Me revient en mémoire un fait.
Nous sommes le 27 janvier 2009, au commissariat central de Dakar. Sur la base des accusations loufoques de Cheikh Tidiane Sy, l’alors ministre de l’Intérieur, le Président Sall et moi sommes interrogés au commissariat central où nous avions rejoint Abdoulaye Sall interpelé deux jours avant. Un moment, j’aperçois l’adjudant Boubou Sy empruntant le couloir de la Sûreté Urbaine : il était venu déposer le passeport de Macky Sall que réclamait le commissaire en charge de l’enquête. Un gendarme à la police ! me suis-je dit….La scène n’avait pas manqué de frapper mon esprit. Elle ne sera pourtant pas la seule du genre.
Au second tour de la campagne électorale de la Présidentielle de 2012, le candidat Sall avait demandé la protection des forces publiques suite à de multiples attaques dont notre cortège avait fait l’objet. Deux équipes lui furent affectées : une du Gign et une de la Bip (Brigade d’Intervention de la Police). La première était commandée par Boubou Sy, sur demande de Macky Sall, et la seconde était pilotée par le Lieutenant Diémé.
Me reviennent en souvenir ces scènes où des policiers et des gendarmes, protégeant un opposant, contenaient et repoussaient les assauts des bandits à la solde du pouvoir d’alors aux abois. Ainsi en a-t-il été à Saint-Louis, à Kébémer, ou encore à Gossas. Je revois encore Boubou Sy, accroché à la portière de la voiture du candidat Sall, au milieu des Youssou Mbaye, Aam, Charles, Lt Diémé et de tous ces combattants qui ont frayé le chemin de la victoire lors de cette campagne qui ne fut pas de repos. Fidèle au poste, courageux, solide et respectueux, Boubou n’était jamais pris à défaut.
Je les revois encore, lui et ses compagnons, faisant barrage de leurs corps pour stopper les tentatives d’incursions des gardes de Youssou Ndour qui jouaient du muscle et de décharges électriques pour les intimider, en rase campagne de Thiès…
Soldat accompli, compagnon fiable et agréable, tel était Boubou Sy. L’homme était affable et rigoureux, très éloigné de l’image d’Epinal du garde du corps ombrageux et roulant des mécaniques.
J’ai eu l’avantage de le voir à l’œuvre bien avant l’année 2006 où je l’ai retrouvé auprès de Macky sall qui m’avait appelé à ses côtés à la Primature. Reporter à Wal Fadjri, il m’a été donné de suivre les péripéties de l’arrestation de la célèbre bande à Ino et Alex. Boubou Sy faisait partie des agents du Gign qui s’étaient brillamment illustrés à cette occasion. Après une immersion dans leur activité, j’avais fini par adopter le code d’appellation entre eux qu’ils avaient choisi pour cette opération. « Albert » ! Boubou Sy et moi ne nous appelions que par ce patronyme.
Je rends ici hommage à ses qualités humaines que j’ai vérifiées et son professionnalisme qu’il m’a été donné de constater en maints endroits et diverses occasions. A la Primature puis à l’Assemblée nationale, en pleine campagne électorale comme au pouvoir, Boubou Sy se faisait remarquer par sa discrétion et son professionnalisme. A l’Assemblée nationale, il faisait figure de chef des gardes du corps doublé d’aide de camp. Il s’acquittait de ces deux tâches sans préjudice, sourire aux lèvres. Ce qui frappait en effet chez ce sportif accompli, c’est sa bonhomie, dans une tâche où les préposés ont l’habitude d’arborer des mines patibulaires. Tombé au champ d’honneur de l’accomplissement de ses devoirs de citoyen, de père de famille, de soldat et d’homme foi, Boubou Sy aura mérité de la Nation. Puisse Allah le rétribuer de la récompense des justes.
Repose en paix, Albert…
Abou Abel THIAM
Nous sommes le 27 janvier 2009, au commissariat central de Dakar. Sur la base des accusations loufoques de Cheikh Tidiane Sy, l’alors ministre de l’Intérieur, le Président Sall et moi sommes interrogés au commissariat central où nous avions rejoint Abdoulaye Sall interpelé deux jours avant. Un moment, j’aperçois l’adjudant Boubou Sy empruntant le couloir de la Sûreté Urbaine : il était venu déposer le passeport de Macky Sall que réclamait le commissaire en charge de l’enquête. Un gendarme à la police ! me suis-je dit….La scène n’avait pas manqué de frapper mon esprit. Elle ne sera pourtant pas la seule du genre.
Au second tour de la campagne électorale de la Présidentielle de 2012, le candidat Sall avait demandé la protection des forces publiques suite à de multiples attaques dont notre cortège avait fait l’objet. Deux équipes lui furent affectées : une du Gign et une de la Bip (Brigade d’Intervention de la Police). La première était commandée par Boubou Sy, sur demande de Macky Sall, et la seconde était pilotée par le Lieutenant Diémé.
Me reviennent en souvenir ces scènes où des policiers et des gendarmes, protégeant un opposant, contenaient et repoussaient les assauts des bandits à la solde du pouvoir d’alors aux abois. Ainsi en a-t-il été à Saint-Louis, à Kébémer, ou encore à Gossas. Je revois encore Boubou Sy, accroché à la portière de la voiture du candidat Sall, au milieu des Youssou Mbaye, Aam, Charles, Lt Diémé et de tous ces combattants qui ont frayé le chemin de la victoire lors de cette campagne qui ne fut pas de repos. Fidèle au poste, courageux, solide et respectueux, Boubou n’était jamais pris à défaut.
Je les revois encore, lui et ses compagnons, faisant barrage de leurs corps pour stopper les tentatives d’incursions des gardes de Youssou Ndour qui jouaient du muscle et de décharges électriques pour les intimider, en rase campagne de Thiès…
Soldat accompli, compagnon fiable et agréable, tel était Boubou Sy. L’homme était affable et rigoureux, très éloigné de l’image d’Epinal du garde du corps ombrageux et roulant des mécaniques.
J’ai eu l’avantage de le voir à l’œuvre bien avant l’année 2006 où je l’ai retrouvé auprès de Macky sall qui m’avait appelé à ses côtés à la Primature. Reporter à Wal Fadjri, il m’a été donné de suivre les péripéties de l’arrestation de la célèbre bande à Ino et Alex. Boubou Sy faisait partie des agents du Gign qui s’étaient brillamment illustrés à cette occasion. Après une immersion dans leur activité, j’avais fini par adopter le code d’appellation entre eux qu’ils avaient choisi pour cette opération. « Albert » ! Boubou Sy et moi ne nous appelions que par ce patronyme.
Je rends ici hommage à ses qualités humaines que j’ai vérifiées et son professionnalisme qu’il m’a été donné de constater en maints endroits et diverses occasions. A la Primature puis à l’Assemblée nationale, en pleine campagne électorale comme au pouvoir, Boubou Sy se faisait remarquer par sa discrétion et son professionnalisme. A l’Assemblée nationale, il faisait figure de chef des gardes du corps doublé d’aide de camp. Il s’acquittait de ces deux tâches sans préjudice, sourire aux lèvres. Ce qui frappait en effet chez ce sportif accompli, c’est sa bonhomie, dans une tâche où les préposés ont l’habitude d’arborer des mines patibulaires. Tombé au champ d’honneur de l’accomplissement de ses devoirs de citoyen, de père de famille, de soldat et d’homme foi, Boubou Sy aura mérité de la Nation. Puisse Allah le rétribuer de la récompense des justes.
Repose en paix, Albert…
Abou Abel THIAM