« Il y a trois choses qui me tiennent à cœur et que j’aimerais rappeler aux musiciens sénégalais. Il faut savoir cultiver les 3P pour un musicien. C’est-à-dire la Pureté, la Passion et la Patience. En m’offrant le petit tambour, mon grand-père m’a dit : « Vas transmettre ». Aujourd’hui j’ai compris la transmission dont il faisait allusion en allant vers les autres. Avec un peu de recul, après un temps de méditation, je me dis quelle vie ! Dans les années 70, j’étais le premier à chanter Cheikh Ahmadou Bamba dans un orchestre. Rien que pour ça, j’étais très célèbre avec la chanson, « Touba Touba ». On a eu un succès énorme ici au Sahel qui était le temple de la musique à l’époque. Les gens venaient et on échangeait. De nos jours, ces moments de partage se sont volatilisés entre artistes. Alors que l’on doit se frotter, échanger, donner pour recevoir. C’est ce que j’ai fait avec Laba Sosseh, Prosper Niang, Mady Konaté, Pape Seck, Médoune Diallo et d’autres musiciens(…) J’ai beaucoup de respects pour les musiciens. Mais on doit faire attention à ce qu’on appelle musique ici. Il faut arrêter de donner du talent au bruit dans ce pays, autant on est applaudi. Alors que la musique traduit les aspirations les plus profondes des personnes. Et c’est le meilleur moyen de toucher le monde entier. On ne peut pas être dans ce qui est la musique sénégalaise et prétendre qu’on peut partager avec des chinois et d’autres peuples. La musique se consomme mondialement. Aujourd’hui, le Nigeria est la meilleure plate-forme de musique dans le monde. Et pourtant, c’est un pays africain. Récemment, Akon m’a dit qu’il voulait faire quelque chose avec Carlou D mais il a senti le coup au Nigeria, il est parti investir là-bas », a-t-il laissé entendre lors d’un entretien avec Enquête.