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Ibrahima Gassama : les signes distinctifs ‘’presse’’,’’TV’’ ne garantissent plus la sécurité aux journalistes

Rédigé par leral.net le Jeudi 12 Janvier 2012 à 12:42 | | 0 commentaire(s)|

Ziguinchor,12 jan (APS) - Les signes distinctifs "Presse" ou "TV" ne garantissent plus la sécurité aux journalistes sur le terrain pendant la couverture des élections, a soutenu jeudi Ibrahima Gassama, directeur de la radio Zig FM émettant à Ziguinchor (sud).


Ibrahima Gassama : les signes distinctifs ‘’presse’’,’’TV’’ ne garantissent plus la sécurité aux journalistes
‘’Les signes distinctifs +Presse+, +TV+ qui constituaient autrefois un passeport sur le terrain, ne sont plus des garanties pour les journalistes’’, a-t-il dit lors de la clôture de l’atelier sur la couverture médiatique des élections de 2012.

Une trentaine de journalistes des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor ont pris part à cette rencontre de trois jours organisée par la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS),en partenariat avec le Programme gouvernance et paix au Sénégal de l’USAID.

Intervenant sur ‘’les mesures de sécurité dans la couverture médiatique des élections’’, M. Gassama a précisé que ces signes distinctifs permettent d’identifier tout de suite le journaliste en les exposant aux dangers.

‘’Les journalistes de la région de Ziguinchor lors des élections de 2007 en ont fait l’amère expérience. Voilà, pourquoi ils ont préféré tout bonnement rangé les gilets, en faisant leur travail dans la plus grande discrétion’’, a rappelé le journaliste, ancien chef de la station locale de la radio privée Sud FM.

‘’Il faut faire la part entre les risques et les dangers. Le risque du soldat, c’est de mourir au front, le journaliste quant à lui ne peut pas franchir le Rubicon en allant vers le danger’’, a-t-il conseillé aux reporters qui couvrent les élections en Casamance, une zone confrontée depuis trois décennies à un conflit armé.

M. Gassama a invité les reporters à se rendre sur le terrain quand les conditions sécuritaires sont réunies et surtout de ne pas prendre des risques en se rendant dans des zones inaccessibles ou dangereuses (parsemées de mines).

‘’Le contexte social et politique est très chargé en Casamance. L’intolérance politique gagne de plus en plus du terrain et les journalistes sont les cibles privilégiées. Des journalistes ont été convoqués par les forces de sécurité ou intimidés par le MFDC pour avoir donné certaines informations’’, a déploré le journaliste.

Depuis une trentaine d’années, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) réclame l’indépendance de la Casamance vis-à-vis du l’Etat du Sénégal et mène des exactions souvent armées dans des localités de cette partie du pays.

La Casamance est constituée des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor. Des affrontements opposant les rebelles aux militaires de l’Armée nationale ont fait plusieurs morts de part et d’autre.

ASB/SAB