Sémou Pathé Guèye qui s’est toujours illustré contre l’arbitraire, la violence contre les peuples, le despotisme où il se trouve ».

source nettali

Pape Alé Niang