Le mal est si manifeste que les Sénégalais demandent presque à l’unanimité un audit de la gestion de l’équipe sortie le 25 Mars 2012. Mais paradoxalement, les tenants du régime de Wade crient sur tous les toits qu’ils ont les mains propres et qu’ils ne craignent pas les audits. Certains mêmes poussent l’outrecuidance jusqu’à demander à être audités ou à menacer l’actuel président de déballages. En effet, ils sont persuadés que soit rien ne sera trouvé contre eux car tout est en règle, soit que les dirigeants actuels n’oseront pas aller loin dans l’exercice pour ne pas être éclaboussés. En faisant les audits, des brebis galeuses seront certes épinglées pour vice de procédures ou dépenses non justifiées. Mais si l’Etat s’arrête à ce niveau de contrôle, l’on peut d’ores et déjà dire, sans être devin, que la montagne va accoucher d’une souris. Très peu de responsables de détournement et prévarications seront maintenus dans les liens de la prévention. Les Sénégalais qui sont quotidiennement témoins oculaires de l’étalage des fruits de la rapine, se diront alors les dindons d’une farce qui ne dit pas son nom. Le régime de Macky perdra sans doute une bonne dose du préjugé favorable dont il bénéficie.
Les prédateurs des fonds publics ne sont pas des simples d’esprit. Ils s’entourent de mille et une précautions pour ne pas laisser des traces de leurs méfaits. Qui parmi eux est assez limité pour prendre des dessous de table sous forme de chèque libellé en son nom ? Ils ne prennent que de l’argent liquide. Un responsable corrompu expérimenté peut s’enrichir comme un pacha sur le dos de l’Etat et des citoyens puis sortir blanc comme neige des audits programmés.
Que faire alors pour prendre les vautours de tout acabit qui ont pillé ce pays et par la même occasion reprendre les biens dont ils se sont indûment emparés ? La question est vaste et complexe. Nous serions prétentieux de vouloir donner ici la solution. Nous ne faisons que soumettre au lecteur notre humble avis sur la question et le débat reste ouvert. Plus que les audits et autres contrôles, l’application de la loi sur l’enrichissement illicite nous semble peut permettre de trouver les vrais coupables. Celle-ci, votée par l’assemblée Nationale de notre pays en 1981 avait soulevé un immense espoir pour la moralisation de la vie politique et économique au Sénégal. Malheureusement, son application n’a duré que le temps d’une rose. La Cour de répression de l’enrichissement illicite n’a épinglé qu’un nombre presque nul de délinquants à col blanc. Et la fameuse loi fut vite jetée dans la poubelle de la désuétude.
Si le régime du Président Macky Sall veut sincèrement lutter contre la corruption en général et les détournements en particulier, fléaux qui gangrènent l’avancée de notre pays vers l’émergence et le développement, Il peut, en collaboration avec les forces vives de la nation faire le toilettage de cette loi et l’adapter au contexte actuel, avec effet rétroactif. Cette loi est plus efficace car elle va au-delà des audits. En effet, si les audits ne visent que les responsables de l’Etat qui ne sont pas les seuls pilleurs et bénéficiaires des détournements, la loi sur l’enrichissement illicite n’épargne personne.
Il est cependant utopique de lutter contre la corruption sans impliquer le citoyen lambda. En effet, ce qui échappe à la Cour des Comptes, à l’Inspection Générale d’Etat, à la Police, à la Gendarmerie et à la Douane n’échappe pas à tous les citoyens. Pourvu que ces derniers soient mis en confiance et en sécurité, ils peuvent jouer un rôle capital dans la lutte contre la corruption sous toutes ses formes. Le drame est que la corruption se fait sur la voie publique au vu et au su de tout le monde. Le citoyen qui le dénonce a la certitude de laisser des plumes et pas des moindres devant la justice qui mériterait bien ici des guillemets.
Il faut appliquer la loi dans toute sa rigueur et sans faiblesse. Le fait d’être partisan de l’actuel régime ou d’être le protégé d’un tel ou tel chef religieux ne doit nullement constituer un filet de sécurité. Pour que la loi soit réellement opérationnelle,il est impératif d’y associer les citoyens. Il y a beaucoup de nos compatriotes qui sont intègres et bien renseignés. Ils peuvent donner des tuyaux très importants à ceux qui sont chargés de veiller au respect de cette loi. Tous les traîne-savates d’avant 2000 aujourd’hui multimillionnaires ou milliardaires aujourd’hui sont connus des citoyens. Mais pour être vraiment efficace, le combat contre la corruption se fera aussi avec le concours d’ONG spécialisées et toutes les institutions internationales qui peuvent aider dans la traque des fonds placés à l’extérieur.
Tout doit être clair. Et pour commencer, il faut que les nouvelles autorités prêchent par l’exemple en procédant à la déclaration de patrimoine. S’il est pratiquement impossible d’éradiquer totalement la corruption, il est impératif d’en faire au moins un fléau marginal. La récompense du mérite créera un terreau propice à l’éclosion du génie sénégalais au détriment de la médiocrité qui n’a fait que retarder l’émergence du Sénégal. Lutter contre la corruption sous toutes ses formes est urgent pour sauvegarder le Sénégal. L’exemple d’un pays voisin est assez édifiant sur les risques qui nous menacent si rien n’est fait pour lutter contre la corruption galopante. Châtier les coupables et créer les conditions favorables à l’assainissement des affaires, de la politique et de l’Administration est vital pour le Sénégal.
Abdoulaye LO, Dakar
Email : abdoulayelo90@gmail.com
Les prédateurs des fonds publics ne sont pas des simples d’esprit. Ils s’entourent de mille et une précautions pour ne pas laisser des traces de leurs méfaits. Qui parmi eux est assez limité pour prendre des dessous de table sous forme de chèque libellé en son nom ? Ils ne prennent que de l’argent liquide. Un responsable corrompu expérimenté peut s’enrichir comme un pacha sur le dos de l’Etat et des citoyens puis sortir blanc comme neige des audits programmés.
Que faire alors pour prendre les vautours de tout acabit qui ont pillé ce pays et par la même occasion reprendre les biens dont ils se sont indûment emparés ? La question est vaste et complexe. Nous serions prétentieux de vouloir donner ici la solution. Nous ne faisons que soumettre au lecteur notre humble avis sur la question et le débat reste ouvert. Plus que les audits et autres contrôles, l’application de la loi sur l’enrichissement illicite nous semble peut permettre de trouver les vrais coupables. Celle-ci, votée par l’assemblée Nationale de notre pays en 1981 avait soulevé un immense espoir pour la moralisation de la vie politique et économique au Sénégal. Malheureusement, son application n’a duré que le temps d’une rose. La Cour de répression de l’enrichissement illicite n’a épinglé qu’un nombre presque nul de délinquants à col blanc. Et la fameuse loi fut vite jetée dans la poubelle de la désuétude.
Si le régime du Président Macky Sall veut sincèrement lutter contre la corruption en général et les détournements en particulier, fléaux qui gangrènent l’avancée de notre pays vers l’émergence et le développement, Il peut, en collaboration avec les forces vives de la nation faire le toilettage de cette loi et l’adapter au contexte actuel, avec effet rétroactif. Cette loi est plus efficace car elle va au-delà des audits. En effet, si les audits ne visent que les responsables de l’Etat qui ne sont pas les seuls pilleurs et bénéficiaires des détournements, la loi sur l’enrichissement illicite n’épargne personne.
Il est cependant utopique de lutter contre la corruption sans impliquer le citoyen lambda. En effet, ce qui échappe à la Cour des Comptes, à l’Inspection Générale d’Etat, à la Police, à la Gendarmerie et à la Douane n’échappe pas à tous les citoyens. Pourvu que ces derniers soient mis en confiance et en sécurité, ils peuvent jouer un rôle capital dans la lutte contre la corruption sous toutes ses formes. Le drame est que la corruption se fait sur la voie publique au vu et au su de tout le monde. Le citoyen qui le dénonce a la certitude de laisser des plumes et pas des moindres devant la justice qui mériterait bien ici des guillemets.
Il faut appliquer la loi dans toute sa rigueur et sans faiblesse. Le fait d’être partisan de l’actuel régime ou d’être le protégé d’un tel ou tel chef religieux ne doit nullement constituer un filet de sécurité. Pour que la loi soit réellement opérationnelle,il est impératif d’y associer les citoyens. Il y a beaucoup de nos compatriotes qui sont intègres et bien renseignés. Ils peuvent donner des tuyaux très importants à ceux qui sont chargés de veiller au respect de cette loi. Tous les traîne-savates d’avant 2000 aujourd’hui multimillionnaires ou milliardaires aujourd’hui sont connus des citoyens. Mais pour être vraiment efficace, le combat contre la corruption se fera aussi avec le concours d’ONG spécialisées et toutes les institutions internationales qui peuvent aider dans la traque des fonds placés à l’extérieur.
Tout doit être clair. Et pour commencer, il faut que les nouvelles autorités prêchent par l’exemple en procédant à la déclaration de patrimoine. S’il est pratiquement impossible d’éradiquer totalement la corruption, il est impératif d’en faire au moins un fléau marginal. La récompense du mérite créera un terreau propice à l’éclosion du génie sénégalais au détriment de la médiocrité qui n’a fait que retarder l’émergence du Sénégal. Lutter contre la corruption sous toutes ses formes est urgent pour sauvegarder le Sénégal. L’exemple d’un pays voisin est assez édifiant sur les risques qui nous menacent si rien n’est fait pour lutter contre la corruption galopante. Châtier les coupables et créer les conditions favorables à l’assainissement des affaires, de la politique et de l’Administration est vital pour le Sénégal.
Abdoulaye LO, Dakar
Email : abdoulayelo90@gmail.com