leral.net | S'informer en temps réel

INTERVIEW : Les vérités d’Ibrahima Diagne sur le Pds, l’élection de la Chambre de Commerce de Dakar, Thiès et les renouvellements

Superviseur du Pds à Malem Hodar, première localité à avoir monté ses secteurs depuis l’appel du président de la République le 31 décembre dernier, Ibrahima Diagne est responsable politique du Parti démocratique sénégalais (Pds) à Thiès où il dirige le mouvement And Defar Thiès (Adt). Homme d’affaires à la tête de la Nouvelle société des Mines et des travaux publics (Nsmtp), M. Diagne est le challenger de Mamadou Lamine Niang, le président sortant pour diriger la chambre de commerce de Dakar. Wadiste convaincu, Ibrahima Diagne ne doute point de la réélection du président Abdoulaye Wade en 2012. Une victoire qui passe, selon lui, par la remobilisation de la base à travers l’installation des secteurs. Entretien.


Rédigé par leral.net le Lundi 17 Janvier 2011 à 00:06 | | 0 commentaire(s)|

INTERVIEW : Les vérités d’Ibrahima Diagne sur le Pds, l’élection de la Chambre de Commerce de Dakar, Thiès et les renouvellements
Malem Hodar dont vous êtes le superviseur est jusque là la seule commune à avoir monter ses secteurs. Cela n’a pas dû être facile avec les querelles entre responsables du Pds de la localité…

J’avais déjà reçu les documents comme quoi le président m’avait choisi comme superviseur de Malem Hodar. Le 31 décembre, le président de la République a convoqué les superviseurs et les commissaires pour leur dire qu’il ne comptait que sur les secteurs pour être réélu. «Je veux travailler directement avec les secteurs. Je veux que ma main soit prolongée jusqu’à chaque secteur», nous avait-il dit. En homme pragmatique parce qu’issu du secteur privé, j’ai convoqué les trois commissaires le mardi qui a suivi à la permanence Omar Lamine Badji du Pds afin d’installer dès le samedi, les secteurs de la fédération Pds de Malem Hodar. J’ai dû surseoir à un voyage à l’étranger et appeler tous les responsables de tendances pour programmer l’installation des secteurs. Je savais que la situation était très compliquée sur place. Mais tout est question d’organisation et de stratégie, c’est ainsi que quand nous sommes arrivés, j’ai pris langue individuellement avec chaque responsable. Ensuite, j’ai tenu une Assemblée générale au cours de laquelle je les ai sensibilisés sur ma mission qui consistait uniquement à monter des secteurs, et non des sections ou une fédération, encore moins à procéder à des renouvellements. Chaque secteur fait cent personnes donc on peut valablement avoir une idée sur l’état du parti après avoir monté tous les secteurs. Ce qui est différent de la vente des cartes puisqu’on peut comptabiliser des militants d’autres formations politiques en dehors de ceux du Pds. J’ai pu aplanir tous les problèmes en discutant avec les responsables parce qu’ils ont tous compris que l’objectif est de réélire le président Wade au premier tour. Nous avons donc commencé le travail autour de l’essentiel qui est la réélection du président Wade.


Pourquoi alors les secteurs tardent encore à être installés au niveau national ?



Je considère que la politique ne se passe pas dans les salons. Il faut oser travailler avec la base car le souci du chef de l’Etat est de permettre au Sénégalais, partout où il se trouve, de tirer profit des bienfaits de l’alternance. C’est pourquoi j’invite les superviseurs et les commissaires à descendre sur le terrain au lieu d’attendre qu’on leur donne des moyens. Ceux qui ont des responsabilités doivent comprendre que leur position, leurs revenus… doivent servir à consolider celui qui les a nommés et à soutenir ceux qui les ont élus. Il faut qu’ils retournent à la base. Ensuite, c’est par le montage des secteurs qu’on peut aider l’animation du parti. Nous sommes à 11 mois des élections, donc on ne peut pas monter des sections ou des fédérations. Nous ne sommes pas également dans la perspective d’élections locales ou législatives, mais de l’élection d’une personne, Me Abdoulaye Wade et nous sommes dans un même parti qui est le Pds. C’est pourquoi, j’invite les superviseurs à demander dès à présent à tous les secteurs un plébiscite pour la candidature du secrétaire général national. Je crois fermement qu’on n’a pas besoin de tenir un congrès, les secteurs étant assez représentatifs pour prendre une décision. En tout cas moi, c’est ce que j’ai fait avec les secteurs de Malem Hodar. Les militants se sont engagés à réélire le président Wade dès le premier tour. Et il n’y a aucune raison qu’il ne le soit pas vu tout ce qu’il a pu réaliser en dix années. Par ailleurs, je tiens à rappeler les propos de Kocc Barma «Makk Mat Na bayi ci Rew». Ces paroles traduisent la sagesse africaine et suffisent à elles seules pour montrer l’intérêt de se battre pour faire réélire le président Wade. Ce proverbe devrait être le slogan du Pds et de ses alliés pour la présidentielle de 2012. Nous avons besoin d’un sage et non de précipitation pour ne pas dire d’un homme pressé.



Vous étiez en un moment donné très en verve avec And Défar Thiès. Où en êtes vous aujourd’hui avec ce mouvement de soutien au président Wade ?

Il faut dire que c’est extrêmement difficile de travailler dans le Pds. On ne peut pas faire tout ce qu’on a envi de faire même en étant en phase avec le président Wade. C’est pourquoi j’étais très satisfait quand celui-ci a remercié les mouvements de soutien en leur octroyant le nom de chevaliers du fait du gros travail qu’ils ont abattu lors de la présidentielle de 2007. Thiès était presqu’enchaîné et on a, avec notre mouvement And Défar Thiès, délié les chaînes. J’ai présidé un meeting au niveau de la Promenade des Thiessois dans des conditions très difficiles. Pourtant on a pu mobiliser 50 000 personnes. J’ai continué le combat avec les militants et sympathisants de And Défar Thiès ainsi que les Thiessois épris de paix qui en avaient assez d’être otages d’un groupe de personnes. Ce qui a débouché sur le méga meeting que le chef de l’Etat a présidé à Thiès. J’en profite d’ailleurs pour rendre un vibrant hommage au Cheikh Bethio Thioune qui, en son temps, a abattu un travail titanesque pour l’accueil triomphal de Me Wade à Thiès. Je lui souhaite par la même occasion un prompt rétablissement. Cette force et cette capacité sont toujours là. Il suffit de se battre autour d’un même idéal pour les remobiliser. On doit taire toutes les querelles d’autant plus que le seul objectif aujourd’hui est de réélire le président Abdoulaye Wade. Nous avons néanmoins continué à faire ce travail sans médiatisation. Nous avons pu, grâce à notre entregent et nos amis, mobiliser des moyens pour financer des femmes et trouver de l’emploi pour les jeunes, soutenir les mosquées. C’est d’ailleurs cela l’esprit qui a présidé à la création de And Defar Thiès dont le slogan est l’emploi.

Aujourd’hui, nous avons gagné un capital sympathie à Thiès qui peut nous permettre de faire face à n’importe quel responsable politique.

Vous étiez candidat pour la présidence de la Chambre de commerce de Dakar. Quelle est aujourd’hui l’issue de la bataille épique que vous avez menée contre le président sortant, Mamadou Lamine Niang ?

Aujourd’hui, nous rendons grâce à Dieu car l’opinion publique a compris et le rapport de police relayé par la presse prouve que notre adversaire a fraudé du début à la fin. L’enquête a révélé qu’il y a eu une fraude à l’échelle industrielle sur des procurations, des cachets de police imités… Nos avocats ont pris tous les dossiers pour ester en justice. Tout ce que nous attendons maintenant c’est qu’on nous rende notre dû. Sur la base de résultats provisoires, parce que le dossier est pendant au niveau de la justice, le président sortant s’est installé et est en train de dérouler notre propre programme. Il parle de gare pour les gros porteurs à Rufisque, de booster le secteur horticole… des points qui figurent en premières lignes dans notre programme. Mais il ne pourra rien faire avec ces projets ou il va le faire mal, parce qu’il est entrain de copier quelque chose qu’il n’a pas pensé.



Entretien réalisé par Abou SALL bitimrew


(plus d'informations demain sur leral .net)