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Idy rôti dans l’enfer politico-religieux, et pour cause ! (Par Ahmadou Lamine Touré)

Rédigé par leral.net le Lundi 28 Mai 2018 à 17:07 | | 0 commentaire(s)|

Au sujet de la déclaration docte d’Idrissa SECK sur le lieu de pèlerinage des musulmans, ceux qui s’insurgent des revirements politiques de l’affaire sont d’une grande naïveté. Quelle est la fonction principale de Idrissa Seck ? Policitien. Quelles sont ses ambitions ? Président de la République. Par conséquent, ses qualités comme ses faiblesses, surtout en cette période préélectorale, n’échappent pas au crible de la critique politique. Les Sénégalais ont bien le droit de savoir à qui ils ont affaire.
 
Par ailleurs, qui peut délier le choix d’un électorat avec ses valeurs intrinsèques dont bon nombre tiennent de croyances religieuses. Partout à travers le monde, les choix électoraux renferment un versant de religiosité. Aux États-Unis, l’on évalue les protestants évangéliques à hauteur du quart de l’électorat américain. S’ils votent traditionnellement pour le candidat républicain, il y a assurément une part de déterminisme religieux.

Lors de la présidentielle française de 2017, l’électorat catholique a choisi majoritairement les candidats de droite et d’extrême droite au regard du positionnement de leurs représentants sur des sujets sociétaux comme l’homosexualité et la gestation pour autrui (GPA). D’ailleurs François FILLON a fait bonne recette au niveau de cette population électorale pour son opposition farouche à la GPA et sa promesse de revenir, en partie, sur la loi TAUBIRA relative au mariage pour tous.
 
Le Sénégal n’excepte pas à cette règle. 95% de citoyens se côtoient dans la religion musulmane, ancrés dans leurs croyances. Dès lors, que celui qui prend publiquement des libertés à cet égard, au point de désigner au détricotage un dogme aussi historique que le pèlerinage à la Mecque, doit s’attendre à des admonestations virulentes de tous bords. Et lorsque le fautif s’avère être un homme politique candidat à une élection, les représailles peuvent résonner jusque dans les urnes. Voilà pourquoi les adversaires de Idy ont bon jeu de maintenir cette bourde indigeste au menu de l’actualité déjà braquée sur la présidentielle de  2019.
 
Et puis, c’est Idy lui-même qui établit le lien le plus étroit entre faits religieux et élection. Lui qui, suivant de cyniques calculs, est fallacieusement devenu disciple mouride, pariant, en guise de prêté pour un rendu, sur les voix massives et décisives de ses condisciples. Sacré Idy !




 
Ahmadou Lamine TOURE