Ces résultats, rendus publics à travers un rapport publié en mars 2008, indiquent que le nombre de Sénégalais choisis a plus que doublé, passant de 174 en 2003 à 411 immigrants en 2007. Une importante progression est donc notée au niveau de l’arrivée des Sénégalais ces dernières années, dont la population féminine sénégalaise qui a immigré au cours de cette période est estimée à 616 individus.
Le Sénégal, où séjourne depuis le mois de novembre dernier une mission du ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles, destinée à sélectionner des candidats après étude de leurs dossiers, demeure le principal pourvoyeur d’immigrants avec la Côte d’Ivoire pour la région ouest africaine.
Avec 7.681 personnes recrutées le plus souvent suivant leurs qualifications professionnelles et leurs parcours académiques, l’Afrique occidentale constitue une des zones de départ les plus importantes du continent derrière l’Afrique du nord qui a enregistré 39.607 immigrants pour la même période.
Le document renseigne que le continent africain est la deuxième zone pourvoyeuse avec 59.772 candidats sélectionnés par les services d’immigration du Québec en cinq ans derrière l’Asie avec 64.835 personnes. L’Europe et l’Amérique suivent avec respectivement 48.249 et 43.881 ressortissants.
Selon un agent joint au téléphone, le Québec compte porter à la hausse les arrivées au cours des prochaines années. Le programme triennal 2008-2010 entend faire passer le nombre de nouveaux résidents permanents de 45 221 à 55 000. Il faut signaler qu’en 2007, le nombre prévisionnel de 48.000 immigrants fixé par les autorités n’a pas été atteint.
L’accent sera essentiellement mis sur les travailleurs qualifiés pour essayer de compenser les nombreux départs à la retraite qui vont être enregistrés d’ici trois ans.
En effet, les prévisions d’Emploi-Québec indiquent que 700.000 postes seront à pourvoir dans la province francophone du Canada d’ici à 2011, dont 454.000 postes disponibles à la suite de départs à la retraite. Les secteurs les plus en vue sont la santé et les services sociaux, les services professionnels scientifiques et techniques, les assurances, les finances, l’immobilier et le commerce de détail.
Toutefois, avec le taux de chômage assez élevé chez les immigrants récemment installés dans la province, ces chiffres contrastent avec les nombreuses campagnes promotionnelles destinées à attirer les nouveaux résidents. Selon Statistique Canada, le taux de chômage chez les immigrants est d’un pour cent supérieur au taux de chômage moyen des Canadiens en 2007 (7,0 pour cent chez les immigrants contre 6,0 pour cent pour les Canadiens en général).
Au Québec, l’écart se creuse et les immigrants sont plus touchés par le chômage que les nationaux. Ainsi, le taux de chômage qui frappe les nouveaux arrivants est de 10,5 pour cent contre 7,2 pour cent pour les Québécois en général.
Selon une étude dirigée par Pierre Fortin, professeur d’économie à l’Université du Québec à Montréal, et président du Groupe de travail sur l’investissement des entreprises, créé en octobre dernier par le ministère des Finances, les nouveaux arrivants (moins de cinq ans de séjour) du Québec ont beaucoup plus de difficultés à trouver un emploi correspondant à leurs qualifications que ceux qui choisissent de s’installer en Ontario.
Les minorités visibles (africaines, arabes, asiatiques, haïtiennes) connaissent un taux de chômage plus élevé qui frappe 16 pour cent de cette population au Québec contre six pour cent pour cette même catégorie en Ontario.
L’étude révèle que cette difficulté d’insertion touche également les immigrants blancs du Québec qui connaissent un taux de chômage de 11 pour cent contre quatre pour cent en Ontario.
Le Pr. Fortin regrette que ‘’le Québec intègre très mal ses immigrants à son économie. Leur situation économique est tragique comparativement à celle des autres provinces du pays’’.
Selon le professeur Peter Leuprecht qui introduisait récemment une conférence lors du colloque de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, 44 pour cent des employeurs québécois considèrent comme un ‘’handicap’’ le diplôme étranger.
Critiquant vivement le système d’intégration, il regrette que l’accès des immigrés aux emplois de la fonction publique soit ‘’particulièrement mauvais au Québec alors que ce sont les autorités publiques qui devraient donner l’exemple’’.
Le gouvernement du Québec qui reçoit des critiques de la part de plusieurs organisations communautaires et culturelles, avait pourtant initié un ensemble de mesures destinées à donner une meilleure image de sa fonction publique, se fixant comme objectif annuel d’embauche pour les communautés culturelles, les autochtones et les anglophones, le taux de 25 pour cent des effectifs recrutés.
Cette initiative prise depuis mai 1999 était destinée à corriger la faible représentativité des groupes visés, constituant 20 pour cent de la population active et qui n’occupent que 3,4 pour cent des emplois dans la fonction publique.
’’Ce n’est pas facile de trouver un bon poste. J’ai du suivre des cours à l’Université et passer de nombreux concours avant d’être admis dans la fonction publique’’, assure le sénégalais S. T. qui a réussi à décrocher un poste correspondant à ses qualifications trois ans après son arrivée.
Selon M. D, un immigrant d’origine sénégalaise installé à Montréal depuis deux ans, ‘’l’insertion n’est pas très facile et pour survivre, il faut accepter des postes qui ne correspondent pas à ton profil ou à tes qualifications’’.
’’L’immigrant qui arrive est obligé de faire une équivalence de ses diplômes par rapport au système québécois et parfois cela ne sert absolument à rien si les professions auxquelles tu aspires comme celle de comptable ou d’ingénieur ou de médecin sont régies par des ordres’’, relève-t-il.
En effet, quelque 45 Ordres professionnels (administrateur agréé, agronome, architecte, avocat, chimiste, comptable agréé, dentiste, huissier de justice, géologue, infirmier, ingénieur, médecin, médecin vétérinaire, sage-femme, pharmacien, psychologue, urbaniste, etc.) régissent actuellement une main d’œuvre forte de 326.000 professionnels québécois.
Malgré ces difficultés d’insertion, les immigrants installés au Canada envoient de fortes sommes d’argent à leurs familles ou connaissances restées dans leurs pays d’origine.
Selon une étude faite par Statistique Canada titrée ’’Les habitudes de transferts de fonds chez les nouveaux immigrants au Canada’’ et publiée en juillet 2008, le montant annuel envoyé en moyenne par les immigrants tourne à environ 1.450 dollars canadien (600.000 francs CFA), soit six pour cent du revenu personnel total avant impôt et trois pour cent du revenu familial total avant impôt.
Statistique Canada signale cependant que ’’parmi les personnes qui ont transféré des fonds, les immigrants de la composante économique ont envoyé des montants passablement plus importants que les réfugiés (3.000 dollars soit environ un million 200.000 francs CFA et 1.900 dollars, soit 800.000 francs CFA, respectivement)’’.
Comme une bonne partie de ses amis sénégalais qui ont obtenu leur résidence permanente au cours de leur séjour en France, C. D entend partir vers les provinces anglophones comme l’Alberta ou l’Ontario pour trouver un emploi qui colle mieux à ses compétences.
Une issue qui risque cependant de se heurter à la langue anglaise, dont la maîtrise par une bonne partie des immigrants du Québec n’est pas poussée.
Le Sénégal, où séjourne depuis le mois de novembre dernier une mission du ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles, destinée à sélectionner des candidats après étude de leurs dossiers, demeure le principal pourvoyeur d’immigrants avec la Côte d’Ivoire pour la région ouest africaine.
Avec 7.681 personnes recrutées le plus souvent suivant leurs qualifications professionnelles et leurs parcours académiques, l’Afrique occidentale constitue une des zones de départ les plus importantes du continent derrière l’Afrique du nord qui a enregistré 39.607 immigrants pour la même période.
Le document renseigne que le continent africain est la deuxième zone pourvoyeuse avec 59.772 candidats sélectionnés par les services d’immigration du Québec en cinq ans derrière l’Asie avec 64.835 personnes. L’Europe et l’Amérique suivent avec respectivement 48.249 et 43.881 ressortissants.
Selon un agent joint au téléphone, le Québec compte porter à la hausse les arrivées au cours des prochaines années. Le programme triennal 2008-2010 entend faire passer le nombre de nouveaux résidents permanents de 45 221 à 55 000. Il faut signaler qu’en 2007, le nombre prévisionnel de 48.000 immigrants fixé par les autorités n’a pas été atteint.
L’accent sera essentiellement mis sur les travailleurs qualifiés pour essayer de compenser les nombreux départs à la retraite qui vont être enregistrés d’ici trois ans.
En effet, les prévisions d’Emploi-Québec indiquent que 700.000 postes seront à pourvoir dans la province francophone du Canada d’ici à 2011, dont 454.000 postes disponibles à la suite de départs à la retraite. Les secteurs les plus en vue sont la santé et les services sociaux, les services professionnels scientifiques et techniques, les assurances, les finances, l’immobilier et le commerce de détail.
Toutefois, avec le taux de chômage assez élevé chez les immigrants récemment installés dans la province, ces chiffres contrastent avec les nombreuses campagnes promotionnelles destinées à attirer les nouveaux résidents. Selon Statistique Canada, le taux de chômage chez les immigrants est d’un pour cent supérieur au taux de chômage moyen des Canadiens en 2007 (7,0 pour cent chez les immigrants contre 6,0 pour cent pour les Canadiens en général).
Au Québec, l’écart se creuse et les immigrants sont plus touchés par le chômage que les nationaux. Ainsi, le taux de chômage qui frappe les nouveaux arrivants est de 10,5 pour cent contre 7,2 pour cent pour les Québécois en général.
Selon une étude dirigée par Pierre Fortin, professeur d’économie à l’Université du Québec à Montréal, et président du Groupe de travail sur l’investissement des entreprises, créé en octobre dernier par le ministère des Finances, les nouveaux arrivants (moins de cinq ans de séjour) du Québec ont beaucoup plus de difficultés à trouver un emploi correspondant à leurs qualifications que ceux qui choisissent de s’installer en Ontario.
Les minorités visibles (africaines, arabes, asiatiques, haïtiennes) connaissent un taux de chômage plus élevé qui frappe 16 pour cent de cette population au Québec contre six pour cent pour cette même catégorie en Ontario.
L’étude révèle que cette difficulté d’insertion touche également les immigrants blancs du Québec qui connaissent un taux de chômage de 11 pour cent contre quatre pour cent en Ontario.
Le Pr. Fortin regrette que ‘’le Québec intègre très mal ses immigrants à son économie. Leur situation économique est tragique comparativement à celle des autres provinces du pays’’.
Selon le professeur Peter Leuprecht qui introduisait récemment une conférence lors du colloque de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, 44 pour cent des employeurs québécois considèrent comme un ‘’handicap’’ le diplôme étranger.
Critiquant vivement le système d’intégration, il regrette que l’accès des immigrés aux emplois de la fonction publique soit ‘’particulièrement mauvais au Québec alors que ce sont les autorités publiques qui devraient donner l’exemple’’.
Le gouvernement du Québec qui reçoit des critiques de la part de plusieurs organisations communautaires et culturelles, avait pourtant initié un ensemble de mesures destinées à donner une meilleure image de sa fonction publique, se fixant comme objectif annuel d’embauche pour les communautés culturelles, les autochtones et les anglophones, le taux de 25 pour cent des effectifs recrutés.
Cette initiative prise depuis mai 1999 était destinée à corriger la faible représentativité des groupes visés, constituant 20 pour cent de la population active et qui n’occupent que 3,4 pour cent des emplois dans la fonction publique.
’’Ce n’est pas facile de trouver un bon poste. J’ai du suivre des cours à l’Université et passer de nombreux concours avant d’être admis dans la fonction publique’’, assure le sénégalais S. T. qui a réussi à décrocher un poste correspondant à ses qualifications trois ans après son arrivée.
Selon M. D, un immigrant d’origine sénégalaise installé à Montréal depuis deux ans, ‘’l’insertion n’est pas très facile et pour survivre, il faut accepter des postes qui ne correspondent pas à ton profil ou à tes qualifications’’.
’’L’immigrant qui arrive est obligé de faire une équivalence de ses diplômes par rapport au système québécois et parfois cela ne sert absolument à rien si les professions auxquelles tu aspires comme celle de comptable ou d’ingénieur ou de médecin sont régies par des ordres’’, relève-t-il.
En effet, quelque 45 Ordres professionnels (administrateur agréé, agronome, architecte, avocat, chimiste, comptable agréé, dentiste, huissier de justice, géologue, infirmier, ingénieur, médecin, médecin vétérinaire, sage-femme, pharmacien, psychologue, urbaniste, etc.) régissent actuellement une main d’œuvre forte de 326.000 professionnels québécois.
Malgré ces difficultés d’insertion, les immigrants installés au Canada envoient de fortes sommes d’argent à leurs familles ou connaissances restées dans leurs pays d’origine.
Selon une étude faite par Statistique Canada titrée ’’Les habitudes de transferts de fonds chez les nouveaux immigrants au Canada’’ et publiée en juillet 2008, le montant annuel envoyé en moyenne par les immigrants tourne à environ 1.450 dollars canadien (600.000 francs CFA), soit six pour cent du revenu personnel total avant impôt et trois pour cent du revenu familial total avant impôt.
Statistique Canada signale cependant que ’’parmi les personnes qui ont transféré des fonds, les immigrants de la composante économique ont envoyé des montants passablement plus importants que les réfugiés (3.000 dollars soit environ un million 200.000 francs CFA et 1.900 dollars, soit 800.000 francs CFA, respectivement)’’.
Comme une bonne partie de ses amis sénégalais qui ont obtenu leur résidence permanente au cours de leur séjour en France, C. D entend partir vers les provinces anglophones comme l’Alberta ou l’Ontario pour trouver un emploi qui colle mieux à ses compétences.
Une issue qui risque cependant de se heurter à la langue anglaise, dont la maîtrise par une bonne partie des immigrants du Québec n’est pas poussée.