Idrissa Seck
Bonjour
Depuis lundi Karim Wade est ministre de l’énergie en plus de trois autres portefeuilles clés. Qu’est ce que vous en pensez ?
Le vrai sujet c’est que le secteur de l’énergie est dans une crise extrêmement grave et que les populations sénégalaises en souffrent. Et il appartient au Président de la République d’apporter des solutions rapides à cette crise, peu importe qui il choisit pour exécuter cette politique. Maintenant il faut s’assurer que le statut de fils ne soustrait pas le titulaire du poste aux corps de contrôle de l’Etat, de garantir la transparence de la gestion qu’il fera de ce secteur et le cas échéant, à la justice. J’ai déjà dit que le Président avait suscité beaucoup de scepticisme sur cette question au niveau des populations sénégalaises parce que par le passé il a été plus souvent père et avocat que chef d’Etat a chaque fois que les interrogations de la presse ou la clameur populaire ont poursuivi la gestion du fils.
Pour la presse de Dakar, cette nomination au ministère de l’énergie ne fait que confirmer le projet de dévolution monarchique du pouvoir. Qu’est ce que vous en pensez ?
Ecoutez, je considère que le projet de dévolution monarchique du pouvoir a déjà échoué si tenté qu’il ait existé. Il ne sera pas accepté à l’intérieur du PDS, il ne sera pas accepté par l’opposition, il ne sera pas accepté par le Sénégal. Donc je pense que c’est un sujet dépassé.
Qu’est ce qui vous fait dire qu’Abdoulaye Wade a renoncé à préparer la succession pour son fils. C’est quoi ? C’est l’échec des municipales de 2009 à Dakar ?
Non je n’ai pas dit qu’il a renoncé. Je dis simplement que le fait qu’il le veuille ou pas n’est pas la question. La vrai question c’est que tous les démocrates du pays et moi en tête, nous nous mobilisons pour que, au cas où il le voudrait, qu’il ne puisse pas le faire.
Donc pour vous il n’a pas renoncé en fait
Je n’en sais rien. Mais en tout cas le plus important c’est de travailler à ce que s’il en a l’idée, qu’il ne puisse pas la mettre en ouvre.
Mais le patron du pds c’est bien Abdoulaye WADE
Absolument.
Donc s’il propose demain à ses militants d’adouber son fils Karim Wade, qu’est ce vous pourrez faire ?
Je pense qu’ils refuseront et moi le premier.
Donc on risque d’aller vers une nouvelle rupture au sein du PDS comme on en a connu une en 2004. Non ?
Je ne l’espère pas ou peut être simplement des primaires où on interrogerait démocratiquement les militants sur le choix du successeur de Wade.
Est-ce que quelques fois Idrissa Seck, vous ne regrettez pas d’être revenu au bercail ?
Pas du tout. J’entends m’appuyer solidement sur cette famille politique pour préparer ma candidature au statut de quatrième Président de la République du Sénégal. Cela ne suffira pas parce qu’une fois solidement ancré dans ma famille politique naturelle, j’ai l’absolue conviction que le devenir du Sénégal sera géré par une coalition plus large incluant les segments importants du PDS qui sont soucieux des valeurs démocratiques et les mêmes segments de l’opposition.
C'est-à-dire que si vous êtes élu en 2012, vous tendrez une perche au Parti Socialiste. C’est ça ?
Je le fais déjà. Et nous n’avons pas le droit, au nom de nos petits intérêts, de priver le peuple sénégalais des compétences diplomatiques de Moustapha Niasse, de l‘influence de Ousmane Tanor Dieng au sein de l’International Socialiste, des amitiés solides avec des chefs d’Etat de la sous région, que le passé de combattant de Amath Dansokho, de Landing Savane et de Bathily ont permis de construire. Tous ces talents doivent servir le Sénégal.
Pour l’instant votre stratégie est à l’intérieur du PDS, vous n’envisagez pas de repartir dans une aventure avec un parti à vous comme vous l’avez fait en 2007 Rewmi ?
Rewmi c’était un cadre d’hébergement quand j’ai été exclu du PDS. Ma maison politique c’est le PDS.
Quand vous dites tout ça à Abdoulaye Wade, est ce qu’il est d’accord ou est-ce qu’il vous écoute sans rien dire ?
S’il n’était pas d’accord, il ne m’aurait pas remis au comité directeur du PDS.
Cela veut dire quoi ? Cela veut dire qu’il hésite toujours entre son fils biologique et son fils spirituel ?
J’espère qu’il a déjà fait le bon choix et qu’il attend le moment simplement, pour l’annoncer.
Vos rapports avec Abdoulaye ont été en dent de scie. Dès fois très haut, dès fois très très bas puisqu’il vous a mis en prison, on s’en souvient. Qu’elle est la lecture de vos rapports aujourd’hui ?
Des rapports d’affection et de respect mais sans aucune compromission possible sur les principes et les valeurs.
Il y’a une autre hypothèse aussi, qu’Abdoulaye soit candidat à sa propre succession en 2012. Qu’en pensez-vous ?
Cette question soulève débats et polémiques mais je pense que dans le cadre d’un vrai dialogue politique, il est possible de réfléchir à une solution intermédiaire qui pourrait être que le nombre de mandats du président soit limité effectivement à deux mais que le terme du mandat en cours passe de 5 à 7. Ce qui permettrait de renvoyer les échéances à 2014 ;
C'est-à-dire que dans votre esprit un report de 2012 à 2014 éviterait une candidature Wade en 2014 ?
Non ce ne serait pas un report. C’est l’application concomitante de deux réformes constitutionnelles en vigueur.
Dernière question, Idrissa Seck, si demain lors de primaires du PDS, Karim Wade l’emporte, est ce que vous soutiendrait sa candidature ?
S’il l’emportait ? C’est une hypothèse que je n’envisage pas.
Et pourquoi ?
Il y a eu 2009
Les municipales ?
Oui. Quand on ne peut pas gagner un seul bureau de vote, le sien propre, on ne peut pas aspirer à être chef de quartier et alors à fortiori chef d’Etat. C’est hors de portée.
Idrissa Seck, merci
Bonjour
Depuis lundi Karim Wade est ministre de l’énergie en plus de trois autres portefeuilles clés. Qu’est ce que vous en pensez ?
Le vrai sujet c’est que le secteur de l’énergie est dans une crise extrêmement grave et que les populations sénégalaises en souffrent. Et il appartient au Président de la République d’apporter des solutions rapides à cette crise, peu importe qui il choisit pour exécuter cette politique. Maintenant il faut s’assurer que le statut de fils ne soustrait pas le titulaire du poste aux corps de contrôle de l’Etat, de garantir la transparence de la gestion qu’il fera de ce secteur et le cas échéant, à la justice. J’ai déjà dit que le Président avait suscité beaucoup de scepticisme sur cette question au niveau des populations sénégalaises parce que par le passé il a été plus souvent père et avocat que chef d’Etat a chaque fois que les interrogations de la presse ou la clameur populaire ont poursuivi la gestion du fils.
Pour la presse de Dakar, cette nomination au ministère de l’énergie ne fait que confirmer le projet de dévolution monarchique du pouvoir. Qu’est ce que vous en pensez ?
Ecoutez, je considère que le projet de dévolution monarchique du pouvoir a déjà échoué si tenté qu’il ait existé. Il ne sera pas accepté à l’intérieur du PDS, il ne sera pas accepté par l’opposition, il ne sera pas accepté par le Sénégal. Donc je pense que c’est un sujet dépassé.
Qu’est ce qui vous fait dire qu’Abdoulaye Wade a renoncé à préparer la succession pour son fils. C’est quoi ? C’est l’échec des municipales de 2009 à Dakar ?
Non je n’ai pas dit qu’il a renoncé. Je dis simplement que le fait qu’il le veuille ou pas n’est pas la question. La vrai question c’est que tous les démocrates du pays et moi en tête, nous nous mobilisons pour que, au cas où il le voudrait, qu’il ne puisse pas le faire.
Donc pour vous il n’a pas renoncé en fait
Je n’en sais rien. Mais en tout cas le plus important c’est de travailler à ce que s’il en a l’idée, qu’il ne puisse pas la mettre en ouvre.
Mais le patron du pds c’est bien Abdoulaye WADE
Absolument.
Donc s’il propose demain à ses militants d’adouber son fils Karim Wade, qu’est ce vous pourrez faire ?
Je pense qu’ils refuseront et moi le premier.
Donc on risque d’aller vers une nouvelle rupture au sein du PDS comme on en a connu une en 2004. Non ?
Je ne l’espère pas ou peut être simplement des primaires où on interrogerait démocratiquement les militants sur le choix du successeur de Wade.
Est-ce que quelques fois Idrissa Seck, vous ne regrettez pas d’être revenu au bercail ?
Pas du tout. J’entends m’appuyer solidement sur cette famille politique pour préparer ma candidature au statut de quatrième Président de la République du Sénégal. Cela ne suffira pas parce qu’une fois solidement ancré dans ma famille politique naturelle, j’ai l’absolue conviction que le devenir du Sénégal sera géré par une coalition plus large incluant les segments importants du PDS qui sont soucieux des valeurs démocratiques et les mêmes segments de l’opposition.
C'est-à-dire que si vous êtes élu en 2012, vous tendrez une perche au Parti Socialiste. C’est ça ?
Je le fais déjà. Et nous n’avons pas le droit, au nom de nos petits intérêts, de priver le peuple sénégalais des compétences diplomatiques de Moustapha Niasse, de l‘influence de Ousmane Tanor Dieng au sein de l’International Socialiste, des amitiés solides avec des chefs d’Etat de la sous région, que le passé de combattant de Amath Dansokho, de Landing Savane et de Bathily ont permis de construire. Tous ces talents doivent servir le Sénégal.
Pour l’instant votre stratégie est à l’intérieur du PDS, vous n’envisagez pas de repartir dans une aventure avec un parti à vous comme vous l’avez fait en 2007 Rewmi ?
Rewmi c’était un cadre d’hébergement quand j’ai été exclu du PDS. Ma maison politique c’est le PDS.
Quand vous dites tout ça à Abdoulaye Wade, est ce qu’il est d’accord ou est-ce qu’il vous écoute sans rien dire ?
S’il n’était pas d’accord, il ne m’aurait pas remis au comité directeur du PDS.
Cela veut dire quoi ? Cela veut dire qu’il hésite toujours entre son fils biologique et son fils spirituel ?
J’espère qu’il a déjà fait le bon choix et qu’il attend le moment simplement, pour l’annoncer.
Vos rapports avec Abdoulaye ont été en dent de scie. Dès fois très haut, dès fois très très bas puisqu’il vous a mis en prison, on s’en souvient. Qu’elle est la lecture de vos rapports aujourd’hui ?
Des rapports d’affection et de respect mais sans aucune compromission possible sur les principes et les valeurs.
Il y’a une autre hypothèse aussi, qu’Abdoulaye soit candidat à sa propre succession en 2012. Qu’en pensez-vous ?
Cette question soulève débats et polémiques mais je pense que dans le cadre d’un vrai dialogue politique, il est possible de réfléchir à une solution intermédiaire qui pourrait être que le nombre de mandats du président soit limité effectivement à deux mais que le terme du mandat en cours passe de 5 à 7. Ce qui permettrait de renvoyer les échéances à 2014 ;
C'est-à-dire que dans votre esprit un report de 2012 à 2014 éviterait une candidature Wade en 2014 ?
Non ce ne serait pas un report. C’est l’application concomitante de deux réformes constitutionnelles en vigueur.
Dernière question, Idrissa Seck, si demain lors de primaires du PDS, Karim Wade l’emporte, est ce que vous soutiendrait sa candidature ?
S’il l’emportait ? C’est une hypothèse que je n’envisage pas.
Et pourquoi ?
Il y a eu 2009
Les municipales ?
Oui. Quand on ne peut pas gagner un seul bureau de vote, le sien propre, on ne peut pas aspirer à être chef de quartier et alors à fortiori chef d’Etat. C’est hors de portée.
Idrissa Seck, merci