L’opposant Wade enfourchait régulièrement sa trompette pour dénoncer l’utilisation abusive des moyens de l’Etat en période préélectorale et lors de la campagne électorale. Les Sénégalais ont en mémoire les surnoms qu’il avait collé à au couple Diouf : M. Forage et Mme Moulin. Les dispositions du Code Electoral sénégalais interdisent l’utilisation des moyens de l’Etat pour faire campagne. Des dispositions dont l’actuel président de la République fait fi pour pouvoir se maintenir au pouvoir.
Dans le camp de la majorité présidentielle, l’heure est aux meetings-inaugurations. Par monts et par vaux, le président de la République déroule une feuille de route qui lui permet de tâter le pouls du peuple. Et Abdoulaye Wade est dans une forme olympique pour s’adonner à son exercice favori : distribuer de l’argent et faire des promesses. En cette période préélectorale, il « gifle » allégrement tous ceux qui l’approchent pour consolider sa base électorale voire faire taire ses détracteurs. Ce sont des mallettes d’argent qui l’accompagnent et qu’il distribue à tout bout de champ lors de ses inaugurations-meetings. Wade utilise la logistique de l’Etat et galvanise les foules en promettant d’améliorer le sort du peuple. Le président-candidat a ainsi l’illusion d’être porté aux nues et rêve d’un troisième mandat. Ainsi, Keur Massar dans la grande banlieue pikinoise a déroulé le mercredi 7 décembre un tapis rouge au président-candidat Abdoulaye Wade venu inaugurer un centre de santé. La visite redoutée par ses proches-il y avait été hué en 2009- s’est finalement transformée en une fête joyeuse. Un méga meeting réussi où l’on a cependant remarqué l’utilisation des moyens de l’Etat, la distribution de l’argent et des artifices (tissu, t-shirts, casquettes). La République a encore été caporalisée par le parti-Etat pour servir les desseins d’un candidat à l’élection présidentielle. Ce sont des véhicules immatriculés AD, des policiers, des sapeurs pompiers en tenue qui se sont déployés en masse pour assurer la sécurité du président de la République.
Personne n’aurait trouvé à redire si le discours du président de la République n’avait tourné à la propagande électorale. Abdoulaye Wade ne s’est guère gêné pour transformer la cérémonie d’inauguration en meeting préélectoral. Et le coup a été minutieusement préparé. Sous la houlette de Mamadou Seck président de l’Assemblée Nationale et du ministre de l’Action Sociale Aminata Lo Dieng qu’une forte rivalité oppose, les sections féminines du PDS de Keur Massar et environs ont été « dopées » et d’énormes sommes mobilisées afin de donner un cachet populaire à l’accueil du président-candidat. Une source proche de l’organisation révèle : « il est difficile de quantifier la somme globale qui a été distribuée aux militants et aux sympathisants d’une part mais aussi pour fermer la bouche à tous ceux qui voulaient mettre du sable dans le couscous. L’argent a coulé à flots. » Plus précis, il indique « dans chaque famille parmi celles qui étaient proches de l’endroit où se tenait le meeting, 5 000 frs et un lot de tissu ont été offerts. En plus, des promesses ont été faites à certaines associations de jeunes de la remise d’une importante somme d’argent, si aucune perturbation n’était notée durant la manifestation. » D’autres sources nous informeront que des nervis ont été recrutés pour tenir à distance les éventuels perturbateurs et que toutes les dispositions ont été prises afin de faire occuper très tôt le site par des gens exclusivement acquis à la cause du président-candidat. Le décor était donc tout campé pour un méga meeting. Une opportunité qu’Abdoulaye Wade en fin politique n’a pas ratée. Galvanisé par une foule toute acquise à sa cause, le président de la République sortant a demandé à ses militants de l’élire au premier tour.
Ainsi de Podor à Keur Massar, du Cices où il a rencontré les chauffeurs, en passant par Saint Louis pour l’inauguration du nouveau pont Faidherbe, Ranérou et autres, c’est le candidat sous ses habits de président de la République qui projette son image. Une démarche qui heurte la conscience des républicains. Il est vrai qu’avec Wade, le flot d’indignations des défenseurs de la Démocratie s’est presque tari. Avec lui, c’est l’Etat-parti et ceux qui connaissent Wade savent que son parti, c’est lui. C’est un homme qui use et abuse de toutes les prérogatives que lui donne sa posture pour fouler à ses pieds, les valeurs démocratiques et républicaines. Les exemples font florès à ce niveau au grand dam des sénégalais qui ne savent plus que faire pour arrêter les dérives de Abdoulaye Wade. L’affaire du monument de la Renaissance Africaine et le terrain qui abrite le village du Fesman illustrent à souhait la patrimonialisation de l’Etat. En 2007, pour la campagne présidentielle, Abdoulaye Wade avait déployé l’arsenal républicain pour battre campagne. Rebelote donc, d’autant qu’aucune voix ne s’élève quasiment pour dénoncer ses pratiques.
Pape Amadou FALL
la gazette
Dans le camp de la majorité présidentielle, l’heure est aux meetings-inaugurations. Par monts et par vaux, le président de la République déroule une feuille de route qui lui permet de tâter le pouls du peuple. Et Abdoulaye Wade est dans une forme olympique pour s’adonner à son exercice favori : distribuer de l’argent et faire des promesses. En cette période préélectorale, il « gifle » allégrement tous ceux qui l’approchent pour consolider sa base électorale voire faire taire ses détracteurs. Ce sont des mallettes d’argent qui l’accompagnent et qu’il distribue à tout bout de champ lors de ses inaugurations-meetings. Wade utilise la logistique de l’Etat et galvanise les foules en promettant d’améliorer le sort du peuple. Le président-candidat a ainsi l’illusion d’être porté aux nues et rêve d’un troisième mandat. Ainsi, Keur Massar dans la grande banlieue pikinoise a déroulé le mercredi 7 décembre un tapis rouge au président-candidat Abdoulaye Wade venu inaugurer un centre de santé. La visite redoutée par ses proches-il y avait été hué en 2009- s’est finalement transformée en une fête joyeuse. Un méga meeting réussi où l’on a cependant remarqué l’utilisation des moyens de l’Etat, la distribution de l’argent et des artifices (tissu, t-shirts, casquettes). La République a encore été caporalisée par le parti-Etat pour servir les desseins d’un candidat à l’élection présidentielle. Ce sont des véhicules immatriculés AD, des policiers, des sapeurs pompiers en tenue qui se sont déployés en masse pour assurer la sécurité du président de la République.
Personne n’aurait trouvé à redire si le discours du président de la République n’avait tourné à la propagande électorale. Abdoulaye Wade ne s’est guère gêné pour transformer la cérémonie d’inauguration en meeting préélectoral. Et le coup a été minutieusement préparé. Sous la houlette de Mamadou Seck président de l’Assemblée Nationale et du ministre de l’Action Sociale Aminata Lo Dieng qu’une forte rivalité oppose, les sections féminines du PDS de Keur Massar et environs ont été « dopées » et d’énormes sommes mobilisées afin de donner un cachet populaire à l’accueil du président-candidat. Une source proche de l’organisation révèle : « il est difficile de quantifier la somme globale qui a été distribuée aux militants et aux sympathisants d’une part mais aussi pour fermer la bouche à tous ceux qui voulaient mettre du sable dans le couscous. L’argent a coulé à flots. » Plus précis, il indique « dans chaque famille parmi celles qui étaient proches de l’endroit où se tenait le meeting, 5 000 frs et un lot de tissu ont été offerts. En plus, des promesses ont été faites à certaines associations de jeunes de la remise d’une importante somme d’argent, si aucune perturbation n’était notée durant la manifestation. » D’autres sources nous informeront que des nervis ont été recrutés pour tenir à distance les éventuels perturbateurs et que toutes les dispositions ont été prises afin de faire occuper très tôt le site par des gens exclusivement acquis à la cause du président-candidat. Le décor était donc tout campé pour un méga meeting. Une opportunité qu’Abdoulaye Wade en fin politique n’a pas ratée. Galvanisé par une foule toute acquise à sa cause, le président de la République sortant a demandé à ses militants de l’élire au premier tour.
Ainsi de Podor à Keur Massar, du Cices où il a rencontré les chauffeurs, en passant par Saint Louis pour l’inauguration du nouveau pont Faidherbe, Ranérou et autres, c’est le candidat sous ses habits de président de la République qui projette son image. Une démarche qui heurte la conscience des républicains. Il est vrai qu’avec Wade, le flot d’indignations des défenseurs de la Démocratie s’est presque tari. Avec lui, c’est l’Etat-parti et ceux qui connaissent Wade savent que son parti, c’est lui. C’est un homme qui use et abuse de toutes les prérogatives que lui donne sa posture pour fouler à ses pieds, les valeurs démocratiques et républicaines. Les exemples font florès à ce niveau au grand dam des sénégalais qui ne savent plus que faire pour arrêter les dérives de Abdoulaye Wade. L’affaire du monument de la Renaissance Africaine et le terrain qui abrite le village du Fesman illustrent à souhait la patrimonialisation de l’Etat. En 2007, pour la campagne présidentielle, Abdoulaye Wade avait déployé l’arsenal républicain pour battre campagne. Rebelote donc, d’autant qu’aucune voix ne s’élève quasiment pour dénoncer ses pratiques.
Pape Amadou FALL
la gazette