Avec Moussa Sy, Macky Sall avait pêché un «gros poisson». Avec Idrissa Seck, il a fait une autre grosse prise, tellement lourde que ça ressemble à un dauphin. Ce n’est pas la première fois que le leader de Rewmi est considéré comme tel d’ailleurs. Sous Wade, jusqu’en 2003, nul ne pouvait lui refuser le statut de potentiel successeur. Entre-temps, beaucoup d’eau avait coulé sous les ponts. Au point que même le «père» ne voulait plus de ce dauphin.
«Le destin d’un dauphin, c’est de s’échouer sur le rivage», avait lancé Me Wade. Oui, Seck, qui se voyait toujours sur le fauteuil, a toujours échoué. Aujourd’hui que Macky Sall a éloigné – jusqu’à preuve du contraire – les poissons marron-beige, certains commencent à croire que l’ex-ennemi devient un potentiel successeur. En politique, on ne peut encore une fois récuser cette hypothèse, mais ça semblerait trop beau pour être vrai.
Surtout que Macky Sall, l’autre élève de Wade, a plus qu’assimilé les leçons du maître. Quand la question sur la succession lui a été posée le 31 décembre 2019 lors du Grand entretien avec la presse, il a répondu comme le «père». «Je n’ai pas de dauphin et il ne peut y avoir de dauphin. Les dauphins sont à la mer», avait-il servi.
Avant d’ajouter: «Le moment venu, nous en discuterons avec nos alliés comme cela se fait dans l’opposition. Nous allons voir ensemble qui sont les mieux placés pour porter le drapeau, car c’est un projet politique collectif ». Bon, ça c’est le poliment et politiquement correct. Le pouvoir ne se partage pas. Il ne se s’hérite pas non plus. Puisque, rappelait Macky Sall, «nous ne sommes pas dans un royaume, et donc je ne suis pas un roi». Autrement dit, le pouvoir s’arrache. Et c’était la conviction de Khalifa Sall quand il a voulu contrôler le Parti socialiste et devenir président de la République.
Idy, un dau… fin
Macky-Idy, tout cela rime bien, mais l’on ignore jusqu’où ira cette nouvelle alliance. Parler de «dauphinat» pour 2024, c’est écarter le scénario d’une troisième candidature de Macky Sall. Or il faudra encore attendre, après son «ni oui ni non», qu’il revienne trancher le débat. Ce qui ne se fera pas de sitôt.
Le chef de l’Etat est pourtant dans sa logique de brouiller toutes les pistes dans le sens de sa succession. La suppression du poste de Premier ministre obéissait moins à une logique de fast-track qu’à une volonté de ne laisser suinter aucune source d’interprétation. Idy n’est pas naïf.
En décidant de s’allier avec Macky Sall, il sait qu’il se met à dos beaucoup de ses fidèles, particulièrement ceux de Thiès. Il n’ignore pas non plus que le risque de retraite politique forcée est gros. Et enfin, il n’est pas né de la dernière pluie pour douter d’une quelconque promesse de Macky Sall. Mais enfin, Seck s’était fait piéger par son empressement. Il avait soif et faim de pouvoir et était ainsi convaincu que Wade avait fait de lui un dauphin naturel. Désillusion !
Le fauteuil était apparemment lustré pour le fils, le naturel. Aujourd’hui encore, lui a-t-on promis le siège ?
A-t-il retenu la leçon de Wade ? D’un dauphin présumé et promis, ça peut déboucher sur une fin de carrière. Mais il est aussi très fin.
Le Quotidien
«Le destin d’un dauphin, c’est de s’échouer sur le rivage», avait lancé Me Wade. Oui, Seck, qui se voyait toujours sur le fauteuil, a toujours échoué. Aujourd’hui que Macky Sall a éloigné – jusqu’à preuve du contraire – les poissons marron-beige, certains commencent à croire que l’ex-ennemi devient un potentiel successeur. En politique, on ne peut encore une fois récuser cette hypothèse, mais ça semblerait trop beau pour être vrai.
Surtout que Macky Sall, l’autre élève de Wade, a plus qu’assimilé les leçons du maître. Quand la question sur la succession lui a été posée le 31 décembre 2019 lors du Grand entretien avec la presse, il a répondu comme le «père». «Je n’ai pas de dauphin et il ne peut y avoir de dauphin. Les dauphins sont à la mer», avait-il servi.
Avant d’ajouter: «Le moment venu, nous en discuterons avec nos alliés comme cela se fait dans l’opposition. Nous allons voir ensemble qui sont les mieux placés pour porter le drapeau, car c’est un projet politique collectif ». Bon, ça c’est le poliment et politiquement correct. Le pouvoir ne se partage pas. Il ne se s’hérite pas non plus. Puisque, rappelait Macky Sall, «nous ne sommes pas dans un royaume, et donc je ne suis pas un roi». Autrement dit, le pouvoir s’arrache. Et c’était la conviction de Khalifa Sall quand il a voulu contrôler le Parti socialiste et devenir président de la République.
Idy, un dau… fin
Macky-Idy, tout cela rime bien, mais l’on ignore jusqu’où ira cette nouvelle alliance. Parler de «dauphinat» pour 2024, c’est écarter le scénario d’une troisième candidature de Macky Sall. Or il faudra encore attendre, après son «ni oui ni non», qu’il revienne trancher le débat. Ce qui ne se fera pas de sitôt.
Le chef de l’Etat est pourtant dans sa logique de brouiller toutes les pistes dans le sens de sa succession. La suppression du poste de Premier ministre obéissait moins à une logique de fast-track qu’à une volonté de ne laisser suinter aucune source d’interprétation. Idy n’est pas naïf.
En décidant de s’allier avec Macky Sall, il sait qu’il se met à dos beaucoup de ses fidèles, particulièrement ceux de Thiès. Il n’ignore pas non plus que le risque de retraite politique forcée est gros. Et enfin, il n’est pas né de la dernière pluie pour douter d’une quelconque promesse de Macky Sall. Mais enfin, Seck s’était fait piéger par son empressement. Il avait soif et faim de pouvoir et était ainsi convaincu que Wade avait fait de lui un dauphin naturel. Désillusion !
Le fauteuil était apparemment lustré pour le fils, le naturel. Aujourd’hui encore, lui a-t-on promis le siège ?
A-t-il retenu la leçon de Wade ? D’un dauphin présumé et promis, ça peut déboucher sur une fin de carrière. Mais il est aussi très fin.
Le Quotidien